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LA PROBLÉMATIQUE DU SUJET: LA CONSCIENCE

Publié le 18/01/2020

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conscience

La Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 affirme dans son «Préambule» que «tous les êtres humains sont doués de raison et de conscience ». Est-ce là une assertion invérifiable ou une stérile tautologie, du genre de celle que relevait Pascal contre la définition de la lumière par le Père Noël : « La lumière est un mouvement luminaire des corps lumineux » ?

Le mot conscience, par son voisinage et parfois sa confusion avec les mots : vie, sentiment, pensée, âme, esprit, mémoire, ouvre des problèmes de tous ordres :

Un objet inanimé peut-il avoir conscience ? Si un fœtus pense, à quoi pense-t-il? Quel rapport entretiennent la conscience et la vie? Peut-il y avoir conscience sans mémoire ? La conscience est-elle autre chose que la pensée ? Y a-t-il des pensées inconscientes ? Peut-il exister une conscience sans sujet ?

La problématique de la conscience va et vient ainsi de l’objet au sujet. Elle recouvre tous les problèmes relatifs à l’objectivité et à la subjectivité.

Si on appelle objet un être matériel sans conscience et sujet un être conscient, il ne peut y avoir d’objet que pour un sujet. Un monde de purs objets inconscients serait un pur néant puisqu’il n’y a d’objet, quel qu’il soit, que pour une conscience. «Être, c’est être perçu», écrivait premièrement Berkeley, qui précisait ainsi sa thèse : me paraît parfaitement inintelligible. Leur esse (être) est percipi (être perçu) ; il est impossible qu’elles aient une existence hors des intelligences ou choses pensantes qui les perçoivent. » '

Berkeley, Traité concernant les Principes de la connaissance humaine, lra partie, § 3.

Mais inversement, une conscience sans support matériel, un monde de purs esprits entièrement vide de tout objet, n’est pas moins inconcevable. Car toute conscience est conscience de quelque chose. Et la formule complète de Berkeley expose très nettement la « dialectique de l’immatérialisme» à partir de la question de l’être. Cette formule est en effet la suivante : «Être, c’est être perçu ou percevoir» (Esse est percipi aut perciperé).

Y a-t-il donc un dualisme irréductible entre la conscience et ce qui n’est pas. elle c’est-à-dire, selon le vocabulaire auquel on choisira de se référer : entre le sujet (percevant) et l’objet (perçu), la pensée et l’étendue, le message et le référent, les mots et les choses, les valeurs et les faits, l’esprit et la matière, l’âme et le corps ?

Y a-t-il au contraire une parfaite continuité entre tous les niveaux de conscience, depuis la matière brute presque totalement inconsciente jusqu’à l’esprit, dont la conscience dans sa plénitude résiderait seulement en Dieu, esprit pur ?

Cette question de la continuité ou de la discontinuité de la conscience, qu’il s’agisse de la multiplicité des sujets singuliers ou de la totalité de l’univers, est capitale. C’est elle en effet qui engage les diverses doctrines dans le problème de la nature et de la liberté (cf. en particulier «Descartes» et «Leibniz», in Les Philosophes/1, de Platon à Montesquieu).

  1. L’« IMMATÉRIAU » DU « RÉEL »
  2. LA QUESTION DE LA CONSCIENCE
  3. Le relatif et l'absolu

Les distinctions et les questions relatives à « la conscience» opposent les idéologies matérialistes et spiritualistes et donnent lieu à des controverses qu’on peut appeler avec Auguste Comte « métaphysiques », pour signifier ainsi qu’elles relèvent de l’esprit d’absolu.

D’une part, à celui qui imagine la conscience comme une âme immatérielle et immortelle, entièrement indépendante du corps qu’elle habite provisoirement et qu’elle pilote souverainement, un traumatisme crânien suffirait à rappeler «le mélange, comme dit Descartes, de l’esprit avec le corps ».

D’autre part, à celui pour qui la conscience serait un « épiphénomène » négligeable et même incommode, soit au regard du libre fonctionnement de l’appareil psychique et de la machinerie de l’inconscient, soit par rapport à la neurophysiologie silencieuse de la machine corporelle, le traumatisme crânien accompagné de perte de conscience devrait fournir une solution commode et nullement négligeable.

Ces remarques doivent nous mettre en garde contre les formules péremptoires qui se détruisent par leur excès même et nous rappeler le principe, autrement fécond, énoncé par Auguste Comte : «Tout est relatif : voilà la seule chose absolue ». Quelles que soient les « choses » dont elle exprime la relation, la conscience n’est pas elle-même une chose, mais une relation.

conscience

« LE PROBLÈME DE LA SPÉCIFICITÉ HUMAINE DE LA CONSCIENCE La Déclaration universelle des droits de l'homme du 10 décembre 1948 affirme dans son « Préambule » que « tous les êtres humains sont doués de raison et de conscience».

Est-ce là une assertion invérifiable ou une sté­ rile tautologie, du genre de celle que relevait Pascal contre la définition de la lumière par le Père Noël : «La lumière est un mouvement luminaire des corps lumineux » ? Le mot conscience, par son voisinage et parfois sa confu­ sion avec les mots : vie, sentiment, pensée, âme, esprit, mémoire, ouvre des problèmes de tous ordres : Un objet inanimé peut-il avoir conscience? Si un fœtus pense, à quoi pense-t-il? Quel rapport entretiennent la conscience et la vie? Peut-il y avoir conscience sans mémoire? La conscience est-elle autre chose que la pensée? Y a-t-il des pensées inconscientes? Peut-il exister une conscience sans sujet? La problématique de_la conscience va et vient ainsi de l'objet au sujet.

Elle recouvre tous les problèmes relatifs à l'objectivité et à la subjectivité.

Si on appelle objet un être matériel sans conscience et sujet un être conscient, il ne peut y avoir d'objet que pour un sujet.

Un monde de purs objets inconsdents serait un pur néant puisqu'il n'y a d'objet, quel qu'il soit, que pour une conscience.

«Être, c'est être perçu», écrivait premièrement Berkeley, qui précisait ainsi sa thèse : « Ce qu'on dit de l'existence absolue de choses .

non pensantes, sans rapport à une perception qu'on en aurait,. »

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