La science a fait des hommes des dieux avant qu'ils ne deviennent des hommes ?
Publié le 05/08/2005
Extrait du document
● Le sujet nous donne ici une tâche philosophique très précise : réaliser l'herméneutique d'une thèse. Cela signifie qu'il nous faut, tout d'abord, en tracer le champ des interprétations possibles, puis déterminer les conditions, dégager les présupposés sous lesquels ces interprétations sont possibles et, enfin, choisir la préférable, à supposer, il est vrai, qu'il y en ait de tenables.
La thèse à discuter, selon laquelle la science aurait fait des hommes des dieux avant qu'ils ne deviennent des hommes, est elle-même l'interprétation d'un processus, la science, dont la définition est entièrement présupposée. Il faudra donc chercher la définition la plus plausible dans le contexte du sujet.
● En deça même de la question de la science, un processus est présupposé, qu'il faudra tâcher de comprendre : les hommes auraient à devenir hommes. Il est clair que le mot « homme « est employé en deux sens différents. Il faudra chercher quels concepts de l'homme vérifient la thèse : l'homme a-t-il à devenir homme? Ne l'est-il pas plutôt toujours déjà? Une clef pour l'interprétation est la question de la temporalité de ce devenir. En effet, le sujet sous-entend-il que chaque homme aurait, pour lui-même, à devenir homme, responsable, par exemple? Ou sous-entend-il au contraire un processus historique, par lequel l'humanité aurait à réaliser dans l'histoire, et dans son ensemble, un concept plus élevé de l'humanité ?
● Notons bien qu'il s'agir d'une vocation manquée de l'humanité. En effet, un autre processus est affirmé, selon lequel de fait, les hommes seraient devenus des dieux plutôt que des hommes. L'« avant que « indique bien la substitution effective de ce nouveau processus à celui que nous décrivions précédemment. Mais signifie-t-il une main-mise, un arrêt du processus plus naturel par la science? Ou signifie-t-il au contraire un lien, une coappartenance entre ces deux processus? En d'autres termes, cet enraiement du processus par lequel l'homme aurait à devenir homme, en constituait-il une possibilité originaire?Les mêmes substrats et/ou moteurs de changement sont-ils à l'origine des deux processus?
Il nous faut pour cela déterminer en quel sens le sujet parle de dieux. Le ton de l'ensemble de la phrase est manifestement ironique, critique. Notre nouvelle nature de dieux est une nature usurpée, volée. Mais de ce fait, et en raison des lois du monde divin, il ne peut s'agir que d'une semi divinité, d'une divinité imparfaite, inaccomplie, amputée.
La divinité se caractérise avant tout, du point de vue de l'homme, par son pouvoir créateur et par son antécédence sur les lois physiques de la nature. L'homme peut intervenir dans l'ordre des causalités de la nature, ordre dévoilé par la science, et ainsi devenir cause première et finale de phénomènes naturels. Mais, il ne peut se faire créateur : le monde le précède sans cesse. On voit bien ici une semi-divinité. Mais attention : la science se réduit ici à ce qu'elle rend possible, la technique. Cette divinité ne concerne donc pas le tout de la science comme telle.
● Nous pouvons alors revenir au terme de science. La science désigne, très généralement, l'ensemble organisé du savoir certain pour l'homme. Mais une telle définition nous amène à la voir comme un résultat. Or, dans la mesure où nous aurons d'une part à l'interpréter comme processus et, d'autre part, à distinguer deux concepts d'hommes, nous avons tout intérêt à choisir une approche de la science qui en privilégie les côtés processuel et humain. Deux questions, donc : qu'est-ce qui en l'homme, rend la science possible? Qu'est-ce que la science transforme en l'homme? La première question nous permettra de lier le processus de la science à celui par lequel l'homme aurait à devenir homme. En effet, dans ce dernier processus, qu'est-ce qui, en l'homme et de l'homme, change, possède une possibilité supérieure et inexploitée dans l'histoire? Par le biais de l'histoire, nous revenons à la seconde question : qu'est-ce qui, en l'homme et de l'homme, a été de fait transformé dans l'histoire, et que nous pourrions attribuer à la science?
