La science accepte-t-elle le doute ?
Publié le 11/10/2005
Extrait du document
DOUTE (lat. dubitare, balancer entre deux choses, hésiter)
Doute sceptique. On qualifie de doute sceptique le doute définitif que pratiquent les adeptes de l'école grecque de Pyrrhon, concluant à l'impossibilité d'affirmer quoi que ce soit avec certitude en raison de l'impuissance où nous sommes de prouver ce que nous prouvons (régression à l'infini). La sagesse pyrrhonienne fait de la suspension du jugement (épochè) l'instrument de notre bonheur dans la mesure où l'état d'indifférence qu'induit sa pratique est toujours préférable au malheur d'un esprit animé par un vain désir de savoir. Doute méthodique ou cartésien. Avec Descartes, le doute n'est plus une fin en soi, mais un moyen en vue d'une fin. Descartes doute pour ne plus douter; il se sert du doute comme d'un instrument de connaissance. Parce qu'on peut être certain et se tromper, Descartes doute de ce qu'il tient pour certain afin de contrôler la solidité et le bien-fondé de ce qu'il reçoit pour vrai. Ainsi, est vrai non pas simplement ce dont je suis certain, mais ce qui résiste au doute, ce qui est indubitable.
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fortement.
Il y a une aliénation dû à la passion de la connaissance.- Il faut d'ailleurs souligner que la science trouve son origine aussi dans un doute appliqué au sensible, auxperceptions premières qui sont illusoires.
AInsi, Bachelard nous enjoint de n'accorder aucune foi aux opinions, de lesdétruire.
Le doute comme méthode vers la vérité - Le scientifique doit donc ni se fermer au doute ni sombrer dans un scepticisme dangereux et pétrifiant.
Mais toutdoute n'est pas forcément mauvais pour la pensée, bien au contraire.
Le doute doit alors être intégrer à uneméthode pour aider le cheminement de l'esprit et non porter sur tout pour stopper le cheminement de l'esprit.
" Le doute est le sel de l'esprit : sans la pointe du doute, toutes les connaissances sont bientôt pourries."( Alain, Sur le doute ) Douter, c'est ouvrir un domaine non-connu, c'est accepter de découvrir de nouvelles choses, sans toujours rester sur le même terrain connu.
Le doute ouvre tout un champ de possibles et d'exploration.Ainsi, par exemple, Descartes dans les Méditations métaphysiques institue le doute comme méthode.
Il doute de toutes les choses qui peuvent être réfutées et par à la recherche d'un principe dont il ne peut pas douter.
Ceprincipe célèbre est le cogito : "je pense, je suis".
Descartes se sert du doute, non pour rester dans un domaineincertain et désespérant mais pour réfléchir sur des principes.
Le doute est un passage.
De même, Husserlentreprendra une méthode quasi identique, en voulant réaliser l'époche, c'est-à-dire mettre la croyance naïve aumonde entre parenthèse.- De même, l'observation et la vérification qu'appellent les théories scientifiques sont des conséquences du doute.Le scientifique se doit de mettre en doute plusieurs fois les conjectures qu'il a élaborées et chasser l'évidencesensible.
"Déjà l'observation a besoin d'un corps de précaution qui conduisent à réfléchir avant de regarder, quiréforment du moins la première vision, de sorte que ce n'est jamais la première observation qui est la bonne."(Bachelard, Le nouvel esprit scientifique ) - Enfin, le doute est une preuve d'humilité de la part de tout homme.
Cela signifie qu'il reconnaît qu'il ne peut toutsavoir, qu'il peut se remettre en cause et écouter la parole.
Douter de manière méthode, c'est aussi faire preuved'honnêteté, de casser le rêve de toute puissance et accepter que les idées que j'ai sur le monde ne sont pas lesseules vérités possibles.
La science doit se remettre en cause, faire l'épreuve du doute pour avancer elle-mêmemais surtout pour ne pas réduire toute la réalité à la science.
Il existe autre chose dans la réalité qui ne peut êtreanalysé scientifiquement : le sentiment que je ressens quand je suis allongé dans l'herbe, l'expériencescientifique,....
Il peut y avoir un fanatisme de la science, qu'il faut éviter si on veut sauvegarder toute laprofondeur et la diversité du réel.
Ainsi, la science semble dans un premier temps devoir se sauvegarder du temps, construire un temple de véritéscertaines et indubitables.
La science est en effet une méthode qui cherche à échapper aux opinions pour atteindreobjectivité et faits certains et éternelles.
Pourtant, les vérités scientifiques sont éphémères et il s'agit pour lascience d'accepter le doute, de se confronter au réel pour ajuster ses théories et être ainsi pleinement scientifique.Le doute doit alors être méthodique et non désordonné et pathologique.
Il s'agit de douter pour mieux assuré sesconnaissances, pour ne pas tomber dans un fanatisme et reconnaître en toute humilité que je ne possède pas toutela vérité.
Le doute scientifique est une sorte de critère d'honnêteté et de transparence nécessaire au progrèsscientifique..
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