La philosophie est-elle une tentative pour penser aussi loin que possible ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
«
Descartes : « dès les fondements »).
Mais le chemin des Méditations conduit le philosophe vers d'autres lointains,concernant cette fois les objets mêmes de la pensée.
L'âme, Dieu, la liberté sont des objets très particulier de lapensée.
en ce qu'ils n'appartiennent justement pour l'homme qu'à la pensée.
Aucune expérience n'y conduit; cesêtres ne se rencontrent pas dans le monde.
La pensée s'aventure ici dans un domaine d'objets métaphysiques, cequi signifie : au-delà du inonde physique.La démarche métaphysique n'est pas une nouveauté introduite par Descartes.
A l'époque de Descartes, elle paraîtmême au contraire consubstantielle à la philosophie elle-même.
Aristote en avait fait la fin ultime de la réflexionphilosophique, et lorsque Platon propose de s'élever vers le ciel des Idées,, c'est vers des êtres métaphysiques qu'ilguide l'âme.Une révolution se produira dans la philosophie lorsqu'on lui contestera ce droit à considérer de tels êtres.
La Critiquede la raison pure montre l'inanité de toutes les tentatives de la pensée pour penser des objets situés au-delà duchamp de l'expérience.
Si la philosophie jusqu'à aujourd'hui a échoué, si elle se débat dans les querelles stériles et lastagnation.
dit Kant, c'est justement pour avoir voulu penser trop loin.
En remettant son destin entre les mains de lamétaphysique, la philosophie a cru que la pensée pouvait légitimement connaître des objets qu'elle s'était elle-mêmedonnés.
Or, il n'est de connaissance que d'un objet donné dans l'expérience.
La métaphysique se perd dans le videdes concepts auxquels ne correspond aucune intuition.
A vouloir penser trop loin.
la pensée oublie les attaches quila relient au sol de l'expérience ; Kant la compare à cette colombe qui, sentant la résistance que l'air oppose à sonvol, croit qu'elle évoluerait plus aisément dans le vide.Kant se voit donc dans l'obligation de « brimer« les élans de la raison humaine et de la philosophie ; celle-ci nedevra plus s'efforcer de penser aussi loin que possible, mais de déterminer jusqu'où la pensée peut légitimementétendre ses prétentions.
En fait.
aucun objet n'est en droit situé hors de portée de la pensée humaine ; simplement,il n'y a aucune connaissance possible des êtres métaphysiques.
La philosophie ne peut pas nous faire connaître toutce que nous pouvons penser.Tout en mettant la raison humaine en garde contre elle-même.
Kant insiste sur le caractère nécessaire de l'illusionmétaphysique.
C'est une tendance naturelle qui pousse la pensée humaine toujours plus loin.
« La métaphysique, cette science tout à fait à part qui consiste dans des connaissances rationnelles spéculatives et qui s'élève au-dessus des instructions de l'expérience en ne s'appuyant que sur de simples concepts(et non pas comme les mathématiques en appliquant ces concepts à l'intuition) et où par conséquent la raison n'ad'autre maîtresse qu'elle-même, cette science n'a pas encore été assez favorisée du sort pour entrer dans le sûrchemin de la science.
Et pourtant elle est plus veille que toutes les autres et elle subsisterait toujours alors mêmeque celles-ci disparaîtraient toutes ensemble dans le gouffre de la barbarie.
La raison s'y trouve continuellementdans l'embarras...
Quant à mettre ses adeptes d'accord dans leurs assertions, elle en est tellement éloignée qu'ellesemble n'être qu'une arène exclusivement destinée à exercer les forces des jouteurs et où aucun champion n'ajamais pu se rendre maître de la plus petite place...
»
Kant.
COMMENTAIRE.
Les premières pages de la préface à la deuxième édition de la « CRP » rappellent les conquêtes solides de la raison humaine au cours de l'histoire ; d'abord la logique inchangée depuis Aristote qui doit sa rigueur et sa certitude à ceci que « l'entendement ne s'y occupe que de lui-même et de sa forme ».
Puis les mathématiques qui travaillent sur un objet (par exemple la géométrie étudient des figures dans l'espace) mais de telle sorte que lemathématicien construit a priori son objet et n'en « dégage que ce que lui-même y fait entrer par la pensée » ; en fin la physique qui suppose l'expérience, mais une expérience ordonnée, rationalisée par des concepts de sorte que« la raison prend les devants avec les principes qui déterminent ses jugements selon des lois constantes et force lanature à répondre à ses questions ».
En logique, en mathématique, en physique tous les esprits compétents parviennent à un accord, aboutissent aux mêmes théorèmes ou aux mêmes lois ; et cet accord est un signe ou toutau moins une solide présomption de vérité.
Mais que dire de la métaphysique ?
· « ...
la métaphysique qui consiste dans des connaissances rationnelles spéculatives... »
Expliquons ces termes qui cernent le champ de la métaphysique avec rigueur.
Bien que la métaphysique soitapparentée à la religion par son objet (il s'agit de l'âme, du monde comme totalité, de Dieu) elle en diffère par saméthode.
La religion repose sur la révélation alors que la métaphysique prétend nous enseigner par les seules forcesde la raison ce que sont l'âme, le monde et dieu.
Les prétendues connaissances métaphysiques sont desconnaissances rationnelles.
C'est la prétention rationnelle à connaître l'absolu que Kant va soumettre à sa critique.
Précisons qu'il s'agit de connaissances spéculatives, théorétiques qui se proposent simplement de déterminer leurobjet, tandis qu'une discipline pratique (et non spéculative) comme la morale veut réaliser son objet, traduire dansune action concrète une idée de la raison.
· « ...
La métaphysique qui s'élève au-dessus des instructions de l'expérience en ne s'appuyant que sur de simples concepts (et non pas comme les mathématiques en appliquant ces concepts àl'intuition). »
Rappelons que pour Kant il y a trois sortes de jugements : des jugements analytiques qui sont a priori (les corps sont étendus) ; des jugements synthétiques a posteriori (quand je dis cette boîte est rouge.
Le prédicat rouge nesaurait être tiré du concept général de boîte.
Ce jugement est synthétique et ne peut être posé qu'aprèsl'expérience.) ; et enfin des jugements synthétiques a priori.
Par exemple, la somme des angles d'un triangle...
ou.
»
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