La raison doit-elle se mêler de l'irrationnel ?
Publié le 27/09/2012
Extrait du document
On peut aussi développer une partie considérant la pensée scientifique comme représentative de la rationalité: on démontrerait alors que la science a tout intérêt à se préoccuper de ce qui la contredit ou prétend la,, dépasser« (les" fausses sciences«). Elle y gagne en effet:
• l'intégrité de son territoire (qui, sans cela, risque d'être envahi par des pseudosolutions répondant plus vite à l'attente du public);
«
III.
LA RAISON COMME CONQUÊTE PROGRESSIVE
-L'existence d'une psychiatrie, ou de la psychanalyse, implique le désir de
comprendre ce qui semble d'abord le plus opposé à la raison (la maladie mentale
ou déraison, l'absurdité des rêves).
Si l'on en croit Freud, la différence entre
normal et pathologique (entre rationnel et irrationnel) est plus de degré que de
nature.
- La raison est à la fois spéculative et pratique: elle a pour tâche de définir des
règles, non seulement
de la pensée, mais aussi du comportement.
De ce point de
vue, l'irrationnel tel qu'il se manifeste dans l'histoire et dans la violence (les crimes
du nazisme,
la" barbarie» au sens moderne) doit précisément être analysé par la
raison, c'est-à-dire que:
• son «fonctionnement» (psychique, sociologique, économique, politique) doit
être démonté et compris;
• son éventuel retour doit être rendu moins probable.
- Seule la préoccupation de l'irrationnel sous tous ses aspects, permet à la raison
elle-même de mieux se repérer, de se constituer plus solidement et d'élargir ses
domaines.
CONCLUSION
L'opposition raison-irrationnel n'est pas aussi stable qu'on le croit spontanément.
Elle est à concevoir dans une optique historique, qui montre la raison très capable,
non seulement de s'occuper de
ce qui la contredit, mais d'en réduire certains
aspects.
En déduire que pensée et conduite humaines pourraient un jour n'être que
rationnelles est sans doute optimiste, mais il reste possible de parier sur une
rationalisation croissante.
N.B.
On peut aussi développer une partie considérant la pensée scientifique
comme représentative de la rationalité: on démontrerait alors que la science a tout
intérêt à se préoccuper de ce qui la contredit ou prétend la,, dépasser» (les" fausses sciences»).
Elle y gagne en effet:
• l'intégrité de son territoire (qui, sans cela, risque d'être envahi par des pseudo
solutions répondant plus vite à l'attente du public);
• une capacité polémique montrant que les «fausses sciences» impliquent une
attitude démagogique et un mépris à l'égard des règles de la connaissance
(expériences répétables, lois immédiatement valides universellement, etc.);
• la diffusion (vulgarisation) dans le public d'une mentalité mieux informée de
la réalité du travail scientifique (et de sa lenteur éventuelle).
DOCUMENT
«La religion n'a plus la même influence qu'autrefois sur les hommes.
(Il s'agit là
de la civilisation européenne chrétienne.)
Et elle ne l'a plus, non pas parce que les
promesses qu'elle fait aux hommes sont devenues moins éblouissantes, mais parce
que ces promesses semblent moins dignes de foi.
Admettons-le: la raison de cette
évolution est le renforcement de l'esprit scientifique dans les couches supérieures
de la société humaine (ce n'est peut-être pas la seule).
La critique a peu à peu effrité
la force de conviction
des documents religieux, les sciences naturelles ont fait voir.
»
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