Devoir de Philosophie

La prudence est-elle une condition du bonheur ?

Publié le 27/02/2008

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La prudence est définie par André Lalande comme étant la « qualité du caractère consistant dans la réflexion et la prévoyance par lesquelles on évite les dangers de la vie » (Vocabulaire technique et critique de la philosophie). On comprend que la prudence, considérée comme une des quatre vertus cardinales (ces vertus sont ainsi considérées par Platon comme constituant la perfection morale : sagesse, courage, tempérance et justice. La prudence consiste ainsi dans la force de l'esprit et dans la connaissance de la vérité) indique l'attitude d'esprit d'une personne qui réfléchit au sens de ses actes, à leurs conséquences, afin d'éviter des erreurs, des malheurs possibles. Ainsi considérée comme règle de l'agir raisonné, de circonspection, de prévoyance ou encore de précaution, la prudence caractérise une forme de sagesse pratique dont la finalité est le bonheur.  

« III.

La prudence comme impératif hypothétique d'action Kant définit la prudence comme « (…) l'habileté dans le choix des moyensd'obtenir pour soi-même le plus grand bien-être » ( Fondements de la métaphysique des mœurs ).

Il oppose ainsi les impératifs problématiques de l'habileté proprement dite (relatifs à la simple réalisation d'une finquelconque), aux impératifs assertoriques de la prudence (habileté dans l'artd'être heureux, fin que tout le monde désire) et à l'impératif catégorique de laraison (le Devoir).

Kant nous donne dans ses Fondements de la métaphysique des mœurs (IIe section), comme principes subjectifs d'action, des conseils pragmatiques de prudence, dont la fin est réelle et n'a de généralité que pourun sujet donné mais non pour tous les hommes : le bonheur (ou principeshypothétiques réellement pratiques).

Par exemple : « si tu veux être heureux,commence ta journée de bonne heure ».

Ce principe de prudence pragmatiquevaut pour tel sujet à tel moment ; je peux changer de principe pragmatiquede prudence plusieurs fois au cours d'une vie, en fonction de l'évolution de lareprésentation que je me fais de mon propre bonheur.

Pour Kant en effet, lebonheur n'est pas un concept de l'entendement, ni une Idée de la raison.C'est un « idéal de l'imagination » susceptible de varier au gré descirconstances.

Un principe d'action qui n'est que subjectif se distingueessentiellement d'un principe qui est, en outre, objectif (valableuniversellement, nécessairement) comme l'impératif catégorique qui oblige à« agir de telle sorte que la maxime de [mon] action puisse valoiruniversellement ».

La prudence ne peut, en tant que principe subjectifd'action, prétendre à fonder la loi morale, cette dernière étant absolue, et non relative.

Conclusion Sur ce qu'est le bonheur, maintes doctrines nous ont fourni de quoi réfléchir.

Qu'on estime le bonheur comme biensuprême et universel ou comme relevant simplement de chaque individu, un bonheur orienté vers les mêmes objetsou un bonheur toujours rêvé, il semble bien embarrassant de choisir.

Sur la définition du bonheur, on s'accordera àdire que c'est une entreprise quasi impossible.

Mais être heureux, chacun l'a déjà ressenti à un moment (aussiéphémère soit-il) de son existence ; et vouloir retrouver ces état de bien-être, c'est suivre un programme qui n'estjamais écrit d'avance, car c'est le programme du temps vécu, du temps qui passe irrémédiablement.

Et vouloirgoûter à nouveau ce qu'on considère comme bien, c'est se disposer à agir de telle sorte qu'on empêche toute chosesusceptible de faire obstruction à notre projet.

L'homme avance ainsi, conscient de la possibilité lancinante du mal,sur les pointes des pieds de la prudence, sur le fil de la circonspection ou de la prévoyance…Et tout ne tient qu'à unfil.. »

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