La philosophie peut-elle se passer d'une réflexion sur les sciences ?
Publié le 23/03/2009
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Analyse du sujet
— Le « peut-elle » est ambigu : il désigne aussi bien une éventuelle nécessité (est-il nécessaire que la philosophieréfléchisse sur les sciences pour se constituer elle-même sérieusement ?) qu'une possibilité ou un droit (laphilosophie a-t-elle le droit de ne pas réfléchir sur les sciences ?).
Dans la deuxième acception, on peut sedemander à quel domaine renvoie ce droit : à la philosophie ou aux sciences ?— On s'interroge alors sur le domaine qui tire profit de la réflexion sur les sciences : la philosophie elle-même (parcequ'elle serait, en son absence, incomplète), ou les sciences (parce qu'elles seraient sans normes) ?— À quelle conception de la philosophie conduirait une réponse positive à la question ? Peut-on affirmer que laphilosophie a quelque chance d'être en prise sur le réel si elle néglige de réfléchir sur les disciplines qui élaborent laconnaissance de ce dernier ?
Pièges à éviter
— Ne pas confondre faire des sciences (au sens où Descartes ou Leibniz en ont fait) et réfléchir sur les sciences.— Il s'agit bien des « sciences » sans plus de précision : on peut donc évoquer aussi bien les sciences humaines quecelles de la nature.— Le sujet peut appeler de très nombreux exemples — qui risquent d'aboutir à une trop grande dispersion de lacopie.
Prenez soin de sélectionner vos exemples — il vaut mieux en développer clairement quelques-uns que demultiplier les allusions — et surtout de les relier aux idées principales du développement.
Plan
IntroductionI.
L'autonomie des sciencesII.
Les apports des sciencesIII.
La réflexion sur les valeursConclusion
[Introduction]
On admet volontiers que la philosophie et les sciences constituent deux activités différentes de la pensée, et cettedifférence se retrouve, du moins en France, jusque dans l'organisation des enseignements en terminale.
Alors que,pendant des siècles, les mêmes individus ont pu s'adonner à la fois à la réflexion philosophique et à des travauxscientifiques, une « spécialisation » s'est progressivement imposée à partir du moment où les disciplines scientifiquessont devenues elles-mêmes trop techniques et riches en connaissances pour que le même esprit puisse prétendretoutes les couvrir.
Un tel écart peut-il aboutir à une indifférence complète de la philosophie relativement auxsciences ? Peut-on concevoir une philosophie, notamment aujourd'hui, qui se passerait de la moindre réflexion surles sciences de son époque ? Ne serait-ce pas la condamner à ignorer un aspect majeur de la réalité et, d'autrepart, approuver implicitement un développement scientifique susceptible de s'effectuer sans jamais se préoccuperdes valeurs qu'il véhicule sans toujours le savoir ?
[I.
L'autonomie des sciences]
Les sciences n'ont conquis leur indépendance relativement à la philosophie que récemment et, jusqu'à la fin duXVIIIe siècle, il était fréquent qu'elles soient élaborées par des philosophes.
Ainsi c'est Platon qui, dans Ménon,rédige la première démonstration de géométrie, bien avant la constitution des Eléments d'Euclide ; et l'on sait que,de manière générale, Platon — comme après lui Aristote, même si c'est selon des principes différents — affirme quela maîtrise des différents savoirs « scientifiques » de son temps est nécessaire au philosophe, ce qui signifie aussique la philosophie occupe la position ultime dans l'ordre du savoir possible.
Hiérarchiser ainsi les domaines de laconnaissance implique bien entendu que l'on commence par réfléchir sur leurs apports, si l'on veut en apprécierl'importance et les éventuelles limites.
Mais cette réflexion ne porte encore que sur le contenu des savoirs — sur cequ'ils peuvent nous enseigner relativement au monde et à ses étants (alors que la philosophie ambitionne deréfléchir sur l'Être lui-même, comme au-delà de tous les étants).Les sciences affirment leur autonomie, non par un simple accroissement de leur contenu, mais bien plutôt par unemodification de leurs méthodes.
Ce que cherche à expliquer Galilée est bien ce dont se préoccupait la théorieastronomique d'Aristote ; mais sa recherche se fait inductive (et complémentairement expérimentale), alors que latradition aristotélicienne restait entièrement déductive.
La découverte des lois scientifiques obéit dès lors, dans.
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- DURAS, Marguerite Donnadieu, dite (4 avril 1914-3 mars 1996) Ecrivain, cinéaste Née à Gia-Dinh, près de Saïgon, elle est en France en 1932 pour passer le baccalauréat de philosophie, entreprend des études de mathématiques, droit et sciences politiques.
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