Devoir de Philosophie

La psychologie appartient-elle, selon vous, à l'ordre des Lettres ou à l'ordre des Sciences ?

Publié le 19/06/2009

Extrait du document

INTRODUCTION. - Jusqu'aux temps modernes, « philosophie » était synonyme de « savoir désintéressé », et la discipline désignée par ce nom englobait toutes les sciences. Mais celles-ci se sont progressivement détachées du tronc sur lequel elles avaient apparu, et nous observons aujourd'hui ce fait dont l'habitude nous empêche de voir l'étrangeté : la philosophie relève, non de la Faculté des sciences, mais de la Faculté des lettres. Cette appartenance n'est pas et surtout ne fut pas sans inconvénients : d'une part, elle suggéra que les problèmes philosophiques ne sont que littérature, et, d'autre part, confina trop étroitement les chercheurs dans leur spécialité. Mais elle ne fut pas sans avantages, car c'est à partir de son émancipation à l'égard de la philosophie que ta science fit les gigantesques progrès que nous admirons. Aussi, bien que, de nos jours, philosophes et savants entretiennent entre eux d'étroits rapports, il n'est pas question de transférer les chaires de philosophie à la Faculté des sciences. Mais la question se pose pour la psychologie. Apparue comme complément de l'étude métaphysique de l'homme et dénommée tout d'abord psychologie expérimentale » par opposition à la « psychologie rationnelle », qui traitait des problèmes philosophiques relatifs au principe de la pensée, la science que, de nos jours, nous appelons « psychologie » reste attachée à la philosophie et, comme cette dernière, relève de la Faculté des lettres. N'y a-t-il pas là une anomalie, et la psychologie n'appartient-elle pas à l'ordre des Sciences plutôt qu'à l'ordre des Lettres ?

« font s'expliquer eux-mêmes.

(P.

GUILLAUME, Introduction à la psychologie, p.

214-215, Vrin, 1943.) Le psychologue lui-même recourt aux oeuvres littéraires. Il y cherche d'abord des observations plus sûres que celles qu'il pourrait faire lui-même : « Celui qui voudra connaîtrel'homme tel qu'il est — malgré la supériorité des psychologues et des sociologues dans l'explication des mécanismesélémentaires de la vie sociale et de la vie consciente — fera bien de lire plutôt BALZAC et GOETHE ».

Elles luifournissent des exemples connus de tous pour illustrer ses analyses et ses exposés.

Enfin, de nos jours, le romanjoue un rôle plus important encore dans la recherche psychologique : il constitue une « expérience nouvelle parpersonnages interposés ».La psychologie semble donc bien chez elle dans l'ordre des Lettres. II.

— LA PSYCHOLOGIE ET L'ORDRE DES SCIENCES Cette conclusion, qui est juste en ce qui concerne la psychologie d'il y a un siècle, vaut-elle de la psychologiecontemporaine ? Celle-ci n'appartient-elle pas plutôt à l'ordre des sciences ? Les méthodes scientifiques en psychologie. Effectivement, depuis le milieu du siècle dernier, s'est constituée une psychologie s'inspirant des méthodes de laphysique et animée de l'esprit scientifique qui caractérise le physicien. Cet esprit se manifeste d'abord par un souci d'objectivité allant parfois jusqu'à dénier toute valeur aux données de laconscience.

En tout cas, faut-il s'en défier et les soumettre à un contrôle rigoureux, donnant le dernier mot auxrenseignements d'origine sensorielle, seuls considérés comme vraiment objectifs ?C'est aussi de l'exemple des physiciens que vient ridée de procéder, dans le domaine psychique, à des mesuresrigoureuses : substitution d'observations quantitatives aux observations qualitatives de la psychologie d'autrefois,établissement de relations numériques entre les causes et les effets, etc.Mais c'est son caractère vraiment expérimental qui rapproche le plus la psychologie contemporaine de la physique.Sans doute le terme de « psychologie expérimentale » n'est pas nouveau, mais ce qu'on désignait sous ce termeserait plus exactement appelé « psychologie empirique ».

En effet, la psychologie ancienne ne comportait pasd'expérimentation véritable, c'est-à-dire d'expériences instituées dans le but de mieux observer les faits ou devérifier une hypothèse.

Les psychologues se contentaient des occasions que leur procurait la vie ordinaire des'observer eux-mêmes ou d'observer les autres.

Aujourd'hui, au contraire, il y a des laboratoires de psychologiecomme des laboratoires de physique, et la pratique de l'orientation et de la sélection professionnelles les amultipliés.La psychologie contemporaine a donc pris un caractère scientifique qui manquait à la psychologie du siècle dernier. Le recours de la psychologie aux autres sciences. Leur prétention à l'objectivité conduisit rapidement les psychologues attachés à la nouvelle conception de lapsychologie à intégrer dans leur programme d'étude d'autres disciplines appartenant sans contredit à l'ordre desSciences.En premier lieu, la physiologie.

En effet, on ne peut connaître l'homme, et surtout expliquer ses fonctionspsychiques, sans.

étudier son organisme.

C'est d'abord le cerveau et tout le système cérébro-spinal qui sembleexiger une étude toute particulière de la part du psychologue, étant donné qu'il conditionne toute la vie de l'esprit.Mais le système cérébro-spinal lui-même est sous la dépendance du système sympathique végétatif, et celui-cisubit lui-même l'action des viscères qui semblent le plus étrangers à l'activité psychique.

C'est donc l'organisme toutentier que devrait connaître le psychologue.L'organisme étant sujet à de fréquentes anomalies, on ne peut comprendre l'homme réel sans le secours de lamédecine.

Aussi nombreux sont les psychologues contemporains qui ont fait des études médicales. Le recours de la médecine à la psychologie. Inversement, on voit aujourd'hui les médecins qui, naguère encore, n'admettaient, même pour les maladies mentales,que des médications d'ordre physique ou organique, recourir à des méthodes psychologiques.En ce qui concerne le traitement des anomalies de nature plutôt psychique que physiologique, il suffira de citer lapsychanalyse, qui s'est lentement fait une place dans le monde médical.Mais jusque dans le traitement des maladies organiques, les médecins ne professent plus leur exclusivisme d'antan,et le mouvement américain de la médecine psycho-somatique rappelle opportunément que l'homme, constituant untout, corps et âme, doit être soigné comme un tout et par conséquent, par des moyens psychiques en même tempsque par des moyens physiques.On le voit, si la psychologie d'autrefois était bien à sa place dans l'ordre des Lettres, on peut croire que lapsychologie actuelle appartient plutôt à l'ordre des Sciences. CONCLUSION . La psychologie au coeur des sciences humaines.

-- Le mouvement de la médecine psycho- somatique nous suggère cependant que, à parler strictement, la psychologie, tout en ayant des rapports avecl'ordre des Lettres comme avec l'ordre des Sciences, n'appartient rigoureusement ni à l'un ni à l'autre.Les rapports qui se sont assez récemment établis entre les sciences et la psychologie montrent que cette discipline,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles