La plus haute signification de l'art - Hegel - Commentaire
Publié le 23/03/2015
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Textes commentés 41
1) Après, dans un 1er paragraphe avoir assigné à l'art une suprématie
qu'aucune pensée antérieure n'avait osé lui reconnaître, (il est
le savoir
que l'esprit prend de lui-même,
il a le même rang que la religion et la
philosophie), Hegel, dans un deuxième paragraphe montre quelles sont
les limites de l'art par rapport à la pensée et lui assigne
le plus bas degré
1
dans la hiérarchie des manifestations de la vérité.
2) L'art, en effet, est conçu comme l'unité du sensible et du spirituel,
1
, comme l'incarnation d'un contenu de pensée par définition supra-sensible j
et infini dans une forme sensible limitée ou finie ; la beauté artistique ·
occupe le milieu entre le sensible et la pensée pure, elle est l'unité de
l'extériorité et de l'intériorité.
3) Le contenu de l'art est le divin, la vérité de
l'art c'est la religion et dans
la succession de ses formes historiques, l'histoire de l'art est inséparable
de celle de la religion.
Tel est l'insigne privilège de
l'art : il présente, il
rend présent dans une apparence sensible un contenu essentiel ou une
idée et cette apparence n'est pas une illusion : image visible de
l'invisible,
elle est plutôt un moment essentiel de l'essence qui n'existe qu'en tant
qu'elle se manifeste ou se théâtralise dans l'espace et le temps (l'Égypte
est dans ses pyramides comme l'Occident dans ses cathédrales).
4) Mais, en révélant la spiritualité infinie de l'individualité concrète,
: « notre religion » c'est-à-dire le christianisme, est à l'origine de la trans
formation profonde qui oppose l'art classique à l'art moderne, que Hegel
appelle art romantique : en faisant l'épreuve de la passion, de la douleur
et de la mort, l'esprit s'approfondit et s'élève, avec
le christianisme, à la
spiritualité absolue ; dans son infinie subjectivité, dans sa pureté supra
sensible, il n'est plus adéquat à la représentation sensible; l'unité de la
forme et du contenu qui caractérise la beauté s'est déchirée et c'est ainsi
que l'art romantique amorce le processus de dissolution
de l'art.
5) L'art est
« la présentation sensible de l'idée», c'est-à-dire la
présentation sensible de l'être ou de la vérité pleinement déterminés et
rassemblés en soi et pour soi.
Mais la beauté artistique n'est que le
« rayonnement sensible de l'idée » : l'idée présentée sensiblement sera
ensuite représentée religieusement (avec la représentation religieuse, le
fini et l'infini sont reliés mais non encore réconciliés) pour être enfin
comprise philosophiquement.
Mais déjà avec l'esthétique, la philosophie
peut prendre sans reste la relève de l'expression artistique..
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