La présence d’autrui nous évite-t-elle la solitude?
Publié le 14/03/2019
Extrait du document
La solitude du moi
Un tempérament plus optimiste pourrait affirmer que le plus souvent le dialogue avec autrui est plus constructif que destructeur ; mais le conseil et la sollicitude d'un ami font parfois ressortir de façon plus criante encore la solitude irréductible qui est la mienne en tant que sujet conscient qui doit conduire son existence : en fin de compte c'est toujours moi et moi seul qui décide de faire ou de ne pas faire telle ou telle chose. Nul ne peut vivre ma situation, en tant que sujet je dois assumer un parcours unique.
III. L'épreuve de la solitude
Les moments de proximité ou de solitude ne sont cependant pas définitifs et s'articulent dans l'histoire de la conscience et des relations intersubjectives. La solitude est alors une épreuve qui doit être traversée pour enrichir les relations avec autrui.
Le deuil de la fusion
Lorsque je découvre que la présence d'autrui ne m'évite pas automatiquement la solitude, je prends conscience de mon autonomie de personne. Freud a montré que l'épreuve de la séparation d'avec la mère est une des étapes fondamentales de la construction de l'identité personnelle : je découvre que je ne peux plus fusionner totalement avec les êtres que j'aime ; mais cette distance crée la liberté dans les relations : si je me sens seul sous prétexte qu'autrui ne m'appartient pas totalement, il importe d'apprendre à le laisser être lui-même.
Le don de la présence
L'expérience de la solitude fait également découvrir que la présence d'autrui n'est pas un simple fait matériel mais un événement, un don qu'il nous appartient de faire fructifier. C'est parce que la présence d'autrui ne m'évite pas toujours la solitude que je peux et dois être reconnaissant à autrui lorsqu'il me témoigne une véritable amitié.
La contingence
Cette qualité de relation ne peut pourtant pas se commander ou faire l'objet d'un contrat : les relations entre les consciences demeurent toujours fragiles et marquées par la contingence. C'est ce qui fait le prix et la difficulté de la confiance.
«
préciser
.
Quel est le rôle de la commu nication dans la façon
dont je perçois autrui? La qual ité de cette présence dépend-elle
tou jours d'autrui, ou aussi de la façon dont je l'accueille ?
e Analyser l'expérience de la solitude
Pourquoi est-elle éprouvée comme une souffrance ? Que peut
elle m'apprendre sur moi-même et sur mon rapport aux autres ?
Doit-elle toujours être évitée ? Dans quelle mesure peut-on par
ler d'une solitude irréductible liée au fait que nul ne peut se
mettre, littéralement, à notre place ?
++++++++++++++++++++++++ BIBLIOGRA PHIE
J.
NABERT, Éléments pour une éthique, Aubier.
J.-P .
SARTRE, Huis clos, diverses éditions de poche.
Pla n dé tai llé
Introduction Peut-on dire d'un individu qu'il est seul au milieu de la foule? Cette
image est à la fois contradictoire et familière : le sentiment de solitude est
parfois d'autant plus aigu que sont nombreux ceux qui nous côtoient sans
s'i ntéresser à nous.
Si la proximité d'autrui ne suffit pas à nous éviter la soli
tude, comment définir la présence qui nous en délivrerait ?
Nous verrons tout d'abord dans quelle mesure la présence d'autrui est
une compagnie qui précède l'expérience de la solitude, puis nous nous
demanderons en quoi cette présence peut être limitée ou host ile; nous mon
trerons enfin comment l'alternance de la présence d'autrui et de l'expérience
de la solitude jalonne la formation de la personnalité.
1.
La compagnie d'autrui
Pour le sens commun, il semble évident que la présence d'autrui est la
négation même de la solitude : nous sommes seuls lorsque personne n'est
là.
Précisons cette intuition..
»
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