La Sagesse des Mythes, Luc Ferry

« parole intérieure, c'est-à-dire le chant divin d'Appolon, son intelligence ne se développe pas, il reste confiné dans sabêtise.

Ce mythe a également un point commun avec celui de Marsyas (un satyre battu également par Apollon aprèsl'avoir défié musicalement), c'est que l'homme ne peut pas rivaliser avec les Dieux.

L'ordre entre l'hybris et le dikèest inébranlable. -Mythe de l'Age d'Or, de Prométhée et de Pandore : A l' origine du Monde il fut un temps ou Hommes et Dieuxvivaient en parfaite harmonie : l'Age d'Or.

Mortels et Immortels se côtoyaient dans le royaume de Cronos.

Mais àl'arrivée de Zeus les hommes se sont vu considérer comme inférieurs et, toujours dans sa logique de développementdu cosmos, il fallu déterminer la part qui revenait aux Hommes.

Zeus fit confiance à Prométhée pour faire ce choix.

Illui demande de partager un bœuf de la façon dont il partagerait le monde.

Mais Prométhée qui a de l'affection pourles hommes, désobéit à Zeus coupe le bœuf en défaveur des Dieux.

De plus il subtilise le feu à Héphaïstos pour leremettre aux hommes.

Zeus le condamne alors au supplice et il envoie Pandore (qui signifie en grec : celle qui a toutles dons), la première femme, sur terre et avec elle une jarre contenant tout les maux de la société (tel que lamaladie ou encore la mort) mais aussi l'espérance.

Et lorsque, cédant à la curiosité, Pandore ouvrit la jarre et libératous les maux mais pas l'espérance, restée au fond avant qu'elle ne referme le couvercle. Exploitation du mythe : Zeus impose une hiérarchie entre les Dieux et les Hommes condamnant ces derniers à vouerleur vie au travail et en ne leur laissant aucune chance de se mettre au niveau des Dieux.

Il empêche les hommesd'agir par hybris comme il a puni Prométhée après que ce dernier est péché par orgueil et donc par hybris.

De plusZeus condamne les Hommes à souffrir de tous les maux possibles.

Seule l'espérance est resté au fond de la jarre cequi signifie que les Hommes souffriront des maux mais pas de l'attente de ces maux.

L'Homme ne vivra pas dans unecrainte perpétuelle, il ne vivra pas dans une angoisse sans fin de l'inéluctabilité de sa mort. Chapitre 3 : La sagesse d'Ulysse ou la reconquête de l'harmonie perdueLes principes de la vie bonne en harmonie avec le cosmos, la recherche de la sagesse QUI ETAIT ULYSSE ? (HOMERE) C'est un guerrier, un diplomate, un voyageur, un aventurier, un compagnon, un mari, un père...

Ulysse, c'est lehéros.

Aîné d'entre tous, modèle d une longue lignée à venir et à découvrir dans les pages suivantes, cepersonnage est plus qu'une légende, c'est un mythe.

Acteur de l'Iliade où il fait montre d'une grande ruse, Ulysseest surtout le personnage central de l'Odyssée, qui raconte les vingt longues années suivant la guerre de Troie.Les deux décennies qu'il lui a fallu pour rejoindre sa patrie.

Une errance sur terre comme sur mer, jalonnéed'épreuves (monstres et autres sirènes à affronter), autant d'étapes spectaculaires et riches d'enseignementsmais qui le ralentissent considérablement dans son retour auprès de sa femme Pénélope et de son fils Télémaque.Résistant à tout, aux tempêtes comme aux mauvais sorts de sorcellerie, ingénieux, insensible aux tentationsféminines, Ulysse incarne le courage absolu, la foi inexorable et bien sûr l'apprentissage de la sagesse.

« Heureuxqui comme Ulysse a fait un long voyage », dit le poète français Du Bellay, nous ajouterions pour notre partheureuse la femme d'Ulysse qui a la chance d'avoir épousé ce surhomme.

En effet, quel héros peut prétendre parla suite égaler autant de qualités valeureuses ? Peu, nous le verrons.

Mais Ulysse, c'est en quelque sorte l'étalondu héros, le stéréotype aussi, créé par un poète, donc embelli, pour ne pas dire idéalisé.

Enfin, pour autant aussiqu'on considère le massacre de ses ennemis comme une vertu...

Le mythe d'Ulysse : Forcé de quitter sa femme, son fils et sa cité, Ithaque, Ulysse est déraciné de son lieu naturel.C'est un véritable déchirement pour lui.

Alors qu'elle n'est pas sa joie quand, une fois la guerre de Troie terminée, ilentrevoit enfin la promesse d'un retour sur son ile.

Cependant son voyage se transforme en véritable chemin decroix.

Maudit par Zeus pour avoir participé au pillage de Troie, Ulysse perd trois de ses camarades sur l'ile desLotophages puis doit user de sa ruse et de don intelligence pour échapper au cyclope Polyphème mais il feraégalement preuve d'excès d'arrogance et de fierté lorsqu'il lui donne son nom.

Le cyclope étant fils de Poséidon, cedernier va considérablement lui compliquer son retour.

Ulysse arrive par la suite chez Eole, le dieu du vent, qui luiconfit un sac contenant tout les vents défavorables pour rentrer à Ithaque.

Mais alors qu'Ulysse et ses compagnonsse situent tout près du but, ces derniers ouvrent le sac, persuadés d'y trouver un trésor.

Une tempête s'abat alorssur eux et leur fait perdre leur route.

Ils font un passage à Télépyle, la cité des Lestrygons où Ulysse perd unegrande partie de ses hommes dévorés par ces géants cannibales.

Puis ce qui reste de la troupe trouve le repos surune plage sur l'île d'Aiaié où ils découvrent l'enchanteresse Circé.

Elle transforme les compagnons d'Ulysse en porc etil faut l'aide d'Hermes pour qu'Ulysse parvienne à les sauver.

Ils restent cependant un an à cohabiter avec Circéavant de reprendre la route.

Après un détour par l'Enfer, Ulysse doit résister au chant envoutant des sirènes.

Ilbouche les oreilles de ses amis avec de la cire et il s'attache au mat de son navire pour pouvoir entendre leur chant.L'étape suivante est celle des Planctes puis il affronte Charybde et Scylla mais il perd beaucoup d'hommes en plusde ceux qui ont été maudit par Zeus pour avoir mangé les troupeaux sacrés d'Hélios, le dieu du soleil, il dériveensuite vers l'ile de Calypso où il passe les sept années suivantes prisonnier de la nymphe.

Enfin, aidé par lesPhéaciens, il rentre seul à Ithaque où il parvient à reconquérir son trône et la main de Penelope, sa femme. Exploitation du mythe : Ulysse a eu ce que de nombreux auteurs ont appelé « une bonne vie » d'homme mortel.

Ilest la figure même de la bravoure, de l'héroïsme et de la ruse.

Il fera preuve d'un courage et d'une persévéranceextraordinaire pour déjouer les épreuves qui lui sont réservés, notamment par Poséidon.

C'est la victoire de. »