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La question qui suis je admet-elle une réponse exacte ?

Publié le 15/03/2014

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LA QUESTION « QUI SUIS-JE ? « ADMET-ELLE UNE RÉPONSE EXACTE ?      Deviens qui tu es. Mais qui suis-je ? Si Nietzsche pose le précepte comme une évidence en soi, il l’inscrit dans la lignée d’une remise en question fondamentale vieille à l’époque de déjà plus de vingt-cinq siècles. La question en elle-même est troublante, incroyablement redondante par sa banalité et par sa structure : le qui renvoie à l’identité, le verbe être au fait d’exister et le je au sujet. Elle interroge le sujet sur ce qu’il est, sur son existence, sur son identité. Par réponse exacte, le problème entend définir ce qui est constant, une sorte de solution existentielle, universelle et intemporelle. La question du « qui suis-je ? « traverse alors les époques et les civilisations, interrogeant l’Homme sur sa nature la plus profonde. C’est sur l’axe de cette remise en question que s’articule toute une réflexion sur l’identité, la personnalité, comme la frustration à l’idée de ne pouvoir expliquer ce qu’il m’est donné de constater par ma capacité à toujours savoir que je suis je sans fondamentalement pouvoir l’expliquer.    En quoi la question de mon identité constitue-t-elle tant une nécessité qu’une difficulté que j’aspire à résoudre avec exactitude ? Nous verrons dans un premier temps en quoi se savoir conscient de soi apparaît comme une nécessité propre à la nature humaine puis à quelle difficulté on se heurte dans l’exercice de se définir soi-même. Enfin, nous nous intéresserons au problème qu’est celui de prétendre à l’exactitude quand il s’agit de répondre à la question « qui suis-je ? «      L’ambition consistant à se connaître soi-même n’est pas nouvelle. Le conseil socratique « Connais toi toi même « semble déjà initié l’impulsion donnée à cette volonté d’auto-connaissance qui traversera l’histoire de la philosophie. Tant considéré comme un devoir envers soi que comme un besoin profondément spécifique à la nature humaine, cette nécessité de s’identifier soi-même à un être humain passe par la motivation de se distinguer et de se repérer à sa juste valeur entre l’ordre divin et le règne animal. Se connaître soi-même c’est avoir conscience de nos propres limites humaines et prendre la mesure de notre humanité. Cette volonté renvoie finalement à la capacité d’identifier en soi une valeur fondamentalement constante dans l’intention de procéder à un contrôle de son caractère, de ses qualités et de ses défauts, le sujet aspirant intimement à une certaine maîtrise de soi. C’est dans la détermination du je que se construit mon rapport au réel, car connaître quelque chose c’est toujours connaître à partir de soi et ne pas se connaître impliquerait une incapacité à toute connaissance.      Cette ...
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« nature humaine, cette nécessité de s'identifier soi-même à un être humain passe par la motivation de se distinguer et de se repérer à sa juste valeur entre l'ordre divin et le règne animal.

Se connaître soi-même c'est avoir conscience de nos propres limites humaines et prendre la mesure de notre humanité.

Cette volonté renvoie finalement à la capacité d'identifier en soi une valeur fondamentalement constante dans l'intention de procéder à un contrôle de son caractère, de ses qualités et de ses défauts, le sujet aspirant intimement à une certaine maîtrise de soi.

C'est dans la détermination du je que se construit mon rapport au réel, car connaître quelque chose c'est toujours connaître à partir de soi et ne pas se connaître impliquerait une incapacité à toute connaissance.      Cette préoccupation primaire en soi n'est pas sans faire échos à la question de l'identité dans notre rapport au monde.

Sous bien des aspects, je résulte essentiellement des influences de mon milieu.

Je m'inscris dans les valeurs et les codes dominants de la société à laquelle j'appartiens, je tends à en assimiler les conventions et l'héritage culturel, à adopter ses modes de vie et ses règles morales pour m'y conformer au mieux et trouver ma place parmi les autres.

Michel Serres consacre une de ses réflexions à la question de la carte d'identité qui définit qui je suis selon quel est mon nom, mon prénom, mon sexe et d'autres critères objectifs qui me correspondent.

Je suis alors la somme de ces ensembles, l'unité insécable au croisement de tous les retranchements de trop de groupes pour exister indépendamment de la synthèse obtenue.

Cette identité civile m'englobe par rapport aux autres et j'ai une difficulté à décrire avec plus d'exactitude ma profonde nature de sujet au-delà de ces critères par lesquels j'ai l'habitude de me présenter.

Le problème vient d'un abus de langage.

Même si de manière assez réductrice j'ai besoin de faire le bilan des facteurs extérieurs qui m'influencent et des ensembles dans lesquels je me circonscris, je n'y trouve qu'un début de réponse car identité et appartenance renvoient à deux réalités qu'il ne faut pas confondre au risque d'acheminer vers une approximation de ce que je crois être.      Si ce que je suis est plus que la somme des réseaux d'appartenances et des influences du milieu auquel j'appartiens le problème reste alors encore entier.

Ne pouvant ni me satisfaire de cette réponse ni résumer mon. »

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