La sagesse consiste-t-elle à savoir davantage pour pouvoir davantage et conquérir la nature ; ou bien à maîtriser et à borner ses désirs afin de réduire au minimum la dépendance où nous nous trouvons par rapport aux choses ?
Publié le 15/09/2014
Extrait du document
«
rêt reste bien inférieur à celui de la science elle-même, qui
doit être considérée comme ! 'objectif dernier du travai 1 intel
lectuel
et par rapport auquel les progrès de ! 'industrie ne sont
que des moyens.
De
cette conception des rapports de la science
et de la production industrielle, Henri Poincaré est un repré
sentant de marque.
A
l'opposé, le commun des hommes, et avec lui un grand
nombre de savants -
la majorité, sans doute -adoptent l'atti
tude contraire.
Pour eux, ! 'intérêt capital de la science consiste
dans
le pouvoir qu'elle donne d'agir sur la nature, dans ses
applications pratiques: " Savoir pour prévoir, disait Bacon;
prévoir pour pourvoir " ; et Auguste Comte : " Science d'où
prévoyance ; prévoyance, d'où action.
"
L'homme, en effet, est harcelé de besoins sans nombre : la
faim et la soif, le chaud et le froid, la maladie et la crainte des
accidents
ou des cataclysmes l'aiguillonnent à faire effort pour
s'assurer contre la souffrance
et contre les aléas de la vie.
Le
travail lui-même est pénible; aussi tâche-t-il de le réduire en
captant et en mettant à son service les forces de la nature.
Comme source d'énergie,
le primitif ne connaissait que ses
muscles.
Une première conquête fut la domestication des ani
maux, dont la force musculaire fut utilisée pour les besognes
les plus pénibles.
Mais le grand progrès fut la découverte et
l'exploitation rationnel le des immenses forces physiques qui se
perdaient sur terre ou qui restaient enfouies dans le sous-sol.
On eut d'abord recours à l'énergie du vent et à celle des
rivières ; ensuite à la houille et au pétrole ; de nos jours, on
aménage les chutes d'eau des montagnes, utilisant les réserves
naturelles constituées par les glaciers et les lacs, en r:réant ùe
nouvelles par de gigantesques barrages.
Comment cette substi
tution des forces de la nature à celles de l'homme a-t-elle été
possible, sinon grâce
à la science des ingénieurs, qui ont conçu
des machines nouvelles, organisé
l'exploitation des ressources
de notre planète,
en particulier équipé le pays d'un réseau de
distribution du courant électrique, qui se prête à tant d'usages.
Ces progrès
industriels, dus en définitive à un progrès du
savoir,
ont permis à l'homme de décupler son rendement tout
en s'imposant moins de fatigues ; le bien-être a prodigieuse
ment augmenté, et le modeste ouvrier du xxm• siècle est mieux
armé qu'un chef mérovingien pour lutter contre la nature.
Néan
moins, on est bien loin encore de pouvoir dire que l'homme
est heureux.
Malgré les progrès de l'industrie, le développement
du machinisme
et l'extension du réseau électrique, il reste des.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La sagesse consiste-t-elle à savoir davantage pour pouvoir davantage et conquérir la nature ; ou bien à maîtriser et à borner ses désirs afin de réduire au minimum la dépendance où nous nous trouvons par rapport aux choses ?
- La sagesse consiste-t-elle à savoir davantage pour pouvoir davantage et conquérir la nature; ou bien à maîtriser et à borner ses désirs afin de réduire au minimum la dépendance où nous nous trouvons par rapport aux choses ?
- La sagesse consiste-t-elle à conquérir la nature ou à maîtriser ses désirs ?
- Jean-Claude Tournand écrit : «Il a fallu que s'élaborent au moyen d'une longue expérience les règles de chaque genre, que les écrivains apprennent à en dominer les contraintes et à conquérir à travers elles l'art de communiquer leurs plus intimes pensées. L'idéal classique exige à la fois une idée suffisamment claire pour être totalement communicable, et un langage suffisamment précis pour communiquer cette idée et elle seule : l'idée ne doit pas échapper au langage, mais le langage do
- On oppose fréquemment l'instruction et l'éducation. Or, un philosophe contemporain a écrit : « Il est certain que l'instruction en tant que telle possède une très grande valeur éducative : nulle part l'individu n'apprend plus facilement, plus directement combien peu ses opinions, ses désirs, ses préférences pèsent par rapport à ce qui est et à ce qui est vrai. Une date historique est ce qu'elle est, la solution d'une équation est correcte ou non, une traduction est exacte et élégante o