La réflexion sur la morale
Publié le 25/05/2022
Extrait du document
«
Complément de cours : Qu’est-ce que la morale ?
Introduction :
On peut définir la morale comme un ensemble de principes, de règles de conduite qui sont
relatives au bien et au mal qu’une société se donne et qui s’impose autant collectivement
qu’individuellement.
Ces principes vont varier selon différents facteurs : culture, croyances, conditions de vie, et les
besoins de la société.
Problème :
La morale n’a pas toujours bonne réputation (cf l’expression « pères de la morale » qualifie les
donneurs de leçons) : La Rochefoucauld, moraliste du XVIIème siècle : « Les vieillards aiment
à donner de bons préceptes pour se consoler de n’être plus en état de donner de mauvais
exemples », Rimbaud, « La morale est la faiblesse de la cervelle ».
La morale se réduit à une sorte de catalogue de règles qui “vont de soi“ (évidentes) qui semblent
limiter notre liberté mais aussi notre épanouissement intellectuel.
La morale est un défaut de la
pensée car avec la morale, la pensée est entravée par les règles, les normes imposées par la
société.
Néanmoins, malgré ses défauts, la morale peut régler des problèmes : la nécessité d’instaurer
des règles stables permet aux hommes de vivre ensemble.
Sans les règles morales, les hommes
seraient-ils capables de faire société ?
On peut alors se demander quelle est l’origine de nos croyances morales : sont’elles transmises
socialement par la famille, l’école, les lois ou l’ancrage de notre sens moral est-il dans la nature
humaine ?
Qu’est-ce qui fonde nos croyances morales ? Sont-elles universelles ? Peut-on dégager un
critère du bien et du mal ?
I – L’origine de nos croyances morales :
A/ La généalogie de la morale :
1) La genèse des mœurs
Pour chercher ce qui relève de la nature et ce qui relève de la culture, on peut faire
l’exercice suivant : Les besoins naturels peuvent-il être cultuels ?
1- Listez des différents besoins naturels de l’homme
2 – Voyez si on peut trouver du culturel dans ces besoins.
On pense généralement que les valeurs morales sont des évidences (il est mal de voler, etc...).
Elles ont l’air évidentes, les valeurs morales ont l’apparence de quelque chose de naturel, mais,
selon Nietzsche, qui écrit en 1887 La généalogie de la morale, elles ont un fondement culturel.
La moralité n’est rien d’autre (et donc, surtout, rien de plus) que
l’obéissance aux mœurs, quelles qu’elles soient ; or, les mœurs sont la
façon traditionnelle d’agir et d’apprécier.
Dans les situations où ne
s’impose aucune tradition, il n’y a pas de moralité ; et moins la vie est
déterminée par la tradition, plus le domaine de la moralité diminue.
Nietzsche, Aurore 1881
Selon lui, les valeurs morales n’existent pas en tout temps et en tout lieu.
Au contraire, elles
sont le résultat d’une histoire et d’une société particulière..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Henri Poincaré, dans l’une de ses Dernières pensées, écrit que les propositions de la science sont à l'indicatif, les ordres de la morale à l’impératif. Commenter cette réflexion, et en tirer les conséquences. PLAN.
- Commentez cette pensée de Rauh : « Celui-là seul est homme qui vit la vie de son temps. La matière de la réflexion morale c'est le journal, la rue, la vie, la bataille au jour le jour ».
- Piste de réflexion : A quoi reconnais-t-on une action morale ?
- Réflexion sur la conscience morale, étudiée d'un point de vue anthropologique, et débouchant sur la bonne conscience.
- « Deux choses remplissent te coeur d'une admiration et d'une vénération toujours nouvelles et toujours croissantes, à mesure que la réflexion s'y attache et s'y applique : le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi. » Emmanuel Kant, Critique de la raison pratique