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La politique est-elle un art ou une science ?

Publié le 03/02/2005

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► La politique: l'exercice du pouvoir, en un sens restreint. En un sens plus large, elle désigne la vie collective des citoyens (du grec polis, «cité«), ou encore: la liberté et la capacité d'innover, le débat et la constitution d'un véritable espace public, d'un «monde« véritablement humain. ► La science, au sens large, désigne tout savoir théorique, voire le savoir suprême, la philosophie, comme c'est le cas dans l'Antiquité grecque. Au sens strict, elle renvoie soit à un savoir positif qui vise la connaissance du réel, soit à des sciences formelles telles que la logique et les mathématiques. ► L'art au sens large (de tekhnê, en grec) désigne aussi bien la technique, le savoir-faire, que la création artistique (l'art au sens strict).

« dissimulateurs, ennemis du danger, avides de gains ».

Il existe donc un art, un savoir-faire mélanged'intuitions, de calculs et d'illusions pour conserver son autorité. - Par ailleurs, si Platon désire fonder sa Cité idéale sur la volonté de philosophes, ces mêmes philosophes utilisent un conte pour justifier la partition de la société : celui des hommes de la caste d'or, les philosophe,de la caste d'argent pour les gardiens et enfin le fer et l'airain pour les laboureurs et artisans.

Il s'agit bienpour Platon de faire accepter aux membres de la Cité leurs fonctions en utilisant un argument fantaisiste,s'appuyant ainsi sur la crédulité des citoyens.

Il utilise ainsi un trompe l'oeil, une illusion, qui relèved'avantage de l'art de berner que de la raison. - A considérer la mission de l'art comme étant de créer des objets beaux, on peut se demander si la politique de ne relève pas de l'art en ce qu'elle tente de créer une société harmonieuse au moyen de laséduction.

En effet, Cicéron souligne la place du delectare dans tout discours, c'est-à-dire le fait d'en retirer de l'agrément.

L'homme politique n'est-il pas avant tout celui qui envoûte les foules ? L'homme de décision necesse de se jouer et de jouer le peuple des symboles de sa puissance, se constitue une mythologie propre(Cf.

les représentations picturales des rois de France par exemple).

La politique est art de représenter unpouvoir, des idées. LA POLITIQUE COMME ART ET SCIENCE : AU SERVICE DE LA MORALE Le « ou » n'est pas seulement exclusif (Cf.

en mathématiques) il peut aussi signifier « et...et », c'est ce sur quoinous nous appuyons ici. - On a utilisé le terme de science en un sens extrêmement restrictif : les chercheurs utilisent également leurinstinct, leur créativité, pour mettre au point des dispositifs d'expérimentation ou des hypothèses.

L'art n'apas le monopole de la créativité, comme la science n'a pas celui de la raison.

En ce sens, la politique est artet science : on peut voire l'exercice politique comme une volonté de canaliser les passions pour lestransfigurer en un état de paix pour l'ensemble des individus.

Puisqu'elle s'occupe des hommes, la politique nepeut prendre considérer exclusivement les donnés rationnels et calculables, mais considérer le libre-arbitre dechacun comme une inconnue dans l'équation. - Cicéron n'utilise pas seulement le delectare pour convaincre et persuader.

Cet homme est poète dans sa jeunesse avant de devenir l'homme politique célèbre pour son éloquence.

Son art consiste en la justerencontre d'arguments rationnels et de métaphores, insistant comme un comédien sur les changements detons et les postures usitées.

La rhétorique est l'instrument principal de l'homme politique, à laquelle il fautajouter l'importance du vêtement, et de tout éléments susceptible d'attirer l'attention.

Capter tant lespassions que la raison, telle est la démarche de Cicéron, faisant de la politique une science plaisante, un artrigoureux. - Cette conciliation place la politique dans une visée morale : éradiquer le mensonge présent dans la position de Platon en première partie, être au service des membres de la société et non de son proprepouvoir (Machiavel), bref, il s'agit pour la politique de se dévouer au service de l'humain.

Si Les Lumières onttenté d'éradiquer la superstition des esprits, la politique devrait tenter d'éliminer les intérêts personnels auprofit de l'intérêt général, la seule légitimité de son exercice provenant des connaissances et des savoir-fairedes individus, et non d'une transmission de pouvoir opaque, ou d'une auto proclamation.

Puisque tout àchacun est doté de raison et d'un sens moral, la politique peut être accessible à tous et non réservée à uneélite dont le savoir-faire ne pourrait être partagé : la politique se doit d'être un exercice transparent. Dire de la politique qu'elle est un art ou une science, c'est dans la premier cas justifier un exercice réservé à unpetit nombre possédant un savoir-faire, dans le second cas évacuer la question de l'inconnu de l'équation qu'est lelibre-arbitre.

Que ce soit dans la Cité idéale de Platon ou dans l'Etat de Machiavel, on conclue à la formation d'unEtat dont les membres n'ont aucun droit de regard sur leurs gouvernants. Faire de la politique un exercice dépendant à la fois de la science et de l'art qui doit viser à la moralité, c'estl'humaniser : tout citoyen peut alors avoir un droit de regard sur les dirigeants qui doivent s'occuper de l'intérêtgénéral et non de la conservation de leurs fonctions.

Sans l'ajout de ce troisième terme, la politique reste domaineréservé à ceux qui possèdent un certain savoir-faire, ou un certain sens du calcul.

La transparence en matière depolitique devient un point d'accès à une société dont les membres ne sont pas seulement dirigés, mais participentaussi à cette gouvernance.. »

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