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La philosophie de l’absurde

Publié le 07/03/2011

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Sans s’empêtrer dans un débat philosophico-littéraire, l’étude du thème de l’absurde ne sera abordée que dans un contexte littéraire et, en rapport avec la pensée camusienne dans L’étranger.

1. Essai de définition Le terme peut être compris comme ce qui n’a pas de sens, c’est-à-dire le non-sens de la vie qui pose le problème de l’existence et de la nécessité de vivre. En effet, ce qui est absurde c’est de « faire les gestes que l’habitude commande « pour conserver la vie, en contradiction avec la mort qui serait ainsi le geste inhabituel qui anéantit l’élan de l’homme. Le suicide, par exemple, est un geste absurde de l’être qui, selon Camus, veut « mourir volontairement (…) « ; ce qui, pour lui « (…) suppose qu’on a reconnu, même instinctivement, le caractère dérisoire de cette habitude, l’absence de toute raison profonde de vivre, le caractère insensé de cette agitation quotidienne et l’inutilité de la souffrance «. Meursault dans L’étranger se débat dans ce « cycle de l’absurde « de l’existence. 

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« que du monde.

Il est pour le moment leur seul lien » (Le mythe de Sisyphe, p.

113)Il avait fallu donc attendre le mythe de Sisyphe pour que Camus fît de l'absurde la doctrine de sa philosophie.

Cetessai lui a permis de passer de l'étrangeté de l'existence à l'absurdité de la vie.

La philosophie de l'absurde a obligéCamus à se détacher de l'existentialisme.

En effet, pour lui l'homme doit être un être révolté contre le sentiment del'absurde qui serait l'aspect hasardeux et gratuit de l'existence : « (…) un jour seulement, le « pourquoi » s'élève ettout commence dans cette lassitude teintée d'écoeurement».

Ce sentiment naturel d'étrangeté, comme celui quipoursuit Meursault ainsi que le désir de combattre « l'hostilité primitive du monde » fonde l'attachement de Camus àla notion de l'absurde.

Les jours se poursuivent et s'étirent dans la platitude de l'ennui et de la monotonie posant,dès lors chez Camus, la nécessité de vivre ou non.

Parlant de l'Etranger, Jean Paul Sartre dira dans l'Explication del'Etranger (qu'on peut lire dans Situations I (Paris, Gallimard, 1947, pp 120-121) et dans Cahiers du sud, n°253,février 1943, pp 189-206) : « Dans ce monde qu'on veut nous donner comme absurde et dont on a soigneusementextirpé la causalité, le plus petit incident a du poids, il n'en est pas un qui ne contribue à conduire le héros vers lecrime et vers l'exécution capitale ».

Et le sentiment de l'absurde surgit de la certitude de voir le temps anéantirl'homme par la mort, cette étrange fatalité qui explique l'absurdité de « ce côté définitif de l'aventure ».

Camus alorspose le problème de l'absurde « sous l'éclairage mortel de cette destinée (où) l'inutilité apparaît ».

De ce point devue, la raison devient un atout insignifiant pour comprendre ce monde absurde « peuplé d'irrationnels » et, où «aucune morale, aucun effort ne sont à priori justifiables dans les sanglantes mathématiques de notre condition ».

Cequi nécessite donc chez lui la révolte de l'homme face aux « attitudes d'évasion » comme le suicide qui prétendanéantir la conscience et « le suicide philosophique des existentialistes » comme Jaspers, Chestov, Kierkegaard dontla pensée fut d'annihiler toute volonté de Dieu qui sublime l'irrationnel en faisant de l'absurdité une éternitéexistentielle.

Albert Camus pense par ailleurs que le comportement de l'homme face à l'absurde est d'appréhender lavie telle qu'il le conçoit, car dit-il : « je tire de l'absurde trois conséquences qui sont ma révolte, ma liberté, mapassion.

Par le seul jeu de ma conscience, je transforme en règle de vie ce qui était invitation à la mort – et jerefuse le suicide ».Cette conception très aiguë de l'absurde traverse toute l'œuvre d'Albert Camus, notamment L'étranger où lepersonnage central, Meursault est poursuivi par la hantise de l'existence, partagée entre la vie et la mort, la passionde la révolte et l'immobilisme, la liberté et la condamnation, l'innocence et la culpabilité, bref la justice et l'injustice,etc.

