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La philosophie de Friedrich Nietzsche

Publié le 22/02/2012

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Une tradition, chère à Nietzsche, veut que les comtes Nietzsky aient quitté autrefois pour l'Allemagne leur Pologne originelle. Le philosophe naquit à Roecken, où son père était pasteur. Ce dernier mourut lorsque l'enfant avait trois ans, et sa mère l'emmena à Naumboug où il passa ses jeunes années. A l'âge de treize ans, il poursuivit ses études dans la vénérable École de Pforta (déjà illustrée par l'enseignement qu'y reçurent naguère Fichte et Schlegel) et, en 1864, il entre à l'université de Bonn ; élève de Ritschl, il le suit à Leipzig d'où son maître, l'ayant fait nommer docteur sans soutenance de thèse, le recommanda pour la chaire de philologie de l'université de Bâle par ses simples mots : " C'est un génie " ; il occupa cette chaire pendant dix ans. En 1879, mis en congé définitif pour raisons de santé, il commence dix années de pérégrination qui le conduisent tour à tour à Gênes, en Engadine (où en 1881, il conçut pour la première fois l'idée de " l'éternel retour "), à Leocare, à Rapallo (où il séjourne en 1882 pour se guérir de la cruelle épreuve que fut pour lui la perte de Lou Salomé, et où il ébaucha l'idée de Zarathoustra), à Nice, en Sicile, à Rome, à Turin enfin, où Ecce Homo, qui attendit vingt ans pour voir le jour, fut commencé le 15 octobre 1888 et terminé en trois semaines. C'est dans cette dernière ville, son " lieu démontré ", qu'il fut terrassé, dans la rue, en 1889, par une attaque sur laquelle on a beaucoup médité. Il vécut dès lors, d'abord à Naumbourg auprès de sa mère, puis à la mort de cette dernière, avec sa soeur, Mme Foerster-Nietzsche, à Weimar, dans la maison qu'elle convertira en un musée qui contient les archives et les souvenirs du philosophe. Nietzsche est mort le 25 août 1900, au seuil de cet " âge classique de la guerre " qu'il avait annoncé.
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« " Silence, silence.

Le monde ne vient-il pas de devenir parfait ?...

Ne suis-je pas tombé, écoute, aux fontaines del'éternité ? " C'est le midi de la connaissance, le grand midi. Dans les Inactuelles, Nietzsche avait conçu, au-dessus de l'histoire ordinaire, ce qu'il avait appelé l'histoiremonumentale et le suprahistorique.

C'est cette idée de suprahistorique qui vient s'incarner dans celle de l'ÉternelRetour.

L'idée de l'Éternel Retour est ainsi apparue à Nietzsche comme une révélation ; et pourtant cette idée, il laconnaissait bien et depuis longtemps.

N'avait-il pas écrit dès 1873 : " Dans le temps et dans l'espace infini, il n'y apas de buts ce qui est là est éternellement là.

" Et le professeur de Bâle, dans ses cours sur la philosophiepythagoricienne et sur la philosophie héraclitéenne, l'avait enseignée.

" Cette doctrine de Zarathoustra pourrait bienavoir été enseignée déjà par Héraclite.

" Mais l'important pour Nietzsche, c'est de la prendre comme critère duSurhomme, comme marteau qui écrase les faibles et comme vin qui exalte les forts.

Car le fort par elle saura que "Tout plaisir veut l'éternité ; veut la profonde, profonde éternité.

La peine elle-même deviendra pour lui joie.

Avez-vous jamais dit oui à une seule joie ? Alors vous avez dit oui aussi à toute la douleur.

Toutes choses sont mêlées,impliquées l'une dans l'autre en amour.

Si jamais vous avez voulu une seule chose deux fois, alors vous avez voulutout à nouveau.

Car toute joie veut l'éternité, veut la profonde éternité.

" Ainsi les deux conceptions, en apparencecontradictoires, du Surhomme qui est le dépassement de l'humain, et de l'Éternel Retour par lequel finalement il n'y aplus de dépassement possible se complètent l'une l'autre...

