La recherche du bonheur doit-elle orienter notre conduite?
Publié le 07/01/2005
Extrait du document
Analyse du sujet
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® Bonheur = Du latin bonum agurium, « chance, bonne fortune «. Au sens général, il s’agit d’un état de satisfaction complète, caractérisé par sa plénitude et sa stabilité.
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® Conduite = Terme aujourd’hui supplanté par Comportement, dont il avait été distingué pour tenir compte, contre un béhaviorisme étroit, de la finalité organisée inhérente à l’activité humaine, inséparable, selon P. Janet, de sa « fonction «, ou, selon les phénoménologues, de son « intentionnalité «.
® Orienter = synonyme de guider. Comme si notre conduite était dictée par la recherche du bonheur, comme s’il s’agissait de son fil conducteur, de sa motivation et de sa finalité.
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® La difficulté et l’enjeu de la question résident précisément dans la définition du bonheur et de sa nature : car en effet, c’est cette définition qui devient la condition de possibilité pour qu’on puisse légitimement affirmer que le bonheur orienter notre conduite.
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Problématique
Etre heureux, ce serait, semble-t-il, ne connaître ni souffrance ni insatisfaction. Mais comment définir le bonheur ? Qu’est-ce qu’être comblé ? La satisfaction de tous nos désirs n’engendrerait-elle pas satiété et ennui ? Et le bonheur est-il le bien suprême, la seule chose qui vaille d’être cherchée ? Ou bien la valeur du bonheur dépend-elle de la qualité morale du bonheur recherché ? Faut-il même parfois, au nome d’une exigence morale, renoncer au bonheur espéré ? La recherche du bonheur peut-elle être une éthique ?
«
relève de la totalité ; et il suppose en outre la durée (tandis que la joie est momentanée etcoexister avec une souffrance ou une douleur) Le bonheur suppose une harmonie totale etdurable entre soi et soi-même, entre soi et le monde.
Comment ne pas le désirer ? Maiscomment ne pas juger d'emblée qu'une telle attente est utopique ?La béatitude serait pourtant la réalisation d'un tel bonheur total, définitif, sans failles, maisle terme implique l'idée d'un bonheur d'essence spirituelle.
Dans l'Ethique, Spinoza qualifie la béatitude en la liant à la « connaissance dutroisième genre », capacité de reconnaître etd'éprouver de façon adéquate l'essence et lanécessité de toutes choses et d'y trouver sa joie ;cela revient à aimer Dieu de l'amour dont il s'aime lui-même) · L'opposition kantienne entre morale et bonheur = Mais cette conciliation entre éthique (orientation ducomportement) et recherche du bonheur estimpossible dans la conception kantienne del'autonomie de la morale.
En effet, le devoir ydécoule de la loi morale, manifestée par la raison, etcaractérisée par son exigence d'universalité.
Ils'ensuit que seule volonté bonne est absolumentbonne, et ceci indépendamment de tout critère deréussite ou d'échec, du moment que tout a été misen oeuvre pour agir bien.
L'intention morale doit viserle bien et lui seul.
L'acte n'est moral que s'il estaccompli seulement par respect du devoir, si touteautre visée que le souci de bien agir est étrangère àsa « maxime ».
La morale nous rend dignes d'être heureux, mais elle ne nous assure pas lebonheur. 2- Les morales hédonistes · Epicure = il préconise l'usage judicieux des plaisirs : « Le plaisir est le commencement et la fin de la vie bienheureuse.
» Mais nous ne recherchons pas tout plaisir, et nousn'évitons pas toute douleur : il est des plaisirs qui entraînent plus de souffrance qu'ils n'ontapporté de bien.
Il s'agit donc de distinguer entre plaisirs naturels et non naturels, et parmiceux-ci entre les plaisirs nécessaires et non nécessaires.
L'art de la vie heureuse et sanstrouble consiste à savoir se satisfaire des seuls plaisirs naturels et nécessaires. Une des constances de la philosophie d' Epicure est de vanter le plaisir.
On retrouve la formule « Le plaisir est notre bien principal et inné » dans la « Lettre à Ménécée ».
Mais l'épicurisme ne correspond guère à l'image populaire que l'on en garde : celle du « bon vivant ».
Dans cette lettre, on lit : « Tout plaisir est de par sa nature propre un bien, mais tout plaisir ne doit pas être recherché ».
C'est à une compréhension véritable du plaisir, et à une gestion rationnelle des désirs que la philosophie d' Epicure nous invite, philosophie des « sombres temps », de l'époque troublée, violente, des successeurs d' Alexandre le Grand . La « Lettre à Ménécée » est une description de la méthode apte à nous procurer le bonheur.
Car si tous les hommes cherchent le bonheur, ilssont, selon le mot d' Aristote , comme des archers qui ne savent pas où est la cible, incapables de la définir et de l'atteindre. Epicure commence par expliquer que nous n'avons rien à redouter des dieux, vivants bienheureux qui ne se soucient pas des hommes, et que la mortn'est rien pour nous.
Débarrassés du souci du jugement divin et de la surviede l'âme, nous sommes alors aptes à bien vivre notre vie présente.
Bien vivrenotre existence veut dire parvenir au bonheur ici-bas, et cela n'est possibleque par un bon usage des plaisirs et des désirs. L'homme est un être de désir, et selon qu'il parvient ou échoue à satisfaire ses désirs, il est heureux ou misérable. Or, le bonheur est d'abord l'absence de souffrance physique ou psychologique.
C'est pourquoi Epicure déclare : « Une théorie non erronée des désirs sait rapporter tout choix à la santé du corps et à la tranquillité de l'âme puisque c'est là la perfection même de la vie heureuse.
Car tous nosactes visent à écarter la souffrance et la peur. » Eprouver du plaisir, c'est d'abord combler un manque : boire quand on a soif, se rassurer quand on a peur.
En soi, un plaisir est toujours bon, une souffrance, un désir non comblé, toujours mauvais. Ainsi Epicure nous incite à classer nos désirs, et à adopter face à eux une stratégie telle que nous serons facilement comblés et rarement insatisfaits. Il y a d'abord les désirs naturels (dont certains sont naturels et nécessaires et d'autres seulement.
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