; le tout vécu, par lui, dans l'indifférence totale et le nihilisme de Dieu.3.

les manifestations de l'absurde dans L'œuvreLe récit de l'étranger se lit, sans doute, par les actions d'un personnage - du moins celles qui l'anéantissent - dontle comportement se mesure à la nature monotone du cadre spatio-temporel à l'intérieur duquel il s'ennuie comme unêtre perdu ou abandonné, et qui se complaît dans l'indifférences face aux évènements malheureux qui s'enchaînentet s'imposent à lui.

Un bref résumé de l'œuvre, ainsi qu'une étude de la psychologie du personnage permettra peut-être de mieux illustrer l'absurde Chez Camus.Meursault est à « la quête instinctive des sensations élémentaires » qui lui sont étrangères.

Il reste confiné dansson indifférence, partagé entre le goût de vivre et la certitude de l'imminence de sa mort.

C'est le type depersonnage absurde qui est étranger à tout, y compris à sa propre personnalité.

L'absence de foi et de confiance,voire de conscience à la nécessité de vivre ou de mourir maintient ce personnage que les expériences existentiellesaccumulées ont rendu bizarre et incohérent, dans l'absurdité de la vie.

Ce qui frappe chez lui, c'est aussil'extraordinaire simplicité formelle avec laquelle il aborde les évènements les plus chaotiques de sa vie, comme lamort de sa mère, ses ébats avec Marie sur la plage, le meurtre de l'arabe, sa condamnation à mort, etc.

A traverslui se lit l'existentialisme absurde de Camus ; car le rejet de Dieu, de l'être, et même du monde, que Meursaultconsidère et range dans les commodités de l'homme, constitue des paliers du « cycle de l'absurde ».

En effet, pourlui, rien n'a de sens, tout se justifie dans l'indifférence.

Il ne connaît pas l'affection, ni l'émotion, encore moins lesentiment ; il s'étonne de voir les autres s'émouvoir de sa situation : « ils avaient tous beaucoup de peine pour moi», dit-il.

Ce qui est donc absurde c'est cette banalisation de la vie, ce sont les silences de l'Essence et del'Existence face à ses expériences périlleuses qui l'ont mené dans le couloir de la mort.

En choisissant ainsil'économie des mots comme moyen de communication, il s'est davantage enfoncé dans le « cycle de l'absurde ».C'est pourquoi aux questions des autres il répond vaguement : « .j'ai dit « oui » pour n'avoir plus à parler ».

Mais cequi plus étonne Meursault, c'est l'extrême dextérité avec laquelle les avocats mentent à son sujet.

Ce qui l'installedans l'ennui, la solitude, l'étrangeté, l'indifférence qui sont des manifestations de l'absurde.Enfin le comble de l'absurde c'est sa ferme conviction d'avoir été condamné moins pour avoir été coupable demeurtre que d'avoir « enterré sa mère avec un cœur de criminel ».Conclusion :L'Étranger, cette œuvre si singulière de Camus, si personnelle, représente, surtout, l'homme avant la prise deconscience de l'absurde.La première affirmation que nous mettons en évidence pour confronter avec le récit c'est que, malgré lecomportement de Meursault, il n'avait pas la conscience exacte de tout ce qui se passait autour de lui; cependantn'avait aussi l'illusion d'être libre, quoique, d'une certainefaçon, il semble être esclave de l'habitude, mais seulement par indifférence et paresse.Cependant, tout cela prend une forme un peu indéfinissable si, en appliquant cette idée aupersonnage, on y remarque souvent qu'il a conscience de son propre absurde quotidien, avec les événementsordinaires, donc imbéciles, qui se répètent toujours.

Il s'agit donc de reconnaître que Meursault , avec sa fameuse“indifférence”, qui a donné lieu à plusieurs diagnostics sur le plan psychanalytique, est lui-même la véritableincarnation de tout l'absurde que Camus voulait mettre en évidence dans son récit.L'étranger est alors un roman de l'absurde c'est à dire roman qui exprime le néant de la condition humaine.

Ledésespoir de l'homme promis à la mort .

C'est une satire des institutions qui dénonce l'expression de la société quiimpose au individu son ordre religieux et moral.. »

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