La philosophie dispose-t-elle de moyens de connaissance autres que ceux que mettent en oeuvre les sciences ?

La philosophie dispose-t-elle de moyens de connaissance autres que ceux que mettent en oeuvre les sciences ?   La question concernant la philosophie et non là métaphysique, vous pouvez répondre d'abord que le philosophe, comme le physicien, recourt à l'intuition sensible et au raisonnement, mais que, de plus, il dispose de l'introspection dont le rôle est aussi essentiel en morale qu'en psychologie. Mais la vraie philosophie étant la métaphysique, il vaudrait mieux présenter la remarque ci-dessus en guise d'introduction et poser le problème à propos de la métaphysique. A la question ainsi précisée, vous pourriez essayer d'abord de répondre par la négative : comme les autres sciences, le métaphysicien dispose de l'intuition empirique qui lui donne les phénomènes et de l'intuition rationnelle ou intuition de rapports qui lui permet de raisonner, et par là de dépasser les phénomènes. Dans cette conception, la métaphysique ne ferait que prolonger la physique et la psychologie, tirant des conclusions auxquelles ces sciences ne s'intéressent pas. Mais, dans ce cas, la distinction entre la métaphysique et les autres sciences sera bien superficielle. Aussi vaudra-t-il mieux répondre par la négative : le philosophe a recours à l'intuition métaphysique, qui lui donne, non plus seulement les phénomènes, mais l'être lui-même, au moins dans certains cas privilégiés. Non pas que le métaphysicien soit doué d'un sens qui manque au physicien. Mais ce sens du réel essentiel à tout esprit, le physicien en fait abstraction tandis que le métaphysicien se fonde sur lui.