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La raison libère-t-elle l'homme ?

Publié le 27/02/2008

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La liberté dont nous parlons ici diffère de la première. Deux acceptions de la liberté s?opposent : une liberté négative ou illimitée ou une liberté positive nécessairement contrainte. La première liberté est problématique dans la mesure où l?absence de limites correspond à une absence de détermination. Or celle-ci remet en cause sa viabilité même. Dans les Démons de Dostoïevski Stavroguine fait l?expérience de cette liberté négative, le seul dénouement pour lui est alors le suicide.   Transition : La deuxième acception de la liberté tend à la rendre compatible avec les contraintes exercées par la raison. La question est de savoir alors si elle n?est pas la seule forme de liberté possible et profitable pour l?homme ?     Troisième partie : La raison comme source de la liberté positive.   3.1 Nous accédons à l?autonomie par la raison.

« force de résolution assez ferme et d'une âme assez forte pour ne pas renoncer à un divertissement qu'il a projeté, siétendues que soient les fâcheuses conséquences dont on l'avertit, renonce inconditionnellement à son projet, maisnon sans regret, dès qu'on lui représente qu'il négligerait ce faisant ses devoirs, ou bien un père malade, fait au plushaut degré preuve de sa liberté par le fait même de ne pas pouvoir résister à la voix du devoir .

» KANT, Doctrine de la vertu , introduction II n.1. Faire primer ses devoirs sur ses désirs permet à l'homme d'être plus libre.

La liberté dont nous parlons ici diffère de la première.

Deux acceptions de la liberté s'opposent : une liberté négative ou illimitée ou une libertépositive nécessairement contrainte.

La première liberté est problématique dans la mesure où l'absence de limitescorrespond à une absence de détermination.

Or celle-ci remet en cause sa viabilité même.

Dans les Démons deDostoïevski Stavroguine fait l'expérience de cette liberté négative, le seul dénouement pour lui est alors le suicide. Transition : La deuxième acception de la liberté tend à la rendre compatible avec les contraintes exercées par la raison.

La question est de savoir alors si elle n'est pas la seule forme de liberté possible et profitable pourl'homme ? Troisième partie : La raison comme source de la liberté positive.

3.1 Nous accédons à l'autonomie par la raison.

« L'obéissance à la loi que l'on s'est prescrite est liberté.

» ROUSSEAU, Contrat social , I 8. On oppose communément la liberté à la loi.

Se soumettre à la loi, ce serait ne pas ou ne plus être libre.

Mais n'obéir à aucune loi, serait-ce êtrelibre ? Mais il faut s'entendre sur le terme liberté et sur le terme loi..Il y a un premier sens du mot libre qui est négatif : être libre c'est ne pas êtreempêché de faire ce qu'on a envie de faire.

On emploie le terme libre dans cesens à propos des choses comme à propos des hommes : retirer d'un cheminles arbres qui font obstruction, c'est libérer le passage, ne pas retenir unoiseau dans sa cage, c'est le laisser libre de s'envoler, ne pas empêcherquelqu'un de s'étendre sur le gazon d'un jardin public, c'est le laisser libre dele faire.

Toute loi comporte des interdictions.

Dès lors toute loi réfrène laliberté, prise en ce sens négatif.

C'est le seul sens que Hobbes donne au motliberté.

Selon Hobbes, dans l'état de nature, chacun est empêché à toutmoment, dans ses mouvements et ses entreprises, par autrui qui estvirtuellement son ennemi.

Mais les lois d'un Etat - institué en vue justementde mettre fin à cet état de guerre qu'est l'état de nature - empêchent lesindividus de se nuire les uns aux autres.L'autre sens du mot liberté n'est réservé qu'à l'homme, et caractérise ce queKant appelle l'autonomie : obéir, à la loi dont on est, en tant qu'êtreraisonnable, l'auteur, ou encore, obéir à sa propre raison.

Obéir à sa raison, c'est être pleinement responsable de saconduite.

Etre libre, c'est s'obliger soi-même à une conduite raisonnable, s'interdire certains débordements, en unmot c'est obéir à la loi qu'on s'est prescrite.La loi peut s'entendre ici dans un sens moral, comme dans un sens politique.

Autrement dit, les obligationsauxquelles on se soumet volontairement et librement (alors qu'on subit bon gré malgré une contrainte) sont morales,ou bien civiques.

C'est dans ce sens-ci d'obligation civique que Rousseau l'entend d'abord.

Rousseau dans le ContratSocial jette les bases d'un Etat dont les lois constituent des obligations et non des contraintes : car c'est le peuplesouverain, plus exactement la volonté générale (selon la règle de la majorité) qui décide des lois.

Ainsi chacund'entre nous, en tant que citoyen, est libre parce qu'il se soumet aux lois dont il est l'auteur, en tant que membrede la volonté générale. Le fait de se donner des normes à soi-même suppose la capacité de former ces normes.

Or la raison nous offre cette capacité.

Elle nous permet d'avoir accès au raisonnable, à la connaissance du bien et du mal, afin deforger des maximes pouvant avoir force de lois et réglant nos actions. Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité et même à sesdevoirs.

Il n'y a nul dédommagement possible pour quiconque renonce à tout.

Une telle renonciation estincompatible avec la nature de l'homme. C'est dans le « Contrat social » que l'on trouve l'une des affirmations les plus radicales de Rousseau concernant laliberté comme bien inaliénable, définissant l'homme en propre.L'idée que la liberté est un bien inaliénable, et que nul ne peut consentir à y renoncer pour appartenir à l'Etat, estune thèse centrale de la pensée politique de Rousseau.

Elle sous-tend tout le « Contrat social », où il s'agit dedéterminer comment les hommes peuvent véritablement s'associer, obéir à un pouvoir commun, à des lois valantpour tous, sans abdiquer leur imprescriptible liberté.. »

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