La science dépend-elle de l'histoire ?
Publié le 08/03/2004
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Gén. Terme équivoque qui désigne à la fois le récit du passé humain, et la réalité historique elle-même, le cours des événements. En ce dernier sens, l'histoire se distingue de la simple évolution car elle suppose plus qu'un changement. Un arbre, par ex., peut croître ou un papillon se métamorphoser, mais ils n'ont pas d'histoire dans la mesure où l'histoire suppose la conscience d'un changement et la possibilité, pour celui qui change, de se représenter la finalité de son évolution en faisant du présent le sens du passé et du futur le sens du présent. Quant au récit, il cesse d'être légendaire pour devenir scientifique dès lors qu'il veut expliquer et non plus simplement raconter en se contentant de recueillir des anecdotes pittoresques. Phi. Les philosophies de l'Histoire posent la question du but poursuivi par les hommes dans l'Histoire, et postulent en même temps que l'Histoire des hommes est celle de leur liberté. Or, si la connaissance du but permet en retour de comprendre la cohérence du processus historique, il semble bien difficile de concilier le double postulat de la rationalité historique et du développement de la liberté. Telle est l'aporie sur laquelle achoppe toute philosophie de l'Histoire. En effet, s'il est possible de dégager par avance une cohérence historique, alors tout se passe comme si l'Histoire était déjà faite, de sorte que l'idée même de liberté humaine se trouve niée. A l'inverse, si l'on suppose que les hommes sont libres, alors il est impossible de saisir le sens d'une Histoire que les hommes font « sans savoir l'histoire qu'ils font » (R. Aron).
La dépendance de la science vis-à-vis de l’histoire nous renvoie à l’idée d’un développement chronologique, mais surtout à la notion de progrès. L’enjeu est donc de déterminer dans quelle mesure le développement de la science peut s’avérer historique, c’est-à-dire s’il accroît la somme de connaissances que la science tend à nous fournir.
Nous verrons, dans un premier temps, dans quelle mesure il est possible de se passer de l’histoire pour comprendre la science, l’accent étant mis uniquement sur sa structure logique. À ce niveau, la science n’est pas en soi dépendante de l’histoire, puisqu’il s’agit pour elle d’être logiquement performante, c’est-à-dire d’exprimer adéquatement le réel. Nous analyserons cependant les défauts d’une telle conception en nous référant à la critique qu’en a fournie Thomas Kuhn. Nous verrons alors comment l’histoire peut être réintroduite dans le champ scientifique. Toutefois, cela impliquera de distinguer nettement histoire et progrès, car s’il y a évolution, il n’est pas certain qu’il s’agisse d’un progrès véritable.

«
----- r La.
science est une rlalité autonome
UM~•
La méthodologie scientifique obéit à une nécessité interne:
la rigueur et la logique des raisonnements se passent de toute
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à l'histoire.
De même, l'observation des faits
se
limite à une description de ce qui est.
La science de théo rè m es.
Hypo- tion s des objet s dan s le
repose sur thèses et déductions p assé» ('.l}aité de la nature
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Le savan t admet cer- et de l'intelligence.
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Edmond Goblot, renseigner et à diriger science progresse par
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des 8Clences cheur .
Pour Hume, naissances.
Logique et
l '
idé e de ca usalité n e objec tivi té s u ffisent à
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fécondes , c'est-à-dire
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permett ent de déduire prin cipe qui m ' instruit et du perfectionnement
un ensemb le co hér ent sur les diverses conjon c- des théories .
La science ne dépend pas de l'histoire dans la mesure
où elle n'est soumise qu 'aux faits et à des impératifs logiques
qu'elle a elle-même découverts.
Elle est
un mode
1 ---
de connaissance entièrement autonome.
-.
»
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