LA RELIGION (cours de philosophie)
Publié le 27/01/2020
Extrait du document
«
1 ntroduction:
à la recherche d'une définition
Les animaux n'ont pas de religion, seul l'homme en a, répète-t-on, sur le
ton grave ou comique: ainsi Feuerbach rappelle, dès la première phrase
de son livre le plus important, le caractère fabuleux d'une religion des élé
phants pourtant attestée par les zoologistes anciens; Cuvier (1769-1832)
le célèbre naturaliste du x1x 0 siècle «situe, considérations spécifiques à
l'appui, l'éléphant à un degré spirituel pas plus élevé que le chien» ...
(Feuerbach, Essence du christianisme C.1 ).
Cette différence constatée
ou attestée, on n'en reste pas moins sur sa faim: elle revient à dire que
la religion distingue l'homme de l'animal, comme l'art, la technique, la
science, le droit, le langage, etc.
Elle sépare des genres ou tout au moins
un genre (le genre humain) à l'intérieur d'un règne (le règne animal), tout
en laissant indéterminé l'essentiel: la différence spécifique, celle qui délivre
l'essence et permet une définition.
En effet, a-t-on dit quelque chose
lorsqu'on affirme de l'homme qu'il est homo re/igiosus? Surgissent immé
diatement les définitions jumelles : homo politicus, loquax, faber, sapiens,
etc.
qui prétendent chacune spécifier le genre de manière exclusive,
.
comme si langage, polis, art et technique ou science avaient pouvoir de
spécification exclusif.
Il est vrai qu'on peut «raffiner» et subordonner
ces différences les unes aux autres ou les coordonner: le parallèle du
comportement instrumental et de la possession du langage articulé, la
distinction du théorique et du pratique permettent tout un jeu de diversifi
cation des définitions de l'homme, en fonction des champs envisagés.
Ainsi, dans le domaine théorique, la définition par la sagesse peut-elle
apparaître comme clef de voûte, alors que la spécification politique prend
la première place dans le domaine pratique : Aristote procède à cette
distinction.
Pourtant qui ne voit que ce~ séparations ou ces mises en paral
lèles, ces subordinations ou ces coordinations sont artificielles? Elles
manquent en effet de précision, si celle-ci implique l'adhésion à un objet
dont la pensée suit le contour.
Le langage est présent et dans la science
de l'homo sapiens et dans la cité de l'homme politique; est-il absent de
la technique ...
? de l'art? Peut-on savoir hors la cité, sans langage, en
ignorant arts et techniques? Les termes spécificateurs s'échangent les
uns les autres comme autant de « prétendants insolents» autour de
Pénélope qui attend son Ulysse.
Ajouter à la liste homo re/igiosus ne
fera qu'accroître la confusion: un prétendant de plus.
De fait, où faut-il situer la religion : dans la «pratique et les fins» comme
y invitent les programmes scolaires? Bien sûr: rites, cérémonies, priè
res, appartiennent à la pratique (on dit « la pratique religieuse», avec
justesse), mais cette pratique s'articule sur des savoirs traditionnels ou
non, révélés ou non qui ont bien l'air d'appartenir au théorique, qu'il
168.
»
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