La philosophie des Lumières
Publié le 10/11/2018
Extrait du document
«
•
À la fin de sa vie, il se prête avec
une hargne mordante à « la querelle
des philosophes " qui l'oppose aux
réactions toujours plus ombrageuses
de Rousseau, qui s'en fera un ennemi
sans merci pour l'avoir dénoncé
comme irréligieux.
• De 1760 à ms, retiré à Ferney,
il correspond librement avec les
souverains et les philosophes et
reçoit des visites de l'Europe entière.
• En 1791, la Révolution française
lui rend hommage et ses cendres
sont transférées au Panthéon.
Les idées de Voltaire
• La métaphysique.
Voltaire n'en parle
que pour en combattre le temps perdu
en spéculations inutiles, propices
au fanatisme religieux dans leur
insuffisance à expliquer la vie réelle
et à permettre à l'homme d'y trouver
les conditions de son bonheur.
• La religion et la morale.
Voltaire
fait de la religion le fondement de
l'organisation de toute société, mais
il est favorable à une religion tolérante.
Ilia contient dans les limites de la raison :
il rejette les religions révélées comme
asservissement des hommes par des
imposteurs.
Il donne toute prééminence
à la morale qu'il institue par la
conscience, la raison et la vertu.
• !:idéal politique.
Marqué par l'élitisme
social de son milieu d'origine, influencé
par l'exemple de Catherine Il de Russie,
il est partisan d'un despotisme éclairé
par lequel le roi exerce un pouvoir total,
mais éclairé des idées des philosophes,
en vue du bien-être de ses sujets.
• La civilisation.
Voltaire ne croit
ni à la bonté primitive de l'homme
ni à sa faute originelle.
Il n'attend rien
de la Providence ni de l'au-delà.
Il invite donc les hommes à construire
leur bonheur terrestre par eux-mêmes,
dans un idéal de civilisation, fondé sur
la paix, la liberté et la justice, le bien
être et le luxe, les arts et les lumières.
L'EXIL ANGLAIS
• En 1n6, Voltaire, en butte à
l'Incompréhension, s'exile à Londres
où il reste trois ans.
Acrueilli et admiré
par tous ceux, hommes politiques
et gens de lettres, qui font la société
anglaise, il mène la même vie brillante
et mondaine qu'en France.
Mais
l'obselvation des institutions et
de la civilisation anglaise le conduit
à radicaliser sa critique de la société
française.
Il entre en relations avec
la reine d'Angleterre et commence
l'écriture d'un Charles Xl/ (publié en
1731) et celle des Lettres anglaises
(publiées en 1734).
le
mal dont souffrent les hommes
est linguistique et politique.
• La recherche d'une harmonie
entre les hommes traverse toute
son œuvre, notamment dans ses
Discours sur les sciences et les arts
(1750), réquisitoire contre la civilisation
dont les progrès favorisent l'Immoralité,
et dans ses Discours sur l'origine
et les fondements de l'inégalité parmi
les hommes (1755), dans lesquels
il montre que la vie sociale, créatrice
d'inégalités, a corrompu la nature,
pourtant bonne à l'origine.
• Rousseau
contrat
social (1762), Émile (1762), romanesque
(Julie ou la Nouvelle H�loïse, 1761)
et autobiographique (Confessions,
1782 et 1789 ; Rêveries du promeneur
solitaire, 1782).
Les idées de Rousseau
• La politique.
À partir des idées
de ses prédécesseurs, Rousseau va
vers l'affirmation passionnée des futurs
principes républicains de l'égalité
entre les citoyens et de la souveraineté
du peuple.
• La morale.
L'homme est naturellement
bon, c'est la civilisation qui le corrompt.
• La religion.
Elle n'est qu'un joug
qui asservit l'homme.
• La civilisation.
Seul le retour
à la nature garantit une vie heureuse
et libre.
Mais la société existe, et seul
un pacte librement consenti par chacun
au service de la volonté générale
et dans le souci de l'intérêt commun
garantira l'égalité et la liberté de tous.
très divers.
• Le théâtre.
Il construit une nouvelle
théorie pour le théâtre dans son Traité
de la poésie dramatique, les Entretiens
sur Je Fils naturel, où il élabore un
genre dramatique nouveau, " drames »
ou « comédies sérieuses » plutôt
moralisateurs.