Deux réponses se présentent à nous : nous pouvons caractériser la science comme mode d'être, ou par ce qu'elle produit : une nouvelle compréhension du monde d'une part, la technique d'autre part. Or, l'humanité dans son entier est concernée, alors que la science n'est un mode d'être qu'au scientifique. Ainsi, nous pouvons mettre sous le terme de science ce que dans l'histoire elle a modifié des rapports entre l'homme et le monde, aussi bien des rapports de connaissance et de compréhension, que des rapports d'action, de modification.
● Une importante remarque : si le sujet fait une référence claire à l'histoire, il n'en reste pas moins un sujet de philosophie. En d'autres termes, si l'on doit pas éluder de la réflexion le fait qu'elle se déroule au XXIème siècle, c'est la science dans son essence qu'il faut questionner : il ne s'agit pas de chercher à tirer des leçons de l'histoire.
● Signalons que le sujet questionne la paraphrase d'une citation de Jean Rostand, biologiste et essayiste français, tirée de Pensées d'un biologiste, « La science a fait de nous des dieux avant même que nous méritions d'être des hommes «. Le sujet a supprimé cette notion de mérite. Mais, dans la mesure où elle caractérise l'advenue d'une véritable humanité, nous pouvons nous en servir comme point de départ pour notre réflexion.
● Résumons enfin les problèmes qui se posent à nous.
Quelles conséquences du développement de la science nous rendent-elles comparables à des dieux? Ces conséquences sont-elles incompatibles avec une possibilité plus haute de l'humanité, non encore atteinte ? Lui sont-elles, tout au moins, nuisibles? Comment, enfin, comprendre cette possibilité en tant qu'elle est collective? Est-ce à dire qu'aucun homme n'a jamais été pleinement homme? Ou, au contraire, est-ce l'humanité dans son ensemble qui ne s'est pas élevée à elle-même? Mais cela a-t-il seulement un sens de parler d'un tel « salut « collectif ? Ou faut-il en déduire que la science a rompu quelque chose de la communauté même de l'humanité, n'en permettant plus un progrès collectif?
«
telle : ce serait un grand contresens que de voir pour autant chez Heidegger une diabolisation ou un refus de la technique. « Nous pouvons utiliser les objets techniques et nous en servir normalement, mais en même temps, nous en libérer, de sorte qu'à tout moment nous conservions nosdistances à leur égard.
Nous pouvons faire usage des objets techniques comme il faut qu'on en use.
Mais nous pouvons, du même coup, les laisser à eux-mêmes comme nenous atteignant pas dans ce que nous avons de plus intime et de plus propre.
Nous pouvons dire « oui » à l'emploi indispensable des objets techniques et nous pouvons enmême temps lui dire « non », en ce sens que nous les empêchions de nous accaparer et ainsi de fausser, brouiller et finalement vider notre être.
Mais si nous disons ainsi à lafois « oui » et « non » aux objets techniques, notre rapport au monde technique ne devient-il pas ambigu et incertain ? Tout au contraire.
Notre rapport au monde technique,devient d'une façon merveilleuse, simple et paisible.
»Heidegger.
Pour Heidegger , le phénomène fondamental des Temps modernes est la technique dont la science n'est qu'une des multiples facettes.
La technique n' ajs simplement chez lui un sens étroitement technologique, mais a une signification métaphysique et caractérise le type de rapport que l'homme moderne entretient avec le monde qui l'entoure.
laposition fondamentale des Temps modernes, « n'est pas technique parce qu'on y trouve des machines à vapeur, bientôt suivie du moteur à explosion.
Au contraire des choses de ce genre s'y trouvent parce que cette époque est l'époque technique ». On se représente traditionnellement la technique comme la mise en oeuvre de procédés pour obtenir un résultat déterminé.
