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LA RESPONSABILITÉ : PÈCHE-T-ON PAR IGNORANCE OU PAR VOLONTÉ?

Publié le 24/03/2015

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De plus, le devoir lui-même a un mouvement d'ensemble; le candidat déroule son étude selon une démarche toujours active et entraînante. Il a commencé par centrer le texte en montrant son problème fondamental, qui sera aussi le pro­blème général de toute la dissertation. Mais ce problème s'explicite alors, ce qui engendre une étude du plan même du texte, dont on voit se déployer les parties. Ce même mouvement du déploiement explicite alors les parties ainsi caractérisées, ce qui donne un commentaire de détail. Mais il ne s'agit pas d'éparpiller l'étude; le commentaire de détail suscite donc une mise au point qui le ramasse et le condense; et cette mise au point elle-même relance la pensée du can­didat, qui reprend un nouvel élan pour une réflexion per­sonnelle, où les connaissances servent toujours à faire avan­cer la pensée.

Mais on peut regretter que le candidat défère un peu trop à des clichés à la mode, lorsqu'il aboutit à sa conclusion. Et on le regrettera d'autant plus qu'il avait fait référence à Des­cartes (philosophe tout indiqué, en effet, pour le problème traité); son Descartes est un peu trop vu au travers des lunettes de quelques idées reçues, plutôt qu'au travers d'une connaissance réelle de l'oeuvre du philosophe.

« Il serait inexact, voire trompeur de se polariser dans ce texte sur le mot péché, c'est-à-dire de faire de l'objet de ce texte un problème théologique.

En effet, !'Existence de Dieu n'est pas posée ici comme un a priori philosophique, mais le mot péché est employé en référence avec un Dieu qui représente le « Souve­ rain Bien » (la philosophie de Socrate n'est pas une philosophie théocentrique).

Ce texte traite de l'homme seul, face au péché qui entrave sa marche vers le Bien, 10 c'est-à-dire du problème de sa responsabilité.

Ce qui revient en fait à poser la question : Pourquoi y a-t-il de l'immoralité? Et pour conduire sa recherche l'auteur part de la définition socratique : pécher, c'est ignorer (ce qui cadre d'ailleurs avec le discours 15 de Socrate, érigeant la moralité en une forme, la plus noble, du Savoir).

Ce texte est construit d'une façon très symétrique.

En effet, l'auteur commence par poser la question : s'il est vrai que je pèche parce que j'ignore la moralité, zo pourquoi et comment est-ce que je l'ignore? Puis son propos se partage en deux parties : la première est vouée à la question de savoir si cette ignorance est une ignorance vécue, c'est-à-dire qui dépend de la conduite de l'individu, ou si l'homme y est voué de 2.

5 par son essence même; la seconde, admettant l'hypo­ thèse d'une ignorance vécue, pose le problème de la responsabilité réelle de cette ignorance.

J'ajouterai que l'existence de termes clef est là pour témoigner du plan suivi : si oui; mais; sinon, etc.

30 La première partie pose donc le problème au niveau de l'essence de l'homme.

L'hypothèse d'une ignorance originelle voue au pessimisme ontolo­ gique, c'est-à-dire à l'idée de l'existence humaine pla­ cée sous le signe du manque, de l'incertitude et à qui 3 5 la Nature aurait refusé l'accès à la Vérité.

C'est-à-dire de l'homme existant en tant qu'être raisonnable et fini, fini par sa Nature, mais possédant une Raison.

Ce qui renverrait au pessimisme ontologique de Kant, qui, à sa question « Que puis-je savoir? », donne une 40 réponse prudente.

Puis l'auteur pose l'hypothèse d'une ignorance 147 -. »

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