La République, Platon, Livre VIII
Publié le 30/11/2012
Extrait du document
«
Le système idéal selon Platon a déjà été décrit dans les livres précédents.
Nous y
reviendrons cependant brièvement.
Socrate l'appelle "aristocratie" (du grec "aristos" et
"kratos", l'autorité du meilleur ), nous l'avons dénommé "monarchie" dans notre Histoire.
Cette constitution placerait à la tête de la Cité juste une élite de gens élevés dès leur plus
jeune âge à exercer la fonction de Dirigeants et triés sur le volet.
Ils seraient les meilleurs
dans leur discipline.
Ce serait des gens jugés sur leur valeur qui s'acquitteraient des
devoirs de la charge avec dévouement, pour le bien de la Cité.
Ils auraient reçu la
meilleure éducation aussi bien dans les arts de la guerre (combat, stratégie…) que dans
ceux des Muses (musique, poésie, littérature…).
De tous les Arts, ce sont ces derniers que
Socrate place au-dessus des autres, car ils permettent d'accéder à la philosophie et à la
sagesse, indispensables pour gouverner.
Dans ce système, il n'existerait de propriété
privée ni pour les objets, ni pour les conjoint(e)s et enfants.
Les autres systèmes politiques décrits par Socrate découlent les uns des autres
dans l'ordre suivant : timocratie, oligarchie, démocratie et tyrannie.
Nous allons voir à
quelles valeurs ils correspondent et ce qui les éloigne du modèle parfait qu'est
l'aristocratie.
*
La timocratie (du grec "timos" et "kratos", le pouvoir de l'argent ) est le système
politique appliqué à Spartes et dans l'île de Crête.
Dans ces cités, les arts militaires sont
élevés au rang de style de vie et d'état d'esprit.
Rien ne leur est plus cher que de se couvrir
de gloire pendant la bataille.
Les ruses de guerre n'ont aucun secret pour eux.
(Socrate
qualifie ce système de "rustre.") De ce fait, ils en viennent à négliger les Arts des Muses
qui, nous l'avons vu, mènent à la sagesse.
Socrate prend alors la voix des Muses pour
prédire qu'en agissant ainsi, les hommes ne sauraient plus comment engendrer de
vaillants et intelligents enfants.
Dépourvus de cultures, ceux-ci une fois au pouvoir ne
sauraient gouverner correctement, ni décider des unions des gens du peuple, ni séparer les
différentes catégories sociales de la cité.
Celles-ci se feraient la guerre entre elles jusqu'à
ce qu'il soit décidé de partager les terres et les biens, ceux-ci devenant alors propriété
privée des uns et des autres.
Anne-Laure Wojcik.
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