Il écrit Je Fils naturel
1------------l (1757), le Père de famille (1758),
le principe
de sa philosophie, celle d'un sujet libre.
C'est � travers la quête de soi-même
qu'il poursuit le secret du bonheur
des autres et de leur compréhension
mutuelle.
• Dans son Essai sur l'origine
des langues (1781 ), il estime que joués
plus tard sans grand succès.
Après avoir lui-même joué sur scène,
il revient sur les pratiques
des comédiens eL dans Je Paradoxe
du comédien (ln3), établit qu'un bon
acteur se garde d'éprouver réellement
les sentiments qu'il doit exprimer, pour
mieux calculer les effets de son jeu.
• rart et la critique d'art.
Pour
l'Encyclopédie, il traite de l'esthétique
abstraite dans l'article « Beau n.
Il écrit ensuite sur la critique d'art, dans
la série des Salons (1759-1781), pour
la Correspondance littéraire de Grimm.
• r activité littéraire.
Parmi ses romans
s'imposent la Religieuse (1760) ;
le Neveu de Rameau (1762) ;
Jacques le Fataliste (1773).
•
!:activité philosophique.
Dès 1749,
Diderot publie un premier ouvrage
philosophique, qui lui vaut trois mois
d'emprisonnement à Vincennes :
Lettre sur les aveugles à l'usage
de ceux qui voient.
Diderot y examine
les points de départ de sa philosophie.
!:œuvre de Diderot s'articule autour
de ses préoccupations mathématiques
(Entretien entre d'Alembert et Didero�
Je Rêve de d'Aiembe� la Suite
de l'Entretien, 1769), de ses
préoccupations scientifiques
(Pensées sur l'interprétation
de la Nature, 1753 ; Supplément
au Voyage de Bougainville, m2)
et de ses préoccupations morales
avec l'Homme (1774) qui est
la réfutation d'un ouvrage d'Helvétius.
Les idées de Diderot
• La religion et la morale.
Philosophe naturaliste, Diderot
combat le cléricalisme, le fanatisme
et l'intolérance, fustige les adversaires
de l'indépendance d'espriL prône
le bonheur de chacun à partir de
la connaissance des besoins humains
et une morale fondée sur la raison.
• !:idéal politique.
Opposé
comme Voltaire au despotisme
et à l'absolutisme, il récuse le pouvoir
de droit divin, appelle à l'indépendance
de chacun mais non à l'égalité entre
les hommes.
Il pense en avoir trouvé
le modèle avec Catherine Il de Russie.
Ses analyses politiques laissent
entrevoir les prochains bouleversements
révolutionnaires.
• La civilisation.
Diderot croit
à la bonté naturelle de l'homme
et avance l'idéal d'une société
harmonieuse où tout tendrait
au bonheur humain.
• La métaphysique.
Il remplace
la métaphysique par une morale
positive fondée sur sa confiance
en l'homme, qui éprouve du plaisir
à faire le bien et a l'horreur du mal.
Il croit, à l'inverse de Rousseau,
que l'homme peut trouver le bonheur
individuellement et collectivement
dans la société.
WL
UMilRES
EN ALLEMAGNE
Lumières en
Allemagne
(Aufkliirung) s'efforce de promouvoir
une véritable émancipation
intellectuelle.
• Dans l'Allemagne émiettée
du XVIII ' siècle, I'Aufklarung est d'abord
un phénomène urbain lié aux
universités, celle de Halle, fondée
en 1694, et celle de Gôttingen,
qui reçoit son privilège en 1734.
• La diffusion des Lumières allemandes
est facilitée par l'existence de
nombreuses revues et de sociétés
savantes qui rassemblent la bourgeoisie
éclairée.
De même, la multiplicité
des principautés et le principe princier
du mécénat constituent d'Importants
stimulants.
C'est dans
la Prusse de
Fréd�ric Il
-Frédéric
le Grand -
que les valeurs
rationnelles
et utilitaires
de l'Aufkliirung
se manifestent avec le plus de force :
elles modifient la religion protestante,
imprègnent la pratique administrative
pour constituer in fine une véritable
philosophie d'État.
• Les principaux représentants
des Lumières allemandes sont
Wolff, Kant et Herder.
CHRISTIAN VON WOLFF (1679·1754)
• Mathématicien de formation,
esprit systématique, Wolff s'emploie
à vulgariser le rationalisme de Leibniz,
dont il fut le disciple.
de
ton propre
entendement.
