La recherche du bonheur est-elle un idéal égoïste ?
Publié le 25/03/2015
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— Il sera bon de consulter les sagesses grecques, particulièrement le stokisme et l'épicurisme, mais aussi l'éthique d'Aristote: toutes placent le bonheur à l'horizon de la vie, en proposant des fils directeurs différents : la conformité à la nature et la liberté pour les stokiens, le plaisir pour les épicuriens, l'harmonie politique pour Aristote. Tous construisent une dialectique plus ou moins naturelle entre la recherche d'un bonheur personnel et le développement de l'amitié.
— Saint Augustin, dans les Confessions, montre comment il a cherché, pendant toute sa jeunesse, un bonheur égoïste avant de se convertir à la religion et de transformer radicalement sa conception du bonheur.
— Kant se montre très méfiant à l'égard de la notion de recherche du bonheur, qui est fatalement égoïste car guidée par notre sensibilité ; mieux vaut rechercher la fidélité au devoir, qui nous rend dignes d'être heureux.
— Dans Les Deux Sources de la morale et de la religion, Bergson montre que le bonheur entendu comme joie dépasse l'opposition de l'égoïsme et de l'altruisme pour atteindre l'universel.
«
@1 «La recherche du bonheur»
Il faudra analyser avec soin l'expression tout entière et ne pas
oublier que la question ne porte pas sur le bonheur lui-même
mais sur sa recherche, ce qui peut changer bien des choses.
Rechercher le bonheur, est-ce en effet poursuivre un objectif
bien déterminé, ou chercher en même temps le sens du bon
heur, quitte à le découvrir dans une activité désintéressée et
tournée vers autrui ?
On pourra également penser au fait que la recherche du bon
heur, « pursuit of happiness » est considérée par le Préambule
de la constitution des États-Unis comme une des valeurs fon
damentales que l'État doit défendre.
L'État peut-il avoir intérêt
à défendre l'égoïsme individualiste? Ou doit-on dire qu'avoir la
liberté de rechercher son bonheur comme on l'entend rend dis
ponible pour les autres ?
Tout dépendra donc de la façon dont on remplira la recherche,
de la compréhension du bonheur qui s'y formera progressive
ment.
Mobiliser des références
- Il sera bon de consulter les sagesses grecques, particulière
ment le stoïcisme et l'épicurisme, mais aussi l'éthique d'Aristote:
toutes placent le bonheur à l'horizon de la vie, en proposant des
fils directeurs différents : la conformité à la nature et la liberté
pour les stoïciens, le plaisir pour les épicuriens, l'harmonie poli
tique pour Aristote.
Tous construisent une dialectique plus ou
moins naturelle entre la recherche d'un bonheur personnel et
le développement de l'amitié.
-Saint Augustin, dans les Confessions, montre comment il a
cherché, pendant toute sa jeunesse, un bonheur égoïste avant
de se convertir à la religion et de transformer radicalement sa
conception du bonheur.
- Kant se montre très méfiant à l'égard de la notion de
recherche du bonheur, qui est fatalement égoïste car guidée par
notre sensibilité ; mieux vaut rechercher la fidélité au devoir, qui
nous rend dignes d'être heureux.
- Dans Les Deux Sources de la morale et de la religion,
Bergson montre que le bonheur entendu comme joie dépasse
l'opposition de l'égoïsme et de l'altruisme pour atteindre l'uni
versel..
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