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LA SCIENCE ET LA TECHNIQUE

Publié le 18/01/2020

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technique
La division sociale du travail, la hiérarchie des fonctions et le discours concernant les tâches de conception et d’exécution entretiennent l’illusion d’une science pure, entièrement indépendante, dont les recherches théoriques précèdent et commandent les applications pratiques. Cette dissociation, fondée en principe, est démentie par les faits.
«Les plus grandes inventions ont été faites pendant les temps de la plus grande ignorance ; la boussole, la poudre à canon et l’imprimerie; et elles sont dues à la plus pesante des nations : l’Allemagne. »
Swift, Œuvres, Pléiade, p. 571.
En effet, dans son principe, la science est un effort désintéressé en vue de connaître la réalité ; tandis que toute technique vise à produire quelque effet intéressant, et par conséquent à transformer la réalité.
Insuccès technique et progrès scientifique
Cependant, l’histoire de l’humanité montre que les techniques ont partout précédé les savoirs. Par «essais et erreurs », les hommes ont perfectionné l’arc, la charrue ou la barque bien avant d’en esquisser la théorie. Ou plutôt, des progrès imperceptibles ont amené ces objets à la perfection de leur forme, sans le secours d’aucune «science», par une sorte de sélection technique naturelle.
En ce sens, comme l’écrit Alain :
«C’est la mer elle-même qui façonne les bateaux, choisit ceux qui conviennent et détruit les autres. Les bateaux neufs étant copiés sur ceux qui reviennent, de nouveau l’océan choisit, si l’on peut dire, dans cette élite, encore une élite, et ainsi des milliers de fois. Chaque progrès est imperceptible; l’artisan en est toujours à copier, et à dire qu’il ne faut rien changer à la forme des bateaux ; et le progrès résulte justement de cet attachement à la routine. »
Alain, Propos I, p. 40.
En revanche la navigation, la chasse, l’agriculture, la cuisine, l’art militaire, etc., ont posé aux hommes des problèmes théoriques d’astronomie, de calcul, de mécanique, de chimie, de biologie, etc.
«Toutes les fois qu’un problème scientifique se pose, disait Canguilhem, c’est qu’un embarras ou un insuccès technique, un obstacle à contourner ou à abolir, a ému, étonné, et fait souffrir quelqu’un.» Tout progrès de la science a pour condition l’échec d’une technique : ce sont les pannes inexplicables dans la routine quotidienne qui soulèvent les plus sérieuses questions.
Ainsi ce sont les fontainiers de Florence qui alertent Galilée, parce que leurs pompes aspirantes n’élèvent l’eau, dans les palais, que jusqu’à 32 ou 33 pieds. Cette «panne» pose un problème théorique qui sera débrouillé successivement par Galilée, Torricelli et Pàscal : celui de la pression atmosphérique.
Ainsi encore, ce sont les brasseurs du Nord qui soumettent à Pasteur, doyen de la Faculté dès Sciences de Lille, leurs déboires dans la fabrication de la bière ; d’où naîtra la théorie des fermentations.
Ainsi enfin, c’est «pour (se) soulager dans les grands calculs » où l’avait occupé son père - chargé de la réorganisation des impôts «en la Haute-Normandie» - que Pascal s’est mis à « penser à quelque secours plus prompt et plus facile» et a conçu sa «machine d’arithmétique», en employant à cette recherche toutes ses connaissances dans les mathématiques. Or, les informaticiens contemporains se réfèrent historiquement à cette « machine » pour désigner Pascal comme leur grand ancêtre. Le nom de Pascal a d’ailleurs été donné à un langage de programmation.

Une alliance pour le progrès ?

technique

« 88 La problématique des fins bateaux ; et le progrès résulte justement de cet attachement à la routine.

» Alain, Propos l, p.

40.

En revanche la navigation, la chasse, l'agriculture, la cui­ sine, l'art militaire, etc., ont posé aux hommes des pro­ blèmes théoriques d'astronomie, de calcul, de mécanique, de chimie, de biologie, etc.

«Toutes les fois qu'un problème scientifique se pose, disait Canguilhem, c'est qu'un embarras ou un insuccès technique, un obstacle à contourner ou à abolir, a ému, étonné, et fait souffrir quelqu'un.» Tout progrès de la science a pour condition l'échec d'une technique : ce sont les pannes inexplicables dans la routine quotidienne qui soulèvent les plus sérieuses questions.

Ainsi ce sont les fontainiers de Florence qui alertent Galilée, parce que leurs pompes aspirantes n'élèvent l'eau, dans les palais, que jusqu'à 32 ou 33 pieds.

Cette« panne» pose un problème théorique qui sera débrouillé successi­ vement par Galilée, Torricelli et Pascal : celui de la pres­ sion atmosphérique.

Ainsi encore, ce sont les brasseurs du Nord qui soumet­ tent à Pasteur, doyen de la Faculté dès Sciences de Lille, leurs déboires dans la fabrication de la bière ; d'où naîtra la théorie des fermentations.

Ainsi enfin, c'est «pour (se) soulager dans les grands calculs» où l'avait occupé son père -chargé de la réorga­ nisation des impôts «en la Haute-Normandie» - que Pascal s'est mis à « penser à quelque secours plus prompt et plus facile» et a conçu sa «machine d'arithmétique», en employant à cette recherche toutes ses connaissances dans les mathématiques.

Or, les informaticiens contem­ porains se réfèrent historiquement à cette « machine» pour désigner Pascal comme leur grand· ancêtre.

Le nom de Pascal a d'ailleurs été donné à un langage de programma­ tion.. »

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