La tension entre elles est le signe même du surhumain.Le Surhomme aime son destin. " Zarathoustra atteint dans un même instant la plus extrême détresse et son plus grand bonheur.

Au plus terribleinstant du contraste, il est brisé...

Dans la dernière partie, grande synthèse de celui qui crée, qui aime, qui détruit.

"" Il me semble que je mène une vie très dangereuse, car ma machine est de celles qui peuvent sauter.

L'intensité demes sentiments me fait frémir et rire.

" Il y eut chez Nietzsche à la fois une profonde volonté de santé, et c'est la santé bien souvent qui lui servira decritère, et une profonde compréhension de ce que peut apporter la maladie, non pas seulement pour la décadence,mais aussi pour un extrême affinement de sensations.

Il y eut chez Nietzsche un grand désir de solitude, mais aussiun grand désir d'amitié.

Et jusqu'au bout, il conservera quelques amis : Peter Gast, Overbeck.

Avec d'autres, ilrompit brusquement, allant toujours de l'avant, enfermé dans sa pensée.O midi de la vie !Temps solennel !O jardin d'été !Bonheur inquiet : je suis là, j'épie, j'attends !Nuit et jour, je vis en espérant l'ami ;Où êtes-vous, ami ? Venez ! Il est temps, il est temps ! Et enfin, un jour, l'ami d'en deçà et d'au-delà dans le temps lui vint, l'ombre de Zarathoustra se projeta soudaindevant lui.

En trois périodes de dix jours, il écrivit Ainsi parlait Zarathoustra.

Il y eut chez Nietzsche un mépris etune haine de la science, et un grand respect, un grand amour de la science.

C'est ainsi que malgré sa méfiance pourtout ce qu'il y avait d'utilitaire chez Darwin, le darwinisme ne fut pas sans influence sur la théorie du Surhomme ;c'est ainsi qu'il eut l'idée de chercher des vérifications scientifiques à son inspiration de l'Éternel Retour. Toute notre civilisation s'achève dans le nihilisme.

Nous n'avons qu'une chose à faire, à hâter ce processusd'autodestruction.

Que ce qui doit périr périsse le plus vite possible. L'idée de Dieu dévalue le monde en faisant miroiter devant nous les arrière-mondes, mais d'autre part la négation deDieu dévalue non seulement le monde, mais toute chose. Par son affirmation : " Dieu est mort ", le fils du pasteur semble d'abord reprendre l'idée chrétienne de la mort deDieu telle que Hegel d'une part, Kierkegaard d'autre part l'ont conçue. Mais c'est autre chose qu'il veut dire : d'abord un jugement catégorique : Dieu cesse de nous préoccuper ; ensuiteun jugement hypothétique : si Dieu n'est plus, pourrons-nous le supporter ? enfin un jugement impératif etcatégorique : il faut tuer Dieu.

Jugement qui contredit le premier jugement catégorique ; car s'il faut tuer Dieu, c'estqu'il est là encore ; jugement qui amène après lui un second jugement hypothétique : si l'homme tue Dieu, commentsupportera-t-il ce meurtre ? Il mène la lutte contre toutes les rationalisations, religieuses et métaphysiques, contre les créations duressentiment, et il fait entrer dans la même vaste catégorie les idées de Rousseau, le christianisme le darwinisme. La bonté aujourd'hui n'est pas vertueuse, la religion n'est pas religieuse, la vérité n'est pas vraie.

Dieu n'est pasassez Dieu.

Les plus hautes valeurs se sont dévaluées. L'amour chrétien n'apparaît plus que comme ressentiment.

Pour lui comme pour Blake, la répression des profondsdésirs engendre le péché.

" Je contredis comme jamais on n'a jusqu'ici contredit, et pourtant je suis le contraire d'unesprit qui dit non.

" La transvaluation sera rendue possible par l'affirmation que ce qu'il y a au fond des choses c'est, non pas la volonté. »

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