La raison est elle la véritable cause de la liberté?
Publié le 19/12/2023
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La raison est-elle la véritable cause de la liberté?
La raison est-elle la véritable cause de la liberté? Cette interrogation est
fondamentale afin de mettre la lumière sur le débat philosophique entre la raison et
la liberté humaine.
En effet, la raison est la capacité fondamentale établie depuis longtemps
comme étant nécessaire à la réflexion et la prise de décisions des individus tandis
que la liberté est l’absence de détermination extérieure considérée comme un idéal
fondamental et essentiel dans la condition humaine.
D’où le fait que la question posée signifie: “L’absence de détermination
extérieure peut-elle être attribuée à la faculté de l’homme à exercer un jugement?”.
On en déduit qu’une telle question est polysémique étant donné qu’elle peut
renvoyer soit à une question de fait ou une question de droit.
La première des deux
questions que l’on peut entendre dans le sujet, c’est en effet: “La raison est-elle dans
les faits la cause de l’absence de détermination extérieure?”.
En ce qui concerne la
question de droit, nous pouvons la formuler de la manière suivante: “La raison doitelle impérativement expliquer la liberté humaine?”.
À la première question, on
pourrait répondre immédiatement puisqu’au fond il n’y a rien de plus à dire que “cela
dépend car la liberté a plusieurs causes d’existence”.
Nous pouvons considérer que
cette question empirique est ainsi réglée.
Tandis que la question de droit, elle est
essentielle car contrairement à ce que l’on pourrait penser elle constitue un vrai
problème philosophique.
En effet, trois réponses paraissent alors possibles.
Effectivement, dans un
premier temps, on pourrait penser que la raison est véritablement la cause de la
liberté, autrement dit c’est la raison qui cause l’absence de détermination extérieure:
la théorie de Thomas d’Aquin l’indique de la même manière, la raison guiderait les
individus vers des choix plus libres et éclairés.
Mais dans un deuxième temps, on
pourrait plutôt penser que tout est déterminé et qu’il n’y a donc pas de véritable
liberté car même doté de raison on est déterminé par la présence d’une
détermination extérieure comme l’indique Spinoza dans la lettre 58 à Schuller.
Tandis que dans un troisième temps, Rousseau contredit Thomas d’Aquin dans le
discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes en indiquant
que la perfectibilité est la véritable cause de la liberté.
Mais alors quelle est la
véritable cause de la liberté humaine? Au fond, on cherche à déterminer une
explication à la liberté humaine.
Tout d’abord, on peut penser avec Thomas d’Aquin que la raison guiderait
vers des choix plus libres et éclairés par l’existence de futurs contingents et
l’absence de déterminisme.
Selon Thomas d’Aquin il n’existe pas de déterminisme
car la “raison crée des futurs contingents” et que l’homme a la capacité de faire des
choix parmi des futurs contingents et donc envisager plusieurs possibilités futures.
En effet, s’il est vrai, comme le montre Thomas d’Aquin, que la raison crée des
futurs contingents et donc la liberté de l’individu serait dûe au choix qu’il peut faire
entre ces différents futurs contingents, alors on comprendra que la raison est la
véritable cause de la liberté par la présence d’un libre arbitre.
Ce qui conduit Thomas d’Aquin, à affirmer qu’il existe des futurs contingents
créées par la raison, c’est que contrairement à la bête qui manque de raison et qui
est contrainte à la nature ayant donc qu’une seule possibilité déterminée par
l’instinct, l’homme est libre parce qu’il est placé devant des choix contingents lui
faisant envisager plusieurs possibilités faisant donc des bêtes des êtres non libres.
Tout d’abord, en effet, la raison permet à l’homme de réfléchir à ses actions en
réfléchissant aux conséquences et donc prendre des décisions éclairées par rapport
à la situation.
Cette capacité qui est la raison signifie que l’homme possède la
capacité de réfléchir, de peser le pour et le contre et qu’il n’est pas soumis à des
impulsions instinctives tel que les animaux, et qu’il peut refuser d’obéir à la nature
contrairement aux animaux qui n’ont pas le choix.
Par conséquent la présence de la
raison comme véritable cause de la liberté est son rôle dans la détermination de ce
qui est moralement juste ou pas, ce qui donne à l’homme une responsabilité vis-àvis de ses actes choisis suite à la compréhension rationnelle.
La théorie de Thomas d'Aquin se formulera de la manière suivante: “l’homme
agit par jugement”, “un tel jugement n’est pas l’effet d’un instinct naturel, mais un
acte de synthèse qui procède de la raison”.
Selon Thomas d’Aquin ,l’homme agit
donc en choisissant parmi différentes possibilités en émettant donc un jugement par
la même occasion car il juge quelle situation est la meilleure selon lui sans la
détermination extérieure qui est dans ce cas-là la nature, et l’acte qui suit ce choix
est donc procédé par la raison.
Cependant, la théorie de Thomas d’Aquin sur le libre arbitre peut être
critiquée par le fait que le libre arbitre n’est qu’une apparence.
En effet, sachant que
notre cerveau est une machine déterminée par les lois de la nature, la raison est le
résultat de notre cerveau, c’est pour cela qu’à chaque fois la raison ne peut prendre
qu’une seule décision parmi les futurs contingents.
Cette décision n’est donc pas
contingente mais établie par les lois de la nature car la nature nous détermine à
travers notre cerveau qui est une machine déterminée par les lois de la nature.
Il y a
donc un problème avec la théorie de Thomas d’Aquin car si le cerveau obéit aux lois
de la nature alors nos choix sont déterminés, donc même en choisissant parmi les
futurs contingents, il n’y a qu’un seul choix qui est déterminé par la nature.
De ce fait, on comprend que la liberté de l’individu n’est pas dûe aux futurs
contingents créés par la raison, car ces futurs contingents sont déterminés par le
cerveau.
Par conséquent, si les futurs contingents créés par la raison sont déterminés
alors on pourrait penser qu’il n’y a pas de véritable liberté comme libre arbitre et que
tout est déterminé.
C’est donc la théorie que défend Spinoza dans sa thèse dans la
lettre 58 à Schuller qui paraît plus appropriée.
Selon Spinoza, il refuse de définir la
liberté comme libre arbitre, il la définit comme une illusion.
En effet, Spinoza définit la
situation de l’homme vis-à-vis de la liberté par un paradigme (la pierre), il définit
l’homme comme une pierre et la main qui la lance comme la détermination
extérieure car en donnant la conscience à la pierre Spinoza va faire que la pierre
ressemble à l’homme qui est un sujet compliqué .
Dans cette thèse, Spinoza explique que quand la pierre est lancée par la
main, elle devient une pierre en mouvement même quand on a cessé de la pousser.
Cette continuité de la pierre en mouvement montre qu’une détermination extérieure
dans le passé subie pour qu’elle soit encore contrainte dans le présent “la pierre
tandis qu’elle continue de se mouvoir, pense et sache qu’elle tend, autant qu’elle le
peut, à persister dans son mouvement”.
Cela montre que l’homme prend des
décisions selon les déterminations extérieures.
Nous pouvons penser que l’homme
de ce point de vue là comme la pierre, est porteur de ses déterminations extérieures
passées.
En effet,....
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