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La question "qui suis-je ?" admet-elle une réponse exacte ?

Publié le 17/01/2022

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Sans doute puis-je, répondre spontanément à la question « Qui suis-je ? «, en énumérant simplement mon nom et mon prénom ; je pourrai même ajouter mon caractère (sensible, enjoué, mélancolique...)
Qu'est -ce qui peut laisser supposer qu'une réponse exacte est facile à donner ? Ce que je suis est-il donné dans un constat sensible ? Ou bien la connaissance de mon essence requiert-elle des médiations plus complexes ? Et qu'est-ce qui peut rendre la réponse inexacte, aux différents sens que peut prendre l'adjectif "inexact" ? Cet adjectif peut signifier: 1) intégral, total, 2) précis, rigoureux, 3) achevé, définitif. La question "qui suis-je ?" interroge mon essence singulière, ce qui fait que je suis moi-même et pas un autre.
Un problème se pose alors : cette formulation rassurante, qui me dirait « qui « je suis est-elle possible ? Y a-t-il des moments qui marqueraient la fin de cette course à la connaissance de soi, ou, enfin, je pourrais atteindre à la représentation intime, convaincante, que «je suis cela « ? Au risque alors, peut-être, de me confondre avec une chose... Ou bien me faudra-t-il, au contraire, assumer le caractère in(dé)fini d'une telle quête, quitte à ne pouvoir jamais me reposer sur la certitude d'une identité posée une fois pour toute ?

 

  • 1) La réponse à la question se situe au niveau intelligible.

 

a) Reprenant à son compte le doute cartésien, mon "je" se découvre comme âme spirituelle, "substance dont toute l'essence n'est que de penser".
b) Le "je" que je suis véritablement, qui me donne unité, permanence, unicité (analyse kantienne).
c) L'unité synthétique qui me définit, je la construis par l'élan intentionnel de mon esprit (analyse du "pro-jet" chez Sartre).

 

  • 2) En second lieu, la réponse ne peut être ni précise ni définitive, ni complète.

 

a) Le cogito répond à la question "que suis-je ?": l'essence universelle rate ma singularité.
b) Pour savoir "qui" on est, il faut être achevé: or, je suis un pour-soi, une conscience à jamais inachevé (cf. analyse sartrienne).
c) Mon inconscient introduit une dualité dans ma pensée: toute définition de moi est lacunaire (cf. analyse freudienne).

 

« LA QUESTION « QUI SUIS-JE » ADMET-ELLE UNE REPONSE EXACTE ? Eléments d'analyse du sujet : a) «La question qui suis-je».

: il s'agit d'une question, donc pas d'une affirmation; d'une recherche, et non pas d'une certitude.

Cette question implique alors quelque chose comme unequête, un questionnement qui nous anime.

Comment celui-ci se manifeste-t-il ? b) « Qui suis-je » : comment définir ce « qui » ? Qu'est-ce que l'identité ? c) « une réponse » : on parle d'UNE réponse.

Comment penser cette unité ? d) « exacte » : l'exactitude, qu'est-ce que c'est ? Quel type de discours en est capable ? Comment distinguer exactitude, précision, délimitation, rigueur ? PROBLÉMATISATION « Etre soi », ce n'est pas simplement se vivre : il semble en effet qu'il faille se découvrir.

La vérité de mon identité ne m'est pas donnée une fois pour toute.

Se joue ainsi quelque chose comme une quête de soi, même si celle-ci n'est pas nécessairement toujours consciente, lucide, ou volontaire. Certaines expérience en témoignent : se confier, écrire un journal, entreprendre et aboutir un effort, voire un exploit.

Mon identité apparaît ainsi comme l'objet d'une inquiétude (= absence de repos, de point d'arrêt), et c'est là qu'apparaît l'enjeu de l'exactitude : ce qu'il me faut, en effet, c'est une réponse (la limite extatique du « Tu es cela », dit Lacan.

), et non pas un foisonnement de réponses, ce qui serait l'indice inquiétant d'un éclatement de mon identité.

Ce qui est recherché, tout autant, c'est que cette réponse unique soit exacte : qu'elle admette une formulation précise, qu'on puisse en produire l'énoncé. Un problème se pose alors : cette formulation rassurante, qui me dirait « qui » je suis est-elle possible ? Y a-t-il des moments qui marqueraient la fin de cette course à la connaissance de soi, ou, enfin, je pourrais atteindre à la représentation intime, convaincante, que «je suis cela » ? Au risque alors, peut-être, de me confondre avec une chose... Ou bien me faudra-t-il, au contraire, assumer le caractère in(dé)fini d'une telle quête, quitte à ne pouvoir jamais me reposer sur la certitude d'une identité posée une fois pour toute ? Pour résoudre cette difficulté, etc. I- L'EXPERIENCE NOUS APPORTE UNE MULTITUDE DE RÉPONSES A LA QUESTION « QUI SUIS -JE ».

PEUVENT -ELLES POUR AUTANT NOUS PROMETTRE L'EXACTITUDE ? 1 Exemple d'expériences : le voyage, l'aventure, les différentes situations qui impliquent un rapport aux autres... 2 Caractérisation du concept d'expérience qui se dégage de l'analyse : distinction de l'expérience 1/ comme vécu, et 2/ l'expérimentation. 3 Le conflit unité/multiplicité : ce qu'on cherche, c'est notre identité, cette identité qui serait la nôtre.

Or l'expérience comprise comme vécu apporte en quelque sortes une multiplicité d'éléments de réponse, éparses, éclatés.

Les expériences impliquent autant de réponse à la question « qui suis-je ». Transition : L'on recherchait une IDENTITÉ, et par là même UNE identité.

Or, les différentes couches de notre vécu ne sont pas unifiables en une unité qui soit susceptible de nous donner une réponse, un énoncé « exact ».

Il faut alors relancer l'enquête en direction du type de discours propre à pouvoir nous instruire de l'exactitude d'un phénomène : le discours scientifique, pour chercher à savoir s'il peut nous fournir une réponse enfin exacte à notre identité. II- LA SCIENCE EST UN DISCOURS EXACT.

PEUT-ELLE, POUR AUTANT, NOUS PERMETTRE DE CONNAITRE LA RICHESSE CONCRETE DE NOTRE IDENTITE ? 1 L'exactitude scientifique : l'exactitude comme type de rigueur propre à la science.

Objectivation, quantification, mathématisation [cf.

cours sur La matière et l'esprit, I, 2]. 2 Le travail scientifique comme recherche des causes : l'explication scientifique comme recherche des régimes de légalités pour un secteur objectif donné.3- Le conflit singularité/généralité : le discours scientifique, en élaborant des lois, est nécessairement général, ce qui fait sa puissance.

Mais cette dimension de généralité, qui est au principe même de l'exactitude des sciences, et quien rend possible les succès impressionnants (la prévision scientifique, la maîtrise de la nature), échoue à pouvoir rendre compte de la singularité de nos existences.

Le discours scientifique est un discours abstrait.

Par exemple,dans un manuel de psychologie, tel trait de caractère sera défini et construit en général à partir d'une pluralité de cas singuliers.

Mais il ne me sera pas dit comment moi je le vis, comment j'incarne en particulier (en tant que je suis cette personne) ce trait de caractère général.. »

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