La psychologie est-elle une science comme la physique ou la biologie ?
Publié le 03/06/2012
Extrait du document
Inversement, dans l'observation psychologique, c'est encore par abstraction
que l'on distingue la face subjective des faits de leur face objective.
Ils sont perçus dans ieur réalité complexe, physique en même temps que
psychique. La conscience est un fait indiscutable, mais elle est conscience
de quelque chose qui est extérieur à elle, donc de nature physique : le
désir, par exemple, est appel d'un objet que ma main s'apprête à saisir
ou de paroles vers lesquelles mon oreille se tend; la conscience des
sentiments les plus éthérés ne va pas sans la sensation confuse d'un
certain état de viscères, car un sentiment désincarné est une chimère.
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D'abord, au sens usuel du mot "histoire "• science du passé.
J"e premier homme est apparu it un moment donné de l'évolution cosmique et de l'évolution animale, période immense dont la eonnaissance conditionne celle de la nature humaine.
L'homme contemporain, d'autre part, se situe à un stade ùétermin1; de l'évolution humaine, et la masse d'expé
riences accumulées par ~es ascendants est nécessaire pour le comprendre.
Ensuite, au sens usuel du terme '' histoire naturelle " pris comme synonyme de " sciences naturelles "· La biologie humaine ne constitue pas plu~ une sdenee à part qne l 'étucle du plomb ou du zinc ne se distingue de celle des autres métaux : organiquement.
l'homme ressemble plus au singe que celui-ri ne ressemhle au poisson.
Sans doute, du point de vue
psychique, le fossé est plus large; mais il y a un ,·éritable psychisme animal, si bien que re sont les animaux que les laboratoires de psychologie prennent comme sujets de la plupart de leurs expériences.
Il n'y a donc pas de raison de faire de l'homme l'objet d'une science à part, hors du cadre des sciences de la nature.
2.
On pourrait rt-poudre, il est vrai, que Cl' u'est pas l'homme qu'on enlève aux science~ de la nature ~ la biologie humaine relève du natu raliste ~ mais la psychologie, aussi bien la psychologie animale d'ailleurs que la psychologie humaine.
Mais la question est précisément de savoir si cette séparatiou.
il supposer qu'elle se justifie, permet de considérer la psychologie comme une discipline étrangère à la grande famille des
sciences de la nature.
Sans doute, il est classique d'opposer les faits physiques ou physiologiques aux faits psychiques.
Mais, cette opposition serait-elle aussi tranchée qu'on le dit, il n'en reste pas moins que les faits psychiques sont des faits, appartenant au réel connu par expérience
comme la chaleur.
le son ou le mouvement; ils font donc partie de la nature.
J) 'ailleurs, nous parlons de la " nature humaine " comme de la " nature animale "· et dans cc terme nous incluons les facultés psychiques de l'homme comme ses caractères organiques.
Sc refuserait-on à attribuer à une même discipline l'étude de l'homme et celle des autres êtres vivants et prétendrait-on distinguer l'anthropologie ~ au sens étymologique de " science de l'homme n ~ de la biologie, cette anthropologie, ayant pour objet une espèce animale existant dans la nature, n'en appartiendrait pas moins aux sciences naturelles.
3.
Enfin, si, par abstraction, on peut distinguer des faits psychiques et des faits organiques, la réalité concrète donnée à l'expérience, c'est l'homme dans lequel le psychique et l'organique sont indissolublement
unis.
Par suite, si on voulait rattacher à la psychologie tontes les disci
plines dont l'objet comporte quelque psychisme, les sciences de la nature relèveraient tontes de la psychologie.
Mais, inversement, s'il fallait intégrer aux sciences de la nature les disciplines dans l'objet desquelles entrent des considérations organiques, la psychologie serait évidemment une science naturelle.
Pour des motifs philosophiques, on a majoré la distinction qui existe entre -le psychique et le physique.
Il y a, dit-on, une différence essentielle entre un fait matériel et un fait de conscience; entre un son ou une couleur, par exemple, et la joie ou le désir.
Mais cette différence
n'empêche pas une compénétration sur laquelle, trop souvent, on se tait.
L'opposition classique implique d'ordinaire un réalisme simpliste : elle.
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