LA PHILOSOPHIE DU MOYEN-AGE
Publié le 15/07/2011
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La philosophie du moyen âge a reçu le nom de Scolastique, parce qu'elle a été cultivée d'abord dans les écoles, scholae, fondées par Charlemagne, près des sièges épiscopaux et dans les grands monastères.
Deux caractères distinguent la philosophie scolastique :
1° L'alliance étroite de la philosophie et de la théologie.
Le christianisme avait rendu à la raison humaine la possession des vérités naturelles qui auraient dû être son apanage; la foi cependant pouvait trouver un utile auxiliaire dans la philosophie, pour développer, expliquer et au besoin défendre les vérités qu'elle proposait. La scolastique remplit ce rôle, elle fut laservante delà théologie, ancilla theologiae. Cette alliance fut la sauvegarde de la philosophie; aussi ne trouve-t-on pas dans cette période les grandes erreurs qui, à d'autres époques, déshonorèrent l'esprit humain.
« Alcuin, l'ami de Charlemagne (725-801), Gerbert (930- 1003), saint Anselme (1034-1103), Roscelin et Guillaume de Champeaux, au onzième siècle, Abélard (1079-1142), saint Bernard (1091-1153), Pierre Lombard, dit le Maître desSentences (1100-1164), Hugues et Richard de Saint- Victor, au douzième siècle, sont les principaux noms de cette première période. Un grand problème préoccupe surtout les esprits : le problème des universaux. Les universaux (idées générales) sont-ilsdes mots, comme ledit Roscelin, des réalités, suivant l'avis de Guillaume de Champeaux, ou des con ceptions de l'esprit, comme l'enseigne Abélard? 2° L'apogée de la philosophie scolastique au treizième siècle, avec Albert le Grand (1205-1280), saint 7'homas d'Aquin (1225-1274), si justement célèbie par ses nombreux ouvrages et surtout par sa Somme théo logique; Vincent de Beaumîs (1200-1264) ;saint Bonaven- ture (1221-1274); Duns Scot (1275-1309), chef de l'école des Scotistes opposés aux Thomistes ;Roger Bacon (1214- 1294), célèbre par ses découvertes scientifiques ;Raymond Lulle (1234-1315). Dans cette période, laphilosophie sort du cadre un peu étroit où on l'avait enfermée dans les siècles précédents ; avec saint Thomas, enparticulier, elle aborde toutes les questions et elle les résout avec une précision et une exactitude qu'aucun autre philosophe n'a jamais pos sédées. ^Plusieurs causes contribuèrent, dans celte période, à l'éclat de la philosophie :la fondation des universités qui excitèrent l'amour de la science, et groupèrent autour do leurs chaires un très grand nombre d'étudiants; l'intro duction dans les écoles des œuvres complètes d'Aristote, commentées d'abord par les Arabes, traduites en latin et transportées en Occident; la fondation des deux ordres des Dominicains et des Franciscains, qui fournirent de brillants professeurs aux universités naissantes.. »
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