La philosophie nous détache-t-elle du monde?
Publié le 12/10/2013
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«
174 a) et Diogène Laërce : Thalès, étant sorti de chez lui pour contempler les astres, tomba dans un puits.
"
Comment, lui demanda en se moquant une vieille femme qui passait par la, Thalés, toi qui n'es pas capable de
voir ce qui est à tes pieds, t'imagines-tu pouvoir connaître ce qui est dans le ciel ", Cette anecdote nous
dépeint &emdash;de façon caricaturale certes&emdash;le philosophe comme celui qui, plongé dans ses
méditations et sa contemplation d'un autre monde, se détache du monde dit " réel " jusqu'à l'oublier.
Mais quel
est le vrai sens de ce détachement ?
a) Se détacher des fausses valeurs mondaines
• Diogène le cynique, qui pour toute maison avait un tonneau, s'appliquait à mépriser systématiquement
les valeurs établies : gloire, honneurs, argent, mariage, position sociale, etc.
La philosophie, pour Diogène, est
ce qui nous détache du monde en ce sens qu'elle nous permet de ramener certaines valeurs à leur juste valeur,
c'est-à- dire à une valeur à peu près nulle.
Semblablement, Épicure conseillait de " vivre caché " pour ne pas
subir les inconvénients liés à la vaine quête des richesses, du pouvoir, des honneurs.
Cette idée que la
démarche philosophique consiste à procéder à une estimation objective des valeurs qui conduit à distinguer
les vrais des faux biens, et ainsi à parvenir au véritable bonheur, était partagée par l'ensemble des écoles
philosophiques de l'antiquité gréco-latine, qui ont, à partir de principes souvent opposés, presque toutes abouti
à préconiser une attitude consistant à se détacher du monde, entendons à se détacher de ce que la majorité
des hommes recherche avidement.
Ainsi que ce soit les stoïciens, qui condamnent la recherche du plaisir, ou
les épicuriens, qui la louent, les uns comme les autres finissent par convenir que le vrai bonheur consiste dans
l'ataraxie, cette tranquillité de l'âme détachée des passions du monde, que plus rien ne peut venir troubler.
• La philosophie ne nous détache donc pas réellement de la vie en ce sens que l'exercice quotidien de la
réflexion ferait oublier au philosophe, comme à son insu, le monde qui l'entoure.
Au contraire, c'est un
détachement conscient, volontaire et rendu possible par la philosophie elle-même, un détachement à l'égard de
ce qui est susceptible d'empêcher d'atteindre au souverain bien.
b) Se détacher de l'opinion pour atteindre à la connaissance vraie.
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