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La philosophie est-elle une discipline abstraite ou au contraire une connaissance pratique des problèmes de l'existence ?

Publié le 27/02/2008

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philosophie
La philosophie  comporte une ambiguïté constitutive perceptible dans son étymologie : philo-sophia signifie aussi bien amour du savoir qu'amour de la sagesse. Or en tant qu'elle est amour du savoir la philosophie est une pratique rationnelle qui , en tentant de rendre compte de la totalité des choses, se laisse définir comme une recherche de la vérité pour elle-même. En ce sens la quête de la totalité et de la vérité nécessite une utilisation de l'abstraction qui consiste à user de concepts et de principes généraux. L'acception de la philosophie comme discipline abstraite aurait alors pour conséquence de nous éloigner de la réalité commune dans sa diversité sensible. Cependant si la philosophie nous détache de la réalité concrète pour ne s'intéresser qu'à la recherche de la vérité, elle se trouve alors dans l'incapacité de résoudre les problèmes de notre existence. Or si elle n'a pas de rapport avec les problèmes que rencontrent tout être humain, on se demande quel intérêt pourrait bien avoir la philosophie pour celui qui ne s'intéresse pas à la recherche de la vérité. Si la philosophie ne nous amène pas à améliorer notre vie et à trouver le bonheur, ne se réduit-elle pas à une activité vaine et dépourvue de sens?  Il faudrait donc substituer la définition de la philosophie comme amour de la sagesse à celle d'amour du savoir pour la comprendre comme la connaissance pratique des problèmes de l'existence Cependant  la philosophie comme amour de la sagesse peut-elle se passer de l'abstraction ? Nous sommes alors confrontés à ce problème : la finalité essentielle de la philosophie est-elle la compréhension de la vérité théorique ou bien la résolution  pratique des problèmes existentiels en vue du bonheur ?
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« recherche.

Ainsi Epicure subordonne la recherche de la vérité qu'est la physique à la poursuite du bonheur comme il le précise au § 85 de sa Lettre à Pythoclès : « la connaissance de ces phénomènes célestes (…) ne peut avoir qu'un but, l'ataraxie ».

Laphysique qui est la recherche théorique des phénomènes célestes estorientée par la recherche de l'ataraxie, qui désigne l'état de l'âmedépourvue de troubles.

Par conséquent la recherche de la vérité estsubordonnée à la sagesse qui constitue l'art de vivre._ En ce sens, la philosophie est moins une recherche de la vérité qu'unerecherche du bonheur.

Tous les hommes désirent en effet être heureux,mais bien peu le sont effectivement à cause de la peur.

La raison deshommes est troublée par des maux qui n'ont de réalité que dans leuresprit : ils craignent la colère des dieux, la mort, la douleur et se croientincapables d'atteindre le bonheur.

Face à ces maux, la philosophieconstitue une thérapeutique, c'est à dire une médecine chargée desoigner l'âme.

L'antidote à ces quatre craintes est ce qu'on appelle letetrapharmakon , c'est à dire le quadruple remède : il n'y a rien à craindre des dieux, il n'y a rien à craindre de la mort, on peut atteindre lebonheur, on peut supporter la douleur.

Le quadruple remède chez EPICURE Il n'y a rien à craindre des dieux.Imaginant que leur avenir dépend des caprices des dieux, les hommes nepeuvent vivre sereinement.

L'étude rationnelle de la nature dissipe la superstition, en montrant que les dieux nejouent aucun rôle, ni dans l'univers (le monde résulte du mouvement et de la combinaison aléatoire des atomes,non de la volonté des dieux) ni dans nos vies (leur seule fonction est de fournir aux hommes le modèle dubonheur : l'ataraxie parfaite). Il n'y a rien à craindre de la mort.Contre l'angoisse de la mort, Épicure nous invite à penser qu'« elle n'est rien pour nous ».

La mort détruit lacombinaison d'atomes qui nous constitue et supprime toute sensibilité.

Quand on meurt, on ne sent plus rien, onne peut plus ni jouir ni souffrir : la mort ne peut faire l'objet d'aucune expérience vécue.

Elle n'est donc pas àcraindre parce qu'elle n'existe pas : la crainte de la mort est sans objet. On peut supporter la douleur.Tous les êtres vivants fuient la douleur et l'homme la craint plus que tout.

Il s'agit d'une donnée inévitable de lavie : personne, pas même le sage, ne peut échapper à la maladie ou à la vieillesse.

Mais la douleur peut êtresurmontée par la pensée : alors que le corps n'éprouve le plaisir et la douleur qu'au présent, l'âme peutembrasser le passé (se remémorer les moments heureux qu'elle a vécus) et l'avenir (anticiper sur la fin de ladouleur, nécessairement limitée).

Le sage peut endurer les pues souffrances, comme Épicure lui-même à l'heurede sa mort, parce qu'il a su atteindre le bonheur dans sa vie et se constituer une réserve de plaisirs que rien nepourra effacer. On peut atteindre le bonheur.Contrairement aux animaux, les hommes ne savent pas spontanément comment réaliser leur fin naturelle : leplaisir.

I rompes par leur imagination, ils poursuivent des biens illusoires.

L'usage de la raison, qui enseigne « cequ'il faut choisir et ce qu'il faut éviter », permet à l'homme d'adopter une conduite propre à le rendrevéritablement heureux.

_ Toute la science est donc orientée par cette thérapeutique de l'âme si bien si les hommes n'étaient pascontaminés par ces maladies de l'esprit, la recherche de la vérité pourrait tout simplement être abandonnée commele dit la maxime fondamentale XI : « si nous n'étions pas troublés par la crainte des phénomènes célestes et de la mort, inquiets à la pensée que cette dernière pourrait intéresser notre être et ignorants des limites assignées auxdouleurs et aux désirs, nous n'aurions pas besoin d'étudier la nature ».

L'art de vivre est par conséquent la sciencesuprême qui est supérieure à la science elle-même.

C'est par la connaissance de la vérité que nous pouvonsrésoudre les problèmes de l'existence.

Ainsi la philosophie comme amour du savoir n'est pas nécessairement encontradiction avec la philosophie comprise comme amour de la sagesse.

Par le moyen de l'abstraction philosophique,les hommes peuvent se détourner de leur manière ordinaire de vivre qui les amène au malheur, et trouver le bonheurpar la connaissance de ce qu'est par exemple la mort ou le plaisir.

Ainsi la philosophie est non seulementconnaissance de ces problèmes au sens où elle n'essaye pas de les ignorer à l'instar du sens commun, mais elle estégalement la résolution pratique de ces problèmes.

Mais si la recherche de la vérité est effectivement subordonnée à la recherche du bonheur, est-il bien certainque la connaissance de la vérité assure le bonheur ? III La recherche de la vérité doit-elle être abandonnée si elle empêche le bonheur ? _ La recherche de la vérité assure t-elle le bonheur ? Pour atteindre le bonheur, il faudrait être absolumentcertains de posséder la vérité.

Ainsi au chapitre XII de ses Hypotyposes pyrrhoniennes , Sextus Empiricus qui. »

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