la raison
Publié le 29/11/2012
Extrait du document
«
L'idée de péché originel exprime sur le plan de l'humanité la culpabilité personnelle de chacun résultant de désirs inconvenants refoulés dans
l'Inconscient.
La religion est une solution pour surmonter la culpabilité qu'elle produit elle-même : elle fait l'homme un être mauvais qui a désobéit à son
créateur et elle propose les conditions du rachat et du salut.
Ainsi, si elle permet parfois d'échapper à la névrose individuelle, elle plonge les hommes dans un délire collectif.
Freud compare les rites religieux aux rituels névrotiques.
En effet, la névrose, et particulièrement la névrose obsessionnelle (TOC, par exemple)
se caractérise par la répétition de petits gestes, de manies, paroles qui apaisent l'angoisse que le névrosé ne parvient pas à expliquer car il n'en
connaît pas la source puisqu'elle reste inconsciente.
Il les considère inconsciemment comme des formalités obligatoires et quasi sacrées : elles le
préservent de la culpabilité que suscitent certains désirs ou sentiments inconscients.
De même la religion est faite de la répétition d'actes (rites) et de paroles (prières) qui sont considérés comme sacrés et qui apaisent l'angoisse et
les craintes devant la vie, la mort et les risques de punition divine : ces formalités sont conçues comme des moyens de racheter nos fautes (voir
textes)
Dans les premières lignes du texte Freud expose sa thèse : La religion est inventée en tout point par l’homme.
Son argumentation va ensuite
s’exposé en trois partie : La première partie développent le besoin de l’homme de se sentir inférieur, la seconde partie développent le fait que la
religion semble indispensable pour l’homme même si elle lui semble totalement infondé.
La dernière partie est une conclusion : l’homme est
bien à l’origine de la religion.
Freud dit en faite que les "idées religieuses" sont "des illusions", et non pas "le résidu de l'expérience ou le résultat final de la réflexion".
Cette précision est importante, car elle suggère que la religion pourrait, sans être scientifique, se révéler néanmoins "acceptable" si elle était
autre chose que la réalisation fantasmatique des désirs infantile, "des désirs les plus anciens.
L'auteur laisse donc entendre ici qu'une "religion
naturelle" aurait une sorte de légitimité : les hommes les plus savants sont en effet incapables de tout expliquer, non pas tant parce que la science
n'est pas parvenue à...
Sigmund Freud introduit dans la critique de la religion une perspective scientifique, en développant une approche psychanalytique du fait
religieux.
Freud partage l'idée de nombreux penseurs et philosophes que la religion est une illusion.
Cependant l'explication qu'il propose du
rôle et de la fonction de la religion et autres croyances est différente que la métaphore vindicative et négative de Marx.
Il affirme le caractère
artificiel de la religion mais lui attribue une fonction positive apaisante pour l'âme
Illusion Religieuse
Les idées religieuses sont des illusions, la réalisation de désirs anciens et pressants de l’humanité, d’où leur force.
La détresse infantile
dure toute la vie et suscite le besoin d’être protégé et aimé.
La réponse religieuse apporte un formidable allégement pour l’âme
individuelle.
Ce qui caractérise l’illusion, c’est d’être dérivée des désirs humains.
L’illusion se rapproche par-là de l’idée délirante en psychiatrie,
mais celle-ci est essentiellement en contradiction avec la réalité.
L’illusion n’est pas nécessairement fausse, irréalisable : c’est une
illusion pour une jeune fille modeste de penser qu’un prince va l’épouser ; l’illusion des alchimistes repose sur la force ancienne du
désir de l’or et sur une possibilité chimique éventuelle.
Qu’un messie fonde un âge d’or est beaucoup moins vraisemblable.
Ainsi, nous
appelons illusion une croyance quand, dans sa motivation, la réalisation d’un désir est prévalente ; l’illusion elle-même renonce à être
confirmée par le réel.
Les doctrines religieuses sont toutes des illusions, car on ne peut les prouver.
Certaines idées religieuses sont invraisemblables, contradictoires avec ce que nous avons appris sur la réalité de l’univers ; on peut les
comparer aux idées délirantes.
Mais pour la plupart, on ne peut pas plus les réfuter que les prouver.
Nous savons encore trop peu de
chose pour pouvoir les aborder de plus près, du point de vue critique (position rationaliste).
Il est beaucoup de questions auxquelles la
science ne peut pas encore aujourd’hui répondre (position scientiste).
Cependant le travail scientifique est le seul chemin vers la
connaissance de la réalité.
L’intuition ou l’introspection ne nous renseignent que sur notre vie psychique.
Le sentiment personnel ne
peut juger de ce qui est acceptable ou non dans le système religieux (refus du sujectivisme, au nom de l’importance de la question
religieuse).
Or, dès qu’il s’agit de religion, les hommes se rendent coupables de toutes sortes d’insincérités : ainsi, les philosophes
étendent le terme Dieu à une vague abstraction ; ils disent purifier la religion alors qu’ils lui ôtent toute consistance.
Et l’on appelle «
profondément religieux » celui qui a le sentiment de l’insignifiance de l’homme.
« Qui se contente avec humilité du rôle infime de
l’homme dans le vaste monde, celui-là est bien plutôt irréligieux dans le sens le plus vrai du mot.
».
»
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