Voici la devise
des Lumières " :
c'est ainsi que
Emmanuel
Kant définit l'esprit des Lumières,
en 1784, dans son article « Was
ist Aufklarung? »-"Que sont
les Lumières ? »
• Influencé par Wolff, Hume, Leibniz
et Rousseau, Kant place la raison
au centre du monde, à l'instar
de Copernic qui avait fait du Soleil
le pivot du système planétaire.
• Dès 1755, dans son premier essai,
Sur Je feu, qui lui permet d'obtenir
son grade de docteur à l'université,
Kant exprime la tendance du siècle
par la primauté de l'esprit critique.
• Dans la Critique de la raison pure
(1781 ), le philosophe s'Interroge
sur les conditions de l'émergence
d'une connaissance universelle :
les objets de la connaissance doivent
se régler sur la nature du sujet pensant
et non sur l'expérience.
• Dans Critique de la raison
pratique (1788), Kant pose l'hypothèse
d'une âme libre qui serait animée
d'une raison autonome.
• La philosophie kantienne postule
qu'il n'y a pas de progrès de l'homme
sans vertu individuelle ni sans la liberté
sociale garantie par une constitution
politique : c'est le thème principal
de Métaphysique des mœurs (1797).
LA PENSÉE POUTIQUE DE KANT
• La philosophie de Kant nourrit une
pensée politique qui fait de l'histoire
humaine, malgré les apparences
chaotiques et souvent effroyables
de son déroulemenL un champ
placé sous l'égide de la moralité
et qui appelle la réalisation d'un
grand dessein, soit l'établ issement
d'une société civile administrant
le droit de façon universel le.
1-------------l • Son rationalisme dogmatique
affirme la liaison absolue
L'ENCYCLOI'IDIE
auprès
des élites.
Quelque
15 000 exemplaires sont vendus en
France en 1789 en dépit de la censure
et des oppositions de toutes espèces.
ISO rédacteurs ont collaboré à cette
œuvre de 25 000 pages rassemblant
70 000 artides.
S'entourant
de collaborateurs illustres comme
TurgoL Montesquieu, Voltaire
et Rousseau, Diderot, qui en
est le maitre d'œuvre au c6té
de d'AiemberL enseigne l'esprit
d'examen, se livre à une critique
des institutions politiques et
religieuses de son temps, montrant
que les hommes sont engagés
sur le chemin du progrès.
des
phénomènes entre eux au sein
d'un univers réglé logiquement :
il est exposé dans Philosophie
première (1728-1750).
• Wolff exercera une influence
considérable sur les philosophes
du XVIII ' siècle.
Ainsi, Diderot s'y réfère
dans l'Encyclopédie.
De plus, ses
théories sont à l'origine de nombreuses
réformes politiques.
• Le dogmatisme de Wolff suscite
toutefois des réserves chez KanL ·Johann
Gottfried
Herder suit
d'abord les
cours de Kant
à Kônigsberg
avant d'entre
prendre un
long voyage
en France,
où il rencontre Diderot, d'Alembert
et les encyclopédistes.
qui
construit son criticisme en réaction
contre son rationalisme.
• Profondément marqué par la
1-------------l philosophie
de son siècle, il conteste
WOLFF n FRÉDÉRIC Il
toutefois le rationalisme universaliste
• En 1740, Frédéric Il de Prusse écrit
à Wolff : • Les philosophes doivent
penser conséquemment et
c'est� nous de faire des actions
conséquentes.
Ils doivent instruire
le monde par le raisonnement
et nous par l'exemple.
lls doivent
découvrir et nous pratiquer.
• Il s'agit
1� d'une définition du despotisme
éclairé tel que le conçoivent
les princes : les philosophes sont
confinès dans la sphère de la pensée,
l'action revenant aux monarques.
des
Lumières, une opposition qui est
au cœur de ses Idées sur la philosophie
sur l'histoire de l'humanité (1784-1791).
• Son œuvre a eu une grande influence
sur le romantisme allemand.
Il proclame
que la vraie poésie est celle qui puise
dans le fonds populaire et national.
• Il oriente les écrivains vers une
littérature d'expression spontanée
et de forme nationale, contribuant
ainsi largement à la formation du
Sturm und Drang, ce mouvement
littéraire créé en 1770 en réaction
au rationalisme et au classicisme..
»
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