LA PSYCHANALYSE ET L'INCONSCIENT

a) Définition de l'inconscient. L'inconscient est difficile à saisir et sa connaissance même semble d'abord impossible s'il l'on pose qu'il est, par définition, ce qui échappe à la conscience. Mais la notion s'éclaire si au lieu d'en faire un zéro de conscience et une sorte de néant, on y voit une réalité psychique souterraine qui, pour n'être pas toujours manifeste, n'en est pas moins authentique. On peut admettre qu'il existe une vie inconsciente de l'esprit, un royaume nocturne, une région cachée de notre être. Mais aussitôt il faut se garder de la concevoir d'une façon statique et de la meubler de représentations intellectuelles. Si l'inconscient existe, c'est essentiellement un dynamisme, un courant d'énergies et de forces latentes, tumultueuses, obscures et contradictoires les tendances et l'affectivité y plongent leurs racines. b) Manifestations de l'inconscient. L'inconscient nous est connu par divers faits qui révèlent sa présence. Il se manifeste notamment dans l'affectivité, l'association des idées et la mémoire, l'imagination et le rêve, l'invention, les phénomènes pathologiques et les phénomènes parapsychologiques. Le surréalisme le considère comme le matériau principal de l'oeuvre d'art et de la poésie. c) La psychanalyse. Créée par FREUD la psychanalyse dont nous ne pouvons dire qu'un mot dans ce programme, est à la fois une théorie de l'inconscient et une thérapeutique des complexes qui s'y forment. Pour FREUD l'inconscient est la région psychique où naissent et se développent les pulsions premières dont la libido ou instinct sexuel est le noyau. C'est aussi le domaine où subsistent les tendances refoulées, condamnées par la censure et qui continuent à travailler la personnalité à son insu, sous forme de complexes. Un tel inconscient, pour être clandestin et souterrain, n'en est pas moins actif et dynamique. Les tendances refoulées tentent de réagir contre la force qui les comprime. Elles se manifestent par les lapsus, les actes manqués, les névroses. Dans le rêve elles surgissent comme des ombres de la nuit infernale, à la faveur d'un travestissement, d'un déguisement qui les rend acceptables à la censure intérieure. Le rêve est alors la réalisation déguisée et symbolique d'un désir refoulé.