La philosophie nous détache t-elle du monde ?
Publié le 07/10/2005
Extrait du document
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Philosophie et détachementLe philosophe n'est pas vraiment de ce monde, il préfère la contemplation du ciel intelligible plutôt que le mondesensible.
On connaît l'anecdote d'un célèbre philosophe-mathématicien qui, perdu dans ses méditations, tomba dansun puits ! On pourrait dire que le philosophie vit sur Terre mais habite le monde de la pensée pure.
Le philosophe est incapable de changer le mondeEn 1845, Marx écrit les « Thèses sur Feuerbach ».
La onzième précise que « Les philosophes n'ont fait qu'interpréterdiversement le monde, ce qui importe, c'est de le transformer ».
Contrairement à ce que prétend une interprétationcourante, il ne s'agit pas pour Marx de répudier la philosophie et le travail de réflexion, mais de le redéfinir, et de luidonner une nouvelle place, une nouvelle tâche.
Marx ne récuse pas la pensée, mais sa transformation en idéologie,son éloignement de la pratique.
Il s'agit donc de récuser une vue abstraite et éloignée du réel pour s'attacher à ceque sont les hommes concrets et leur évolution historique.Marx critique ici la philosophie classique qui n'a aucun projet de changer le monde.
Ici le détachement est assimilableà une passivité, à une fuite.
En 1845, Marx écrit les « Thèses sur Feuerbach ».
La onzième précise que « Les philosophes n'ont fait qu'interpréter diversement le monde, ce qui importe, c'est de letransformer ».
Contrairement à ce que prétend une interprétation courante, il ne s'agit pas pour Marx de répudier la philosophie et le travail de réflexion, mais de le redéfinir, et de lui donner une nouvelle place, une nouvelle tâche.
Marx ne récuse pas la pensée, mais sa transformation en idéologie, son éloignement de la pratique.
La onzième thèse clôt la série de note rédigées par Marx en 1845 qui constitueront le point de départ de la rédaction, avec la collaboration d' Engels , de l' « Idéologie allemande » (1846).
Ces thèses, qui ne sont pas initialement destinées à la publication, paraîtront après la mortde Marx à l'initiative de Engels , qui les présente comme un document d'une valeur inappréciable puisque s'y trouve « déposé le germe génial de la nouvelle conception du mode ».
Etape décisive dans la maturation de la pensée de Marx , cet ensemble d'aphorismes, en dépit de son apparente limpidité, ne peut être compris indépendamment de ce qui précède et de cequi suit le moment de sa rédaction.
Nul texte, en ce sens, ne se prête davantage au commentaire,alors même, paradoxalement, que cette onzième thèse semble dénier toute légitimité à l'activitéd'interpréter.
Formé à l'école de la philosophie allemande, lecteur de Hegel avant de devenir émule de Feuerbach (qui est un « matérialiste » au sens des Lumières), Marx construit sa propre compréhension du monde en « réglant ses comptes avec sa conception philosophique antérieure ».
Le terme de « philosophie » désigne ici la représentation théorique dominante à son époque, qui fait de la transformation des idées la condition nécessaire et suffisante de la transformation du monde.
(Ce qui constitue une vision « idéaliste » de l'histoire et des rapports de la théorie à la pratique.)
Brocardant ceux qui possèdent « la croyance en la domination des idées », Marx leur oppose l'affirmation que « les représentations, la pensée, le commerce intellectuel des hommes apparaissent […] comme l'émanation directe deleur comportement matériel ».
Là gît le fond du désaccord avec Feuerbach : si celui-ci affirme bien la nécessité de faire commencer la philosophie avec et dans la « non-philosophie », dans la vie réelle, il réduit celle-ci à l'existence individuelle d'un homme pensé.
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