La technique est une activité humaine consistantdans la fabrication et dans l'utilisation d'instruments ou de machines répondant aux besoins de l'homme.
Selon cette façon banale de voir, les installations techniquesmodernes ne seraient pas essentiellement différentes des installations techniques artisanales ni même des outils employés dans les anciens métiers.
Elles permettraientsimplement d'obtenir avec une rapidité et une efficacité sans cesse accrues ce qui demandait autrefois de longs efforts ou était même hors de portée de l'homme.
Cettereprésentation instrumentale de la technique est bien exacte mais elle n'est pas pour autant vraie c'est-à-dire ne nous révèle pas encore l'essence de la technique.
Elle tenden outre à nous laisser croire que la technique moderne serait quelque chose que l'homme aurait à sa disposition et dont il pourrait se rendre maître.« Le dévoilement qui régit la technique moderne est une provocation par laquelle la nature est mise en demeure de livrer une énergie qui comme telle puisse ê extraite etaccumulée ».
L'interrupteur électrique, objet technique fait venir la lumière, la dévoile, mais ce dévoilement, loin de signifier le surgissement ou le jaillissement de l'être, est une sommation à comparaître.
De la même façon, la centrale électrique met le fleuve en demeure de livrer sa pression hydraulique, qui met elle-même en demeure lesturbines de tourner qui mettent elles-mêmes le courant électrique en demeure de circuler.
L'industrie extractive met le sol en demeure de livrer le charbon qu'il recèle.L'agriculture moderne met la nature en demeure de produire les fruits qu'elle porte en elle.Heidegger caractérise cette essence provoquante de la technique par le terme « Das Gestell », auquel il donne une signification inédite, celle d' arraisonnement .
« Gestell : ainsi appelons nous le rassemblement de cette interpellation qui requiert l'homme, c'est-à-dire qui le provoque à dévoiler le réel comme fonds dans la mode du commettre.Ainsi appelons- nous le dévoilement qui régit l'essence de la technique et qui n'est lui-même rien de technique ».
La technique moderne, en tant que « Gestell », ne règne pas seulement là où l'on utilise des machines, même si ces dernières jouissent « d'une situation privilégiée...
fondée sur la priorité accordée à tout ce qui est matériel, c'est-à-dire supposé élémentaire et objectif au premier chef », mais « englobe tous les secteurs de l'étant ».
La science moderne, en particulier, à travers le projet mathématique de la nature, met la nature matérielle en demeure de se montrer comme un complexe calculable de forces, et est ,de ce point de vue, régie de part en part par l'essence de latechnique.Dans l'horizon du comportement provoquant, l'homme n'a plus affaire à des objets, mais considère tout ce qui est dans une perspective utilitaire comme un fonds disponible :« Tout (l'étant dans sa totalité) prend place d'emblée dans l'horizon de l'utilité, du commandement, ou mieux encore de celle du commanditement de ce dont il fauts'emparer...
Plus rien ne peut apparaître dans la neutralité objective d'un face à face.
Il n'y a plus que [...] des stocks, des réserves, des fonds . » Dans ce vaste fonds que sont la nature et le monde en général, l'homme lui-même, la plus importante des matières premières, devient un fonds dont il faut s'assurer de la disponibilité...L'exploitation de l'étant ne s'effectue pas au hasard, mais de façon méthodique, selon des plans.L'exploitation de l'étant ne s'effectue pas au hasard mais de façon méthodique, selon des plans.
La planification n'a pas simplement pour objet de prévoir et de prévenir lesbesoins futurs de l'humanité, mais bien plutôt d'organiser, de mettre en ordre ce qui est afin d'en garantir la disponibilité.
La mise en ordre de l'étant est une des composantesessentielles du processus d'exploitation de la nature, car elle est la condition de possibilité de sa réussite, c'est-à-dire de son développement.Cette planification à outrance, ce dirigisme qui règne sur tous les districts de l'étant, ne veut pas dire pour autant que l'homme serait le maître ni même l'organisateur de ceprocessus d'exploitation planétaire.
