Devoir de Philosophie

La philosophie latine: Lucrèce Cicéron Sénèque

Publié le 19/10/2011

Extrait du document

philosophie

LA PHILOSOPHIE A ROME

Avant l'arrivée des philosophes grecs (qui apparaissent vers 160 av. J.-C.), Rome avait subi l'influence de la philosophie : d'abord par les échanges avec les marchands et les personnages de toutes sortes venus d'Italie méridionale, de Naples et surtout de Tarente, où le pythagorisme avait laissé une trace profonde. Appius CLAUDIUS LE CENSEUR avait, dès la fin du IVe siècle av. J.-C., popularisé des maximes de sagesse pratique assez proches de celles qui avaient cours dans le monde hellénique. D'autre part, le théâtre comique, imité de pièces qui devaient beaucoup à l'inspiration des philosophes, fut un véhicule pour la pensée de ceux-ci. Mais les Romains n'en témoignèrent pas moins, d'abord, une grande méfiance à l'égard des philosophes professionnels qui vinrent à Rome, expulsant les deux premiers épicuriens, vers 173 av. J.-C. (mais cette tradition est incertaine) et, surtout, renvoyant au plus tôt dans leur patrie les trois ambassadeurs athéniens de 155, parmi lesquels le célèbre académicien Carnéade, dont le scepticisme ne respectait rien.

philosophie

« dans le plaisir, qui est la fln ultime de l'homme, plaisir de l'instant, réglé par la raison, plai­ sir austère, qui n'a rien à voir avec le dérègle­ ment des sens.

Sur ces données, Lucrèce a composé un immense poème, fresque du monde, de la créa­ tion, une œuvre épique, entraînée par une ardeur passionnée à délivrer les humains d·e leurs maux.

Lucrèce s'inspire d'Ennius, dans sa langue - ce qui confère à ses vers une couleur archaique, assez superficielle - mais, comme celui-ci, il est sensible à l'influence de la poésie scientifique hellénistique; des « épi­ sodes :.

pittoresques, des évocations, des images, contribuent à l'impression de vie intense que nous donne son poème.

Cl CERON Une tradition veut que Cicéron ait été l'édi­ teur de Lucrèce, mort avant l'achèvement de son poème.

Quoi qu'il en soit, Cicéron fut, dès sa jeunesse, passionné par la philosophie, et, pour son activité politique comme pour sa pratique de l'art oratoire, il a tenté de s'appuyer sur une philosophie qui les justifie.

Antiochos d'Ascalon, qui fut son principal maître, lui avait enseigné une doctrine fondée sur l'ancienne Académie, qui prétendait être un retour aux thèses de Platon, mais qui, en fait, avait subi l'influence du stolcisme, du scepticisme de Car­ néade et aussi, quelque peu, de l'épicurisme, dont les arguments (sur l'absence de Providence, sur la mortalité de l'âme) n'avai"ent pas été sans ébranler les écoles rivales.

Ce que l'on appelle l'éclectisme de Cicéron, et qu'on lui reproche souvent, est en réalité le résultat normal de l'évolution des doctrines qui, con­ frontées sans cesse les unes aux autres depuis deux ou trois siècles, avaient exercé et subi des influences réciproques très nombreuses et com­ plexes.

Cicéron pose quelques principes d'abord, avec les stoiciens (mais aussi Platon) que le seul bien véritable est le bien moral; ensuite (ici, l'on reconnaît des thèses aristo­ téliciennes) que ce bien moral est lié à l'activité de l'esprit (de l'âme), et que la connaissance et la vérité en sont inséparables.

II croit pro­ fondément, aussi, que l'être humain est destiné à vivre en société, et que le bien moral s'épa­ nouit en bien social.

Sera boil - donc vrai, d'une vérité pragmatique - tout ce qui tend au bien de la cité, à sa conservation, et aussi à l'épanouissement des individus, au sein de celle-ci.

