La responsabilité politique n'est-elle réservée qu'à ceux qui gouvernent ?
Publié le 28/02/2004
Extrait du document
- I) La responsabilité politique n'est részervée qu'à ceux qui gouvernent.
- II) La responsabilité politique n'est pas réservée qu'à ceux qui gouvernent.
«
générale.
Comme s'il existait, au-dessus de l'avis des membres de l'État, la raison d'État.
Paradoxe donc de ladémocratie qui repose sur la prédominance de la volonté générale, mais 'qui tolère tout à la fois le principe supérieurd'une raison d'État.
Au nom de l'intérêt transcendant de l'État, le prince pourrait, l'instant d'une décision, contournerla volonté du peuple.Il y a là un dilemme important pour la démocratie: doit-elle chercher à réduire le plus possible le principe de la raisond'État, en accroissant la transparence dans les mécanismes de décision, ou bien peut-elle concéder que l'État a sesraisons que le peuple ne connaît pas toujours, auquel cas il faut accepter de s'en remettre en certaines Occasions àla prudence du Prince?En outre la raison d'État porte sur des motifs politiques.
Elle se veut souveraine et éminente.
De sorte qu'elle entreen conflit avec la sphère morale.
Invoquer la raison d'État, c'est admettre que la politique est au-dessus de lamorale.
On agite l'étendard de la raison d'État pour justifier d'entretenir des relations cordiales et commerciales avecdes pays qui violent outrageusement les droits de l'homme.
Cette attitude, aux yeux de la morale, apparaîtra commeinadmissible.Quoiqu'il en soit, l'homme politique est entièrement responsables de ses décisions ceux qui, dans l'intérêt de lanation, cachent aux citoyens certains faits connus des seuls gouvernants.
Oserait-on affirmer que le peupleallemand était responsable de la barbarie nazie ?
Tout le monde est concerné par la «chose publique»Les affaires de l'État, dans une république, concernent autant les gouvernants que les gouvernés.
En effet, la«chose publique», c'est-à-dire la «res publica», a pour fin de veiller au bien commun.
Les citoyens, autant que lesgouvernants, sont responsables des décisions prises dans l'intérêt de tous.Pour Rousseau, « Le peuple soumis aux lois doit en être l'auteur.
»Chaque individu promet d'obéir à la « volonté générale ».
La « volontégénérale » est ce qu'il y a de commun dans toutes les volontés.
Par exemple,au moment où un groupe d'individus veut s'associer, il existe en chacun deses futurs membres une volonté commune : créer cette association, quellesque soient par ailleurs leurs volontés particulières et différentes, singulières.En promettant d'obéir à la « volonté générale », je ne promets en fait qued'obéir à moi-même, qu'à une partie de ma volonté, qui se trouve coïncideravec celle des autres.
Sans doute, en obéissant à la « volonté générale », neréaliserai-je pas toutes mes volontés, je ne satisferai pas tous mes intérêts.Mais je me réaliserai que ce que je veux, que mes intérêts.
En aucun cas jene serai soumis à la volonté d'un autre.
Bref, je resterai libre.« Tant que les sujets ne sont soumis qu'à de telles conventions, ilsn'obéissent à personne, mais seulement à leur propre volonté.
»En obéissant à la loi, qui n'est qu'une déclaration de la « volonté générale »,je perds ma liberté naturelle de faire tout ce que je veux ou plus précisémenttout ce que je peux , étant donné la force des autres qui peuvent s'opposer àmes projets.
Mais je gagne précisément une liberté politique, qui me permet àla fois de n'obéir qu'à moi-même (puisque je peux me considérer commel'auteur de la volonté générale, qui est une partie de MA volonté), et ne passubir la volonté d'un autre (plus fort, plus rusé, plus riche).De plus, il y a fort à parier que les lois seront justes, puisque ceux qui les fontdoivent les subir ; chaque membre de l'État est à la fois et législateur et sujet.
Son propre intérêt lui commandedonc de faire des lois judicieuses, puisqu'il en subira les conséquences.
Ainsi, l'égoïsme naturel se voit servir l'intérêtcommun.On comprend alors la fort belle formule de Rousseau : « L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté.
» Laliberté n'est pas le caprice, mais le respect des lois que l'on se donne à soi-même et qui nous préservent de subir lecaprice d'autrui.Émanant de la volonté générale, gouvernants et gouvernés sont responsables..
»
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