Loin d'être entre les mains de l'homme, la technique, en tant qu' arraisonnement , tient l'homme en son pouvoir.
: « ...
il y a longtemps que les puissances qui, en tout lieu et à toute heure, sous quelque forme d'outillage que ce soit, accaparent et pressent l'homme, le limitent et l'entraînent, il y a longtemps queces puissances ont débordé la volonté et le contrôle de l'homme, parce qu'elles ne procèdent pas de lui ».
L'homme n'est pas le sujet mais le « fonctionnaire » de la technique.
Les dirigeants, les technocrates, contre l'arbitraire desquels il est devenu monnaie courante de s'indigner, ne sont eux-mêmes que les « ouvriers » requis pour mettre en sûreté la totalité de l'étant et qui ont reçu pouvoir de décision pour cela.De plus, la technique suscite elle-même les besoins qui vont lui permettre d'accroître sa domination.
Il serait illusoire de croire, en particulier, que les avancées technologiquestravailleraient à l'avènement d'une vie plus heureuse sur cette terre.
Cette croyance est cependant soigneusement entretenue, car elle permet de justifier la poursuite del'exploitation organisée de l'étant.Il est devenu courant, à vrai dire, de dénoncer les dangers liés aux développements de la technique et les risques que son usage incontrôlé fait peser sur l'humanité.
toutefois,ce ne sont pas les productions de la technique elles-mêmes, ni même leur utilisation qui sont dangereuses pour Heidegger , mais d'abord et avant tout l'essence de la technique elle-même, c'est-à-dire le comportement provoquant qui régit désormais le rapport de l'homme à l'étant.
La technique moderne, au sens de l' arraisonnement , attaque l'homme qui « à l'intérieur du sans-objet, n'est plus que le commentant du fonds » et devient lui-même un « fonds ».
Elle met l'homme en péril, non seulement parce que les moyens techniques rendent désormais possible une destruction de l'espèce humaine tout entière, mais parce qu'elle menace, de manière bien plus profonde, l'essencepensante de l'homme, c'est-à-dire son rapport à l'être.N'ayant affaire qu'à un fonds, l'homme moderne s'érige en « maître & possesseur de la nature » au point qu'il peut lui sembler qu'il ne rencontre plus partout que lui-même,qu'il n'y a plus rien qui ne soit ou qui ne puisse être en son pouvoir.
Il s'agit là en réalité de la plus grande illusion car « aujourd'hui l'homme précisément ne se rencontre plus lui-même en vérité nulle part, c'est-à-dire qu'il ne rencontre plus son être ».
l'homme, qui saisit toutes choses et lui-même du point de vue de la pensée calculante, s'en tient à l'étant sur lequel il cherche à exercer sa domination, et ne se préoccupe plus de ce qui devrait le concerner plus que tout autre chose, c'est-à-dire de l'être lui-même.L'agression contre tout ce qui est culmine dans la tentative aujourd'hui engagée pour maîtriser la vie elle-même qui devient un produit comme un autre qu'on cherche àmanipuler ou à transformer.
Cette agression contre la vie et contre l'être même de l'homme est plus inquiétante aux yeux de Heidegger que l'hypothèque d'une destruction qui pèse sur la planète, ne serait ce que parce qu'elle est généralement passée sous silence.
« Au regard de cette agression, l'explosion d'une bombe à hydrogène ne signifie pas grand-chose », car ce n'est pas seulement l'homme qu'elle menace d'anéantir mais son essence. L'essence de la technique est le danger, mais tant que ce danger reste dans l'ombre, il n'y a aucune raison pour que la domination de la technique cesse.
En le démasquant eten le stigmatisant, Heidegger prépare les conditions d'une libération de l'homme à l'égard de l'emprise de la technique.
Cette libération ne veut pas dire un abandon pur & simple des choses techniques, mais une modification de notre rapport avec elles.
Au lieu d'être fascinés par elles, nous pouvons, tout en nous en servant normalement,conserver une certaine distance à leur endroit.
