La quête du bonheur chez Voltaire

« La quête du bonheur « La grande affaire, et la seule qu'on doive avoir, c'est de vivre heureux», écrivait Voltaire en 1722 à la présidente de Bernière. La quête des héros de ses contes porte sur le bonheur idéal. L'expérience leur amène bien des désillusions ; elle apporte cependant la sagesse nécessaire à un bonheur relatif, mais réel. LAOUÊTE D'UN BONHEUR IDÉAL La réussite individuelle Zadig, riche, beau, intelligent et bon, allait épouser « le pre­ mier parti de Babylone», Sémire, qui l'aimait avec passion:« il crut qu'il pouvait être heureux» (chap.

1).

Voltaire résume ainsi l'idéal de bonheur de la plupart de ses héros : jeunesse et beauté, haute condition sociale et amour partagé. Candide nourrit un rêve identique : le bonheur, pour lui, serait d'être noble et beau comme Cunégonde (chap.

1), qu'il voudrait épouser (chap.

18, 21).

Ce désir de richesse et d'amour est clai­ rement exprimé lorsqu'il quitte !'Eldorado, où lui manquent ces deux éléments : « Si nous restons ici, nous n'y serons que comme les autres», dit-il à Cacambo.

Il veut rentrer en Europe avec assez de diamants pour être « plus riche que tous les rois ensemble », et pour « reprendre mademoiselle Cunégonde» (chap.

18). De même, l'ingénu veut acheter toute la Basse-Bretagne, obtenir une position sociale élevée, et la main de Mlle de Saint­ Yves (chap.

7). Dans Micromégas, l'amour n'intéresse guère le géant et le Saturnien (ce dernier quitte sa femme sans état d'âme, chap.

3). Tous deux occupent cependant une place privilégiée dans la société (chap.

1).. »