LA POLITIQUE (cours de philo)

« difficiles, discutons un peu l'idée *~'Etat.

Un philosophe allemand, *!:!~gel, avait été fasciné par le fait que l'E!at est un ensembl~ différe11. .~ des individus le composant.

Par exemple, l'Etat est peuplé, pas ses habi­ tants, et il a d'autres caractéristiques au-delà des individus.

Hegel en conclut alors que l:E~a.~ a une exisçence _propre 1 ce ~~rait ..

.un~ ..

~.Pn~ p~"--· .super-individu ..

Cela n'est pas critiquable, car tout *ensemble exprime · une idée plus générale que les individus le composant.

Mais Hegel attacha à ce caractère plus général une supériorité morale, et admit que l'Etat est au-dessus des individus.

Bien entendu, cette idée fut reprise par des groupes de pression nationalistes, militaristes, etc, qui identifient l'Etat et la civilisation, puis glorifient l'Etat, puis justifient des doctrines com­ me l'expansionisme nazi.

Mais pourquoi l'Etat serait-il plus «important» que les individus? Après tout, le mot *état n'est qu'une manière abrégée de parler d'un groupe d'individus en relations, vivant dans une même région, ayant le même gouvernement, suivant les mêmes lois, etc.

Si on admet que toute l'organisation sociale doit servir les individus, et non pas l'inverse, alors ce sont les individus qui sont importants, et l'Etat n'est qu'un moyen: c'est l'opinion *démocratique.

En conséquence, les sociétés démocratiques ne croient pas évident que l'on doive donner sa vie pour son pays en temps de guerre: on y cherche les solutions militaires les moins coûteuses en vies humaines, plutôt que de glorifier les kami­ kazes et autres héros victimes d'idéologies douteuses.

De même que l'idée d'Etat, les autres mots politiques que nous discu­ terons se rattachent à des choix importants, comme nous le verrons.

Platon et le problème des dirigeants Une des questions les plus importantes en politique est: Qui gouver­ n~.t::a,? Les réponses diffèrent: les théories démocratiques (dé mo= peuple, cratie=gouvernement) veulent que le peuple se gouverne lui-même; les théories monarchistes (mon =un) préfèrent un chef; les théories aristo­ cratiques (aristo=mieux) veulent un gouvernement par les «meilleurs».

C'est le cas de la théorie de Platon, pour qui le problème politique se ramène au choix des meilleurs dirigeants.

Mais comment les choisir? Pour Platon, les dirigeants devront être ceux qui comprennent le Bien, et il étudie donc en détails le choix des hommes, leur éducation, et le contenu du Bien qu'ils feront régner sur les autres hommes.

Les choix politiques de Platon se comprennent mieux si on tient compte de l'état politique de la *Grèce à son époque: une multitude de petits états-cités, autonomes et en guerre continuelle les uns contre les autres, ou contre des nations unifiées comme la Perse.

Aux guerres s'ajou­ taient des désordres civils.

Platon pensait que la Raison pouvait apporter. »