« Nous pouvons dire « oui » à l'emploi inévitable des objets techniques, mais en même temps « non », en ce sens nous les empêchions de nous accaparer et ainsi de fausser, brouiller et finalement vider notre être ».
Cette attitude qui consiste à dire à la fois oui et non au monde technique est ce que Heidegger appelle « sérénité » , « égalité d'âme ».
Libéré des mirages de la technique, l'homme est alors disponible pour entendre l'appel de l'être ou de l'avènement dont le rapport technique à la réalité ne peut que le détourner.Les beaux-arts peuvent au sein de l'époque de l'extrême obscurcissement de l'être, reconduire les mortels égarés sur la terre dévastée par la technique dans le domaine de lavérité de l'être et préparer les conditions d'un nouvel enracinement.
L'art n'est à même, toutefois, de remplir cette fonction « salvatrice » que si l'homme est capable d'entrer dans une relation suffisamment originaire à l'oeuvre d'art, ce qui suppose se soit déjà libéré de l'emprise de la technique.
On ne quitte donc la technique qu'en accomplissantun « saut », celui-là même à la faveur duquel la pensée parvient à sortir du domaine de la métaphysique dont la technique est issue.
« La philosophie a toujours renversé les apparences.
Heidegger, à son tour, montre que la technique n'est pas ce qu'elle offre de plus apparent, comme les moteurs ou lesengins.
Elle n'est pas non plis un simple instrument entre les mains de l'homme.
«L ‘essence de la technique n'est absolument rien de technique.
»Le projet à l'oeuvre dans la technique est un projet métaphysique, parce qu'il concerne tous les secteurs de la réalité et non pas seulement les machines.
Il marque l'étant entotalité.
La technique a le trait de l'être.
C'est elle qui ramène à l'unité une multiplicité de phénomènes épars, que l'on a tendance à considérer simplement comme les signesd'une « crise de civilisation ».Chacun connaît ces signes : l'uniformisation planétaire des modes de vie et de pensée ; la mobilisation constante de l'activité culturelle et artistique ; le déracinement et laneutralisation de l'espace et du temps ; une certaine insensibilité à l'égard de l'excès de douleur (on pourrait ajouter le fait que guerres ou catastrophes deviennent desspectacles télévisés) ; la perte du sentiment de la proximité en même temps que de celui de la distance, abolie par les moyens rapides de transport et de communication ; lacirculation rapide de l'information sans autre but qu'elle-même ; la constitution de stocks immenses d'énergie comme de moyens énormes de destruction ; parallèlement laconsommation accélérée, au prix de la dilapidation des ressources naturelles ; la politique aux ordres de la bureaucratie et de la planification, etc.
[...]Deux des phénomènes les plus apparents de l'époque : la science moderne et l'Etat totalitaire, qui semblent la gouverner, ne sont pourtant que des « conséquencesnécessaires » de la technique.
Heidegger nous invite à remonter à la cause véritable.
La science qui poursuit la mathématisation de la nature n'est pas un projet autonome.Elle décide d'avance du réel ; n'admet que l'objectivable et le calculable.
Elle est au service du projet plus général du Dispositif technique (Gestell) et répond à une nécessitéde son essence.
« C'est parce que l'essence de la technique moderne réside dans le Dispositif que cette technique doit utiliser la science exacte de la nature.
Ainsi naîtl'apparence trompeuse que la technique moderne est de la science naturelle appliquée.
» L'opposition apparence/essence opère ici d'une façon presque classique, presqueplatonicienne.
De même l'Etat totalitaire, ou la « politique dirigée » - la manipulation de l'opinion publique par la propagande par exemple – ne sont que des « conséquences »d'une nécessité d'essence.
Aussi, écrit Heidegger, est-il vain d'accuser les Fuhrer, ou les grands technocrates, et de s'indigner contre eux, car ils ne sont des « causes » qu'« en apparence ».
« En vérité, ils représentent les conséquences nécessaires du fait que l'étant est passé dans le mode de l'errance.
».
»
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