La religion est-elle un obstacle a la connaissance ?
Publié le 10/10/2005
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· En outre, Descartes remaraquait dans les Principes I art.
5 que certains athées préfèrent remettre en question l'existence de Dieu que les certitudes mathématiques.Mais si on ne vient pas de Dieu, alors notre imperfection fait que peutêtre nous nous abusons même sur les vérités mathématiques (peutêtre 2 + 2 ne font-ils pas 4).
Médiation I : nos pensées pourraient être un rêve rationnel, en ce sens que l'ordre des raisons (la déductionlogique) ne correspondrait pas à l'ordre des matières (la réalité hors denous) ou qu'il n'y ait pas d'ordre à ces matières (le monde serait unchaos).
Donc, même les vérités mathématiques supposent que Dieu nenous trompe pas lorsque nous avons une certitude.
Ainsi, si on nepose pas l'existence d'un Dieu vérace, tout l'édifice desmathématiques s'écroule.
· Enfin, la connaissance scientifique n'assigne aucun but à la vie, la connaissance n'est donc pas auto suffisante.
Ainsi, dans sesécrits posthumes, Nietzsche affirme que la connaissance n'est utile que par rapport à un but préalablement donné : « elle ne peut pasmontrer le chemin ; c'est seulement lorsqu'on sait où on va, qu'ellepeut être utile ».
Dans le Gai savoir , il soutient que «Même la science repose sur une foi, il n'existe pas de science sans présupposition ».Ainsi, la science contemporaine suppose que « Rien n'est plusnécessaire que le vrai ; comparativement à lui tout le reste n'a qu'unevaleur de deuxième ordre ».
· Transition : il apparaît que toute connaissance repose en dernier ressort sur une foi, que celle-ci donne l'élan ou fonde la certitude de la connaissance.
On peut alors conclure que loin d'être un obstacle à laconnaissance, la religion en est une condition.
Le présupposé,qu'il faut donc discuter, est alors qu'il ne seraitpas possible d'établir une autonomie de la connaissance.
2.
Néanmoins la connaissance ne se fonde pas sur la religion et en outre celle-ci s'y oppose.
· Mais il faut, avec Platon, distinguer l'opinion (doxa) de la connaissance, et aussi l'opinion vraie. L'opinion vraie s'accompagne d'une incapacité à justifier cette vérité.
La transformation d'une opinion vraieen connaissance suppose qu'on relie les idées « par un raisonnement qui en donne l'explication » ( Ménon 97).
La connaissance est un lien.
Notion d' épistémè (science, connaissance) renvoie à la connaissance comme retrouvée à l'intérieur de soi par la remémoration, à l'aide de procédures de systématisation donnantles rapports entre plusieurs choses connues.
Exemple de réminiscence dans le Ménon 85-86 : l 'esclave qui retrouve la vérité par questionnement sur la manière de construire un carré de surface double d ‘un carré donné = il la porte la vérité en lui-même.
Apprendre = se ressouvenir.
De ce point de vue, le contenu de lareligion est toujours reçu de l'extérieur et ne permet donc pas de fonder une connaissance, ainsi définie parson caractère intérieur de réminiscence.
La vérité est originellement en nous.
C'est donc se tromper defondement que de vouloir faire reposer la connaissance sur la religion.
· Une fois ceci établi, alors il faut s'interroger sur le fait qu'elle peut être un obstacle : c'est qu'il y a conflit entre les prétentions de la religion et ceux de la connaissance.
Toutes deux prétendent détenir lavérité, et ces vérités ne sont pas toujours compatible (ex.
du procès de Galilée : il affirmait l'héliocentrisme,mais cela contredisait la conception selon laquelle l'homme est au centre de la création, et que la création aété faite pour lui, conception qui semble supposer le géocentrisme.
En réalité, ce que l'Eglise reprochait àGalilée, ce n'était pas de proposer un modèle du monde où le Soleil était au centre, ce qui aurait été utilepour prédire le mouvement des planètes, mais d'affirmer que ce modèle correspondait à la réalité).
En outre,nos connaissances sont pour une large part expérimentales, elles supposent donc une recherche, et lesthéories peuvent être mises en question par des expérimentations.
Dans la connaissance scientifique, cen'est jamais la théorie qui a le dernier mot.
Or, c'est l'inverse en religion, ou les exceptions sont analyséescomme des "miracles" ou reconduites à l'incompréhensibilité de la toute puissance divine.
De ce point de vue,la religion ne pousse pas à enquêter et exclut a priori certaines hypothèses.
· De manière générale, on peut considérer la religion comme "opium du peuple" selon l'expression de Marx, entendant par là ce qui lui permet de continuer à vivre en détournant le regard de la réalité.
Nonseulement ici la religion est un obstacle à la connaissance, mais même c'est son but et son rôle : rendre lavie supportable car la vérité peut être trop difficile.
· Transition : ceci présuppose que la religion ne peut avoir de validité propre, que son rôle n'est que négatif.
Mais ne faut-il pas distinguer différents types de vérités, ou différents types de connaissances ?.
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