Devoir de Philosophie

La raison a-t-elle son autorité ?

Publié le 11/03/2009

Extrait du document

La raison a-t-elle son autorité ?

 

Il paraît impossible d'émettre, de prime abord, une synthèse de tous les sens que recouvre le concept de « raison «. L'histoire de la philosophie est en effet extrêmement riche des pensées qui se sont intéressées à celle-ci.

Le sens de ce concept varie, en outre, considérablement d'un auteur à l'autre. Selon qu'elle désigne un principe d' « ordre « (elle est à l'oeuvre dans toutes les opérations de réflexion comme le classement, le calcul, le comptage, etc.), le « bon sens « ou une « faculté « particulière de l'esprit humain, la raison trouve dans tous les cas une portée considérable dans notre ère contemporaine. Et ce notamment depuis le culte que lui voua le fameux « siècle des Lumières « (XVIIIème siècle), voyant en elle la faculté humaine cardinale, amenée à gouverner les moeurs et les passions humaines.

Nous savons que la raison s'oppose, communément, à la passion. Elle est, en tant que faculté, distincte de l'intuition et de l'entendement. Tout semble donc participer à l'édification de la raison comme pouvoir de maîtrise de soi et de développement de la civilisation humaine.

Le problème se pose alors de savoir si ce pouvoir, que représente la raison humaine, a une limite ?

  • Sur quoi se fonde donc cette affirmation de l'autorité de la raison ?

  • N'est-elle pas, à son tour, gouvernée par autre chose ?

 

 

I) Les autorités multiples de la raison

 

II) La critique d'une autorité rationnelle

 

 

 

« toute puissance de la raison est affirmée ? Nous assistons alors à une véritable crise de la rationalité humaine, sonparoxysme étant de définir un être humain indépendamment de ses caractéristiques sensibles, affectives, fragiles,de sa part faite de croyances et d'espoirs.

De manière illustre, Kant nous a certes transmis une théorie de la connaissance entièrement axée sur lacompréhension de l'activité de la raison humaine.

Mais ce dernier a moins cherché à glorifier la raison humaine qu'àdistinguer ses pouvoirs légitimes, ses limites, ses différences internes.

De fait, Kant distingue deux modalités dansl'activité rationnelle.

Il y a d'une part la « Raison pure » (cf.

Critique de la Raison pure ), exerçant certes son autorité sur l' « entendement » humain en en fixant ses règles strictes d'application.

Se situant avant l'expérience ( a priori ), elle est certes cette faculté fixant son autorité sur l'expérience puisqu'elle en est le fondement.

Mais Kant nousprévient déjà du risque d'extrapolation qui guette chaque humain.

Nous sommes, selon lui, tous sujets à cette« maladie naturelle de la raison » qui nous donne l'illusion que nous pouvons connaître les choses qui nous dépassent(l'âme, le monde, Dieu) concrètement.

Les Idées produites pas cette « raison transcendantale » ne produisent quedes « antinomies » (contradictions insolubles) et sapent donc la prétention d'une raison absolue, omnisciente.

Laraison humaine trouve ici une limite concrète à son désir spéculatif.

Cependant, ce que la « raison pure » perd en légitimité et en autorité, la « raison pratique », seconde instanceconvoquée par Kant, le regagne.

En effet, la morale (cette « raison pratique »), a le pouvoir et l'autorité suffisanteset nécessaires pour guider l'homme dans ces actions.

Si la légalité théorique de la raison est limitée par Kant, c'estjustement pour redonner une prétention « pratique » (morale) à la raison humaine (cf.

Critique de la raison pratique ).

En opérant le renversement du rapport entre raison et expérience, Kant conclue certes à la limitation du pouvoir de la raison théorique aux bornes de l'expérience.

Mais dans le même temps ce renversement entraînel'affirmation de la supériorité du pouvoir moral de la raison sur son pouvoir spéculatif.

Ainsi Kant lance-t-il cettecélèbre formule dans la seconde Préface de la Critique de la Raison pure : « J'ai donc dû supprimer le savoir pour lui substituer la croyance. » Mais la raison pratique, toute orientée et fondée sur la nature « pure » du simple devoir moral, souffre d'uneincertitude.

Si Kant ménage une place à l'espoir métaphysique (si je me conduis bien j'irai peut-être au paradis) ausein de sa théorie de la connaissance, cet espoir reste mince puisque rien ne peut m'assurer de son résultat.

Cen'est qu'une hypothèse servant à ne pas décourager les hommes d'agir moralement.

le fait est que la raison perd, ducoup, son statut d'absolue autorité au profit d'une mince espérance théologique.

Cela signifie également, en unautre sens, que la raison ne saurait gouverner intégralement les humains ; la raison trouve ainsi sa limite dans uneautorité métaphysique : la croyance, l'espoir.

C'est également la reconnaissance de la perfectibilité humaine et de lapossibilité du mal, puisque cet espoir est quelque peu artificiellement incorporé par Kant pour lutter contre ce « boiscourbe » dont nous sommes tous en partie tributaires.

Conclusion Plus que d'une autorité rationnelle, il faudra parler des autorités spécifiques d'une raison qui peine à s'unifierdans un concept clair. La raison humaine fut abusivement glorifiée, notamment par Descartes, les penseurs des Lumières, et nombreuxfurent les penseurs (tels Kierkegaard, Nietzsche, Bergson...) qui invalidèrent cette prétention de la raison àtout dominer au profit des sphères de l'intuition, du désir et de la croyance qui semblent être tout autantcardinales pour l'être humain.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles