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LA PHILOSOPHIE AU XIXe SIÈCLE

Publié le 06/02/2019

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philosophie

pensée hégélienne. Elle est souvent représentée comme la réalisation par l’esprit de la triade: thèse (toute réalité se pose d’abord en soi), antithèse (elle se développe hors de soi), synthèse (elle retourne en soi, réconciliant les contraires dans une réalité plus haute). Dans le mouvement de l’esprit, chaque stade de développement est nécessaire car, à la fin toutes les étapes se résolvent au sein de la totalité: elles ne peuvent exprimer la vérité qu’ensemble. Hegel exprime ainsi sa philosophie de l’histoire, qui retrace le développement logique de l’esprit à travers des formes historiques successives, qu’il adopte, abandonne et finalement dépasse.

 

Hegel donne pour fondement à sa philosophie un savoir encyclopédique et systématique qui prétend expliquer tous les aspects de la culture humaine: la religion, l’art, le droit, les mœurs. Il pense être ainsi le dernier des philosophes, donnant à la philosophie sa version achevée.

 

Critique de l’idéalisme

 

L’imposant édifice conceptuel de Hegel suscite un contre-courant, qui, à partir de la critique de l’idéalisme, entend explorer de nouvelles voies. Celle de l’existentialisme en constitue le parfait contrepoint. Pour le Danois Soren Kierkegaard (1813-1855), l’excès de savoir et la pensée abstraite passent à côté de la vérité car ils font oublier l’existence de l’homme, en particulier son caractère dramatique. Dans Le concept d’angoisse (1844), Kierkegaard fait du sujet le fondement de toute pensée dont nulle généralité abstraite ne peut rendre compte. Le primat accordé à l’existence et à la subjectivité se vit selon plusieurs modes qui correspondent à des états d’esprit successifs: poussé par l’insatisfaction et le désespoir, l’homme passe du stade esthétique -où, comme Dom Juan, il jouit du présent- au stade éthique, constitué du respect de l’honnêteté et du devoir familial ou social ; mais seul le stade religieux, qui le délivre du péché, lui permet d’accéder à sa liberté.

 

Dans son principal ouvrage, Le monde comme volonté et comme représentation (1818), l’Allemand Arthur Schopenhauer (1788-1860) considère que ce n’est pas un principe premier qui réside au fondement du monde, mais la volonté comme élan aveugle et sans raison. Le monde est réduit à n’être que le produit de cette volonté («un rêve de notre cerveau»), le fruit de son effort constant: non pas que le monde n’existe pas en soi, mais il apparaît tel que l’homme l’a organisé grâce à sa faculté de représentation.

 

La philosophie scientifique

 

Le développement des sciences de la nature incite certains philosophes à refonder la philosophie en lui incorporant la méthode des sciences naturelles. Celui de la technique fonde chez eux la croyance optimiste dans les ressources quasi illimitées du Progrès. Dans son Cours de philosophie positive (1830-1842), le Français Auguste Comte constitue le système positiviste, une philosophie de l’histoire régie par une loi, celle des trois états. Le développement spirituel de l’humanité a traversé trois âges, ou états: l’état théologique (où l’homme explique les phénomènes naturels par le surnaturel), l’état métaphysique (où l’explication est donnée par des principes de raison abstraits), et enfin l’état positif ou scientifique (où l’explication est donnée par l’observation scientifique). À chaque état correspond une forme de société

L’originalité de Nietzsche est d’avoir posé un doute radical sur les problèmes philosophiques.

 

Il remet en question la connaissance (la science), l’être (la morale) et l'action (la politique).

 

Il dénonce cette catégorisation induite par la raison et les réduit à de pures nécessités « vitales » d’origine corporelle ou socio-économique.

déterminée: cléricale et féodale, puis révolutionnaire, enfin scientifique et industrielle. L’état positif met en pratique les principes d’une science nouvelle, la sociologie, qui s’intéresse à l’étude des rapports humains, à l’homme et à ce qui lui est utile pour transformer sa condition.

 

La science trouve dans la philosophie de l’Allemand Karl Marx (1818-1883) une orientation radicalement différente. Secondé par son ami Friedrich Engels (1820-1895) dans son grand ouvrage, Le capital (1867-1894), Marx reprend de façon critique la philosophie hégélienne et développe une analyse globale, dialectique et matérialiste de la société et du cours de l’histoire: le développement de la dialectique ne se fait pas dans les idées mais dans la réalité (« Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, mais c’est leur existence sociale qui détermine leur conscience»). C’est la matière qui détermine la conscience. Marx recherche les fondements des rapports humains dans les processus économiques qui sont le réel moteur de l’histoire: il interprète l’histoire humaine selon les points de vue de la dialectique en recourant aux théories économiques. «L’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte des classes», c’est-à-dire celle des contradictions entre des groupes sociaux qui se dénouent dans des révolutions et produisent sur le principe dialectique de nouvelles formations sociales: la société primitive, la société esclavagiste antique, la féodalité et le capitalisme bourgeois moderne (dans lequel s’opposent la bourgeoisie et le prolétariat).

Edimédia/Archiv für Kunst und Geschichte, Berlin

Nietzsche

 

Original et solitaire, Friedrich Nietzsche (1844-1900) s’affirme comme le dernier grand adversaire théorique de Hegel durant le xixe siècle, mais aussi comme le dernier philosophe, si ce n’est comme le « fossoyeur de la philosophie». Il reproche aux philosophes d’être soit des «ouvriers» qui critiquent au nom de valeurs établies, soit des «savants» qui croient pouvoir tirer des conséquences philosophiques à partir de prétendus faits objectifs.

philosophie

« La philosophie au xtx• siècle pensée hégelienne.

Elle est souvent représentée comme la réalisation par l'esprit de la triade: thèse (toute réalité se pose d'abord en soi), anti­ thèse (elle se développe hors de soi), synthèse (elle retourne en soi, réconciliant les contraires dans une réalité plus haute).

Dans le mouvement de l'esprit, chaque stade de développement est nécessaire car, à la fin toutes les étapes se résol­ vent au sein de la totalité: elles ne peuvent expri­ mer la vérité qu'ensemble.

Hegel exprime ainsi sa philosophie de l'histoire, qui retrace le développe­ ment logique de l'esprit à travers des formes histo­ riques successives, qu'il adopte, abandonne et finalement dépasse.

Hegel donne pour fondement à sa philosophie un savoir encyclopédique et systématique qui pré­ tend expliquer tous les aspects de la culture humaine: la religion , l'art, le droit, les mœurs.

Il pense être ainsi le dernier des philosophes, donnant à la philosophie sa version achevée.

Critique de l'idéalisme L'imposant édifice conceptuel de Hegel suscite un contre-courant, qui, à partir de la critique de l'idéalisme, entend explorer de nouvelles voies.

Celle de l'existentialisme en constitue le parfait contrepoint.

Pour le Danois S0ren Kierkegaard (1813-1855), l'excès de savoir et la pensée abs­ traite passent à côté de la vérité car ils font oublier l'existence de l'homme, en particulier son caractère dramatique.

Dans Le concept d'an­ goisse (1844), Kierkegaard fait du sujet le fonde­ ment de toute pensée dont nulle généralité abs­ traite ne peut rendre compte.

Le primat accordé à l'existence et à la subjectivité se vit selon plu­ sieurs modes qui correspondent à des états d'es­ prit successifs: poussé par l'insatisfaction et le désespoir, l'homme passe du stade esthétique -où, comme Dom Juan, il jouit du présent- au stade éthique, constitué du respect de l'honnê­ teté et du devoir familial ou social; mais seul le stade religieux, qui le délivre du péché, lui per­ met d'accéder à sa liberté.

Dans son principal ouvrage, Le monde comme volonté et comme représentation (1818), l'Alle­ mand Arthur Schopenhauer (1788-1860) consi­ dère que ce n'est pas un principe premier qui réside au fondement du monde, mais la volonté comme élan aveugle et sans raison.

Le monde est réduit à n'être que le produit de cette volonté («un rêve de notre cerveau »), le fruit de son effort constant: non pas que le monde n'existe pas en soi, mais il apparaît tel que l'homme l'a organisé grâce à sa faculté de représentation.

La philosophie scientifique Le développement des sciences de la nature incite certains philosophes à refonder la philosophie en lui incorporant la méthode des sciences natu­ relles.

