LA PRATIQUE ET LES FINS
Publié le 30/08/2014
Extrait du document
Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant, en procédant à son étude ordonnée.
N'a-t-on pas un mot qui désignerait, non une jouissance comme le mot bonheur, mais qui cependant indiquerait une satisfaction liée à notrre existence, un analogue du bonheur qui doit nécessairement accompa¬gner la conscience de la vertu ? Si ! Ce mot existe, c'est contentement de soi-même, qui au sens propre ne désigne jamais qu'une satisfaction négative liée à l'existence, par laquelle on a conscience de n'avoir besoin de rien. La liberté et la conscience de la liberté, comme conscience d'un pouvoir que nous avons de suivre, avec une intention inébranlable, la loi morale, est l'indépendance à l'égard des penchants, du moins comme causes déterminantes (sinon comme causes affectives) de notre désir, et en tant que je suis conscient de cette indépendance dans l'exécution de mes maximes morales, elle est l'unique source d'un contentement immuable, nécessairement lié avec elle, ne reposant sur aucun sentiment particulier, et qui peut s'appeler intellectuel. Le contentement sensible (qui est ainsi appelé improprement) qui repose sur la satisfaction des pen¬chants, si raffinés qu'on les imagine, ne peut jamais être adéquat à ce qu'on se représente. Car les penchants changent, croissent avec la satis¬faction qu'on leur accorde et ils laissent toujours un vide plus grand encore que celui qu'on a cru remplir.
KANT
Analyse du sujet · Texte complexe, qui fait intervenir plusieurs concepts que l'on n'a pas intérêt à confondre (bonheur et contentement, loi et maxime morale, contentement intellectuel et contentement sensible,...) : on prendra soin, avant d'entamer la copie, de bien en préciser la signification. · En raison de cette abondance conceptuelle, le thème central du texte n'est pas immédiatement repérable : il concerne en fait la définition du « contentement de soi-même « et sa différence par rapport à un contentement « sensible « lié aux penchants. · Même s'il n'est pas prévu que le candidat connaisse les théories du philosophe dont un extrait est proposé, il est clair que, dans ce cas, on ne peut lire efficacement ces lignes que si l'on connaît les grandes lignes de l'interprétation kantienne de la moralité. |
Plan
Introduction
I. — Contentement de soi-même et bonheur
II. — Contentement de soi-même et loi morale
III. — Caractère intellectuel du contentement moral : sa supériorité
sur le contentement « sensible «
Conclusion
«
Plan
Introduction
1.- Contentement de soi-même et bonheur
II.
-Contentement de soi-même et loi morale
III.
-Caractère intellectuel du contentement moral : sa supériorité
sur le contentement
« sensible »
Conclusion
CORRIGÉ
[Introduction]
Que peut m'apporter une bonne action? Pour certains moralistes, du
plaisir, pour d'autres le bonheur.
Du point de vue de Kant, de telles sanc
tions sont assez indignes -par défaut ou
par excès -de la moralité.
Ce
qui accompagne la conscience de la vertu,
c'est ce que Kant repère
comme contentement de soi-même.
Encore faut-il préciser en quoi
ce der
nier consiste, pour
qu'on ne le confonde pas avec la simple satisfaction
ressentie lorsque nos penchants sont réalisés.
[1 -Contentement de soi-même et bonheur]
La première phrase implique que la conscience de la vertu (du devoir
accompli) ne peut s'accompagner du bonheur à proprement parler : ce
dernier désigne une
«jouissance » complète, une plénitude qui semble
excessive
par rapport à la simple conscience d'une action bonne (cette
dernière est en effet ponctuelle, elle demande à être répétée : elle ne peut
donc correspondre au caractère permanent qui doit qualifier le bonheur, et
qui ne rend ce dernier concevable que relativement
à l'existence post
hume).
Par contre, peut exister « un analogue du bonheur » : un sentiment qui,
dans
l'ordre de la temporalité ou de la vie humaine, présente à son échelle
des qualités comparables à celles qu'offre le bonheur au sens fort.
Cet analogue, Kant le désigne
par le «contentement de soi-même»,
mais c'est pour préciser aussitôt qu'il ne consiste qu'en une satisfaction
« négative » liée à l'existence actuelle.
Ce que ce contentement a de
«négatif» (ce qui paraît d'abord assez surprenant : comme être content
d'une absence?), c'est qu'il signale la «conscience de n'avoir besoin de
rien».
L'exercice de la vertu aboutit ainsi à une situation dans laquelle le.
»
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