« La raison et la volonté sont les deux splendides présents que la société a mis dans notre berceau. »
Publié le 19/09/2015
Extrait du document
La volonté entre en acte pour substituer un motif d'ordre idéal ou supérieur à un motif d’ordre sensible, qui seul dirige l’animal.
Or, ceci ne se réalise chez la plupart que par un « système de concepts et d’impératifs que la collectivité nous impose et qui, introduisant dans le flux mouvant et fuyant de nos états de conscience leur rigidité et leur universalité, assurent à notre expérience et à notre personnalité l’unité, ia continuité, la cohérence ».
Ainsi « pour l’immense majorité des hommes, la volonté est obéissance passive à des impératifs collectifs », qui, avec les concepts, sont les « armatures », les « tuteurs » le long desquels s’élèvent les intelligences et les volontés ».
En résumé : l'individu seul agirait de façon individualiste et sensible comme l'animal. La société, au contraire, par sa contrainte, ses convenances, vient nous procurer et nous imposer des motifs d’action véritablement universels, raisonnables, supérieurs et humains. Or, c'est en cela que réside l’acte volontaire.
La volonté, conséquence de la raison, est donc, comme elle, un magnifique présent de la société, qui fait de nous des hommes.
II. — L’examen critique.
A. Il faut bien le dire, au premier abord, la proposition de Blondel, comme en général la thèse sociologique, semble heurter violemment les conceptions du sens commun : pour celui-ci, en effet, l’homme est un être raisonnable et volontaire, en tant qu'individu et indépendamment de la société.
B. Mais un certain degré de réflexion philosophique pourrait (peut-être par réaction et amour du paradoxe, mais aussi par l’âme de vérité et l'apparence de logique que comporte cette thèse) se sentir attiré vers elle.
«
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principe:> logiques, ces " impératifs de la pensée " (:JJ, sont pour Durkheim
la marque très nette de leur origine sociale.
Ainsi, on échappe, remarque le même auteur, aux in con vénicnts des lhi.~ses empiristes cl rationalistes.
L'empirisme méconnaissait plus ou
moins le caractère universel ct naturel cJcs principes; le rationalif::me pur était incapable, en faisant li de l'expérience, d'en expli.
»
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