Celui de la technique fonde chez eux la croyance optimiste dans les ressources quasi illi­ mitées du Progrès.

Dans son Cours de philosophie positive (1830-1842), le Français Auguste Comte constitue le système positiviste, une philosophie de l'histoire régie par une loi, celle des trois états.

Le développement spirituel de l'humanité a tra­ versé trois âges, ou états: l'état théologique (où l'homme explique les phénomènes naturels par le surnaturel), l'état métaphysique (où l'explication est donnée par des principes de raison abstraits), et enfin l'état positif ou scientifique (où l'explic�­ tion est donnée par l'observation scientifique).

A chaque état correspond une forme de société L'originalité de ...,..

Nietzsche est d'avoir posé un doute radical sur tes problèmes philosophiques.

tt remet en question ta connaissance (la science), l'être (la morale) et l'action (la politique).

Il dénonce cette catégorisation induite par ta raison et tes réduit à de pures nécessités • vitales • d'origine corporelle ou socio-économique.

déterminée: cléricale et féodale, puis révolution­ naire, enfin scientifique et industrielle.

L'état posi­ tif met en pratique les principes d'une science nouvelle, la sociologie, qui s'intéresse à l'étude des rapports humains, à l'homme et à ce qui lui est utile pour transformer sa condition.

La science trouve dans la philosophie de l'Allemand Karl Marx (1818-1883) une orienta­ tion radicalement différente.

Secondé par son ami Friedrich Engels (1820-18 95) dans son grand ouvrage, Le capital (1867-1894), Marx reprend de façon critique la philosophie hége­ lienne et développe une analyse globale, dialec­ tique et matérialiste de la société et du cours de l'histoire: le développement de la dialectique ne se fait pas dans les idées mais dans la réalité («Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, mais c'est leur existen­ ce sociale qui détermine leur conscience>> ).

C'est la matière qui détermine la conscience.

Marx recherche les fondements des rapports humains dans les processus économiques qui sont le réel moteur de l'histoire: il interprète l'histoire humaine selon les points de vue de la dialectique en recourant aux théories écono­ miques.

"L'histoire de toute société jusqu'à nos jours est l'histoire de la lutte des classes», c'est-à­ dire celle des contradictions entre des groupes sociaux qui se dénouent dans des révolutions et produisent sur le principe dialectique de nou­ velles formations sociales: la société primitive, la société esclavagiste antique, la féodalité et le capitalisme bourgeois moderne (dans lequel s'opposent la bourgeoisie et le prolétariat).

Nietzsche Original et solitaire, Friedrich Nietzsche (1844-1900) s'affirme comme le dernier grand adversaire théorique de Hegel durant le XIX' siècle, mais aussi comme le dernier philosophe, si ce n'est comme le «fossoyeur de la philoso­ phie».

Il reproche aux philosophes d'être soit des "ouvriers» qui critiquent au nom de valeurs établies, soit des «savants» qui croient pouvoir tirer des conséquences philosophiques à partir de prétendus faits objectifs.

Pour marquer sa différence, il veut opérer un déplacement, conduire la recherche philoso­ phique là où se déroulent les vrais combats de la vie.

Pour le style, face aux grands traités théo­ riques de philosophie, Nietzsche considère l'aphorisme comme la forme optimale de la réflexion: sa pensée peut s'exprimer en une suite d'éclairs denses et violents.

Sur la forme, le problème qui l'occupe est celui de la culture moderne soumise au culte des valeurs: morale, christianisme, science, démocratie.

Tout l'effort de Nietzsche, dans Le gai savoir (1881-1887) ou Ainsi parlait Zarathoustra (1883-1885), consiste à critiquer ces valeurs en dévoilant leurs raisons d'être cachées.

Son réquisitoire culmine en pro­ clamant la mort de Dieu et le culte du nihilisme qui s'impose lorsque toutes les valeurs suprêmes ont été renversées.

Néanmoins, Nietzsche an­ nonce l'avènement d'un âge nouveau et la ve­ nue du surhomme, qui créera des valeurs nou­ velles et dont la volonté de puissance constituera l'affirmation la plus totale de la vie.. »

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