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La raison s'oppose-t-elle à l'expérience ?

Publié le 25/01/2020

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Il est donc schématique et inexact d'opposer une raison théorique et universelle à une expérience pratique et singulière. Car c'est seulement par l'étroite coopération de ces deux instances que la connaissance humaine est possible, et s'éloigne à la fois de la simple accumulation de faits bruts et de la construction abstraite détachée du réel.

« Il.

Connaitre, c'est raisonner et expérimenter • Kant l'explique très clairement dans la Critique de la raison pure : «si toutes nos connaissances commencent avec l'expérience, il n'en ~ résulte pas qu'elles dérivent toutes de l'expérience».

Car cette Ul dernière doit être guidée par les concepts et par l'esprit, bref, par la ci: raison : «la raison n'aperçoit que ce qu'elle produit elle-même n:: d'après ses propres plans».

La raison met en forme l'expérience, et ci: l'expérience fournit un contenu ou une matière à la raison.

Seule la .J collaboration entre les deux permet la connaissance.

• En sciences, une théorie désigne ainsi un énoncé universel et synthétique, forgé par la raison et intégrant le plus grand nombre d'expériences possibles.

Elle doit «représenter aussi simplement, aussi complètement et aussi exactement que possible, un ensemble de lois expérimentales» (Duhem, /a Théorie physique).

Sans la raison, aucune «complétude» ou «exactitude» ne serait donc possible.

Les expériences resteraient comme en friche, sans qu'on puisse découvrir le lien qui les unit.

Mais sans les expériences, la raison n'aurait en quelque sorte rien à penser, rien à lier.

Elle resterait vide.

La théorie scientifique est élaborée par l'esprit, mais toujours en relation avec les faits.

• Entre la simple expérience et la raison pourrait ainsi se glisser un troisième terme : l'expérimentation, qui consiste à soumettre les phénomènes à une interrogation réglée, construite et active.

C'est en ce sens que Bachelard souligne qu'il n'y a pas de fait scientifique brut.

Tout fait est construit, ou préalablement pensé, et l'expérimentation valide ou infirme cette pensée.

• li est donc schématique et inexact d'opposer une raison théorique et universelle à une expérience pratique et singulière.

Car c'est seulement par l'étroite coopération de ces deux instances que la connaissance humaine est possible, et s'éloigne à la fois de la simple accumulation de faits bruts et de la construction abstraite détachée du réel.

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