Du scepticisme, Cicéron conserve quel­ ques traits, le sentiment que certains problèmes ne peuvent être résolus par l'esprit humain.

Par exemple, dans le traité sur la Nature des dieux, il parvient, sur le plan théorique, à des conclu­ sions négatives : nous ne pouvons démontrer vraiment l'existence des dieux, les arguments apportés par les diverses écoles étant suscep­ tibles d'être retournés.

Mais il est nécessaire de maintenir les institutions religieuses, sous peine de perdre la cité, et les échecs de la pensée théorique ne sauraient qu'entraîner des consé­ quences ruineuses pour le bien social.

De la même façon, sa condamnation de l'épicurisme repose sur l'examen des conséquences pratiques de cette doctrine : nier la survie de l'âme risque d'éteindre le désir de gloire, qui est un des moteurs animant les esprits supérieurs.

Lors­ que nous ne pouvons rien affirmer avec certi­ tude, comme le doute serait ruineux, il con­ vient de se rattacher au « probable ».

Ce qui lui permettait, dans son activité d'orateur et même d'avocat, de justifier la recherche, non de la vérité mais du vraisemblable.

Dès 55 av.

J.-C., à son retour d'exil, conscient de la crise que traversait la cité, Cicéron com­ mença la rédaction d'un dialogue : Sur la République (c'est-à-dire : sur le gouvernement de l'Etat), dont le titre rappelait volontaire­ ment le célèbre dialogue de Platon.

Cet ouvrage, longtemps disparu, a été retrouvé au siècle dernier, en partie, sur un palimpseste.

Il éclaire la pensée philosophique de Cicéron, dans ses démarches et ses fins.

Cette pensée refuse la dialectique pure; elle s'appuie sur l'histoire, l'analyse du concret.

La cité dont il s'agit n'est pas une entité abstraite, c'est Rome, sur son site, avec les hommes qui l'occupent, ses traditions, ses aspirations, ses problèmes par­ ticuliers.

Chaque système de gouvernement con­ cevable aura, dans le cas de Rome, ses incon­ vénients, et ses avantages.

Finalement, Cicéron esquisse un Etat mixte, où démocratie, aris­ tocratie et monarchie se mêlent, un peu comme ce sera le cas dans le principat d'Auguste.

La plupart des dialogues philosophiques de Cicéron datent des d·ernières années, pendant l'inaction politique, après la guerre civile : le Traité des fins (de finibus), les Tusculanes (dialogues qui se déroulent dans la villa de l'auteur, à Tusculum, et qui traitent de l'im­ mortalité de l'âme), les · dialogues Sur la nature des dieux, Sur le destin (de fato), Sur la divination.

Après la mort de César, deux dialogues d'intention politique : Lœlius ou l'Amitié, Caton l'Ancien ou la Vieillesse, qui reprenn ·ent des thèmes de ce que Cicéron con­ sidère comme l'âge d'or de la cité romaine, le temps de Scipion Emilien, une époque qu'il s'obstine à ne pas croire disparue.

SENEQUE Il naquit à Cordoue, vers l'an 2 av.

J.-C.

et vint à Rome quelques mois plus tard.

A cette époque, le bouillonnement spirituel y était intense : philosophes, mais aussi adeptes des religions mystiques orientales y prêchaient cha­ cun sa doctrine.

Sénèque subit l'attrait des uns et des autres, au cours de son adolescence.

De mauvaise santé, il dut interrompre sa car­ rière, dès les premiers pas et aller en Egypte, dont le climat lui convenait.

Il demeura quel­ ques années à Alexandrie et revint, au début du règne de Caligula.

Orateur très brillant, il exerça les premières magistratures, qui lui ouvrirent les portes du sénat.

Mais il se com­ promit politiquement dans les intrigues menées par l'entourage du prince, faillit être exécuté, -et ne dut son salut, semble-t-il, qu'au chan­ gement de règne.

Sous Claude, il fut exilé, à la suite des mêmes intrigues, lorsque Messaline. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles