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La philosophie a-t-elle pour finalité la quête de la vérité ou du bonheur ?

Publié le 23/08/2006

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philosophie

      La philosophie se définit au sens étymologique comme l’amour de la sagesse. Dans ce cas, il semble rapidement que l’on devrait conclure que la finalité est alors la vérité puisque la sagesse s’accompagne de cette vérité ou du moins de sa connaissance essentielle. Pourtant on peut se demander aussi en quoi la philosophie ne pourrait pas nous mener au bonheur. En effet, la vérité comprend aussi la définition des clés pour accéder au bonheur et l’on voit mal comment un homme connaissant la Vérité refuserait d’être heureux. On le voit bien, il n’y a nécessairement lieu d’opposer vérité ou bonheur. Néanmoins, il convient bien de savoir ce qu’est la finalité de la philosophie ce qui peut se comprendre comme une recherche de son essence nous amenant nécessairement à la question « qu’est-ce que la philosophie ? «.

            S’il n’y a pas contradiction entre vérité et bonheur dans la recherche philosophique (1ère partie), peut-être faut-il à l’aune d’une interrogation sur l’essence de la philosophie remettre en cause ces deux idoles (2nd partie), et redéfinir alors la philosophie, peut-être plus modestement (3ème partie). 

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« est fort nécessaire que l'homme raisonnable, comme celui dont j'ai fait le portrait, soit un homme juste, courageux,pieux, et qu'il soit parfaitement bon.

Oui, il est nécessaire que cet homme, qui agit bien et réussit tout ce qu'il fait,réussisse sa vie, qu'il soit heureux et bienheureux ! En revanche, il faut que l'homme scélérat, celui qui agit mal, soitun homme misérable.

Or, le scélérat, c'est l'homme dont le caractère est opposé à celui de l'homme raisonnable,c'est donc un homme déréglé : et c'est d'un tel homme que tu as fait l'éloge ! J'ai dit – en tous cas je tiens à dire etje soutiens – que c'est la vérité.

Or, si tout cela est vrai, il semble que celui d'entre nous, qui veut être heureux,doit se vouer à la poursuite de la tempérance et doit la pratiquer, mais, qu'à l'inverse, il doit fuir le dérèglement detoute la vitesse de ses jambes et surtout s'arranger pour ne pas avoir besoin d'être puni.

Cependant, s'il arrive qu'ilait besoin d'être puni, lui-même ou l'un de ses proches, simple particulier ou cité, il faut, s'il doit être heureux, quejustice soit faite et qu'il soit puni.

Voilà, selon moi, quel est le but à atteindre.

C'est avec un tel objectif qu'on doitvivre.

Faire que toutes ses ressources personnelles, et celles de sa propre cité, soient tendues vers ce but, pourqu'on acquière, comme les conditions du bonheur, la justice et la tempérance, qu'on agisse avec elles, sans laisserles plaisirs devenir déréglés ou excessifs, sans tenter de les satisfaire (car ils sont un mal insatiable) et sans menernon plus la vie d'un vaurien ». c) Or s'il y a une telle imbrication entre la vérité et le bonheur c'est bien parce que la philosophie est une voie versle salut.

Si l'on peut considérer la philosophie comme une source de salut, c'est bien parce qu'elle est l'activité quise rapproche le plus du monde divin et permet même d'y accéder comme nous le rappelle Platon dans le Phèdre. Dans tous ces états, quiconque a vécu en pratiquant la justice obtient en échange une destinée meilleure ; celui quil'a violée tombe dans une pire.

[…] Aucune âme d'ailleurs ne retourne avant dix mille années au point d'où elle étaitpartie ; car, avant ce temps, elle ne recouvre pas ses ailes, à moins qu'elle n'ait été l'âme d'un philosophe loyal oucelle d'un homme épris pour les jeunes gens d'un amour que dirige la philosophie.

Alors, au troisième retour de milleans, si elles ont trois fois successivement mené la même vie, elles recouvrent leurs ailes et s'en retournent après latrois millième année vers les dieux.

Quant aux autres âmes, lorsqu'elles ont achevé leur première existence, ellessubissent un jugement ». Transition : Ainsi il n'y a donc pas lieu de distinguer entre la vérité et le bonheur dans la mesure où la finalité de la philosophieen tant que sagesse les englobe tous les deux.

Pourtant n'est-ce pas alors faire de la philosophie une quêteimpossible ? II – Remise en cause de ces idoles a) La vérité est érigée en Idéal et c'est à partir de se recherche que le philosophe détermine ce que sont laservitude et la liberté.

Or cette libération de la servitude ne se fait-elle pas au prix d'une nouvelle servitude c'est-à-dire la soumission au dogme de la vérité ? En effet, comme le remarque Nietzsche dans le Gai savoir au § 344, la philosophie de la vérité s'érige comme une nouvelle religion et se fixe comme un impératif catégorique sa recherche.Et c'est bien pour cela que Nietzsche chercher à interroger et à comprendre cette volonté de vérité puisque commeil le dit en reprenant une phrase de Pascal dans les Pensées : « on se fait même de la vérité une idole ».

La vérité est alors une nouvelle servitude en tant qu'elle est une illusion ne s'interrogeant pas sur son fondement.

Or étantune nouvelle idole, la philosophie si elle répond oui à cette volonté de vérité nous plonge plus dans la servitude dudogme de la vérité qu'elle ne nous libère d'une servitude.

Elle serait alors comparable au rocher de Sisyphe. b) Et c'est bien ce que nous révèle Nietzsche dans la Généalogie de la morale , seconde partie.

L'activité spéculative de la philosophie est une invitation à mettre de côté ses désirs pour rechercher le Vrai, à s'émanciper desa condition corporelle.

La liberté en philosophie passerait donc par la dichotomie du sujet opérant une sorte deschizophrénie du sujet : libérant l'âme au prix du corps.

Dès lors il s'agit d'un ascétisme dont le paradigme est laméditation ou la contemplation.

Or c'est bien cela que Nietzsche critique à travers la faiblesse du corps.

Laphilosophie ainsi conçue est un asservissement de la vie : elle est servitude et non libération.

Et c'est bien en cesens qu'il comprend l'avènement de la philosophie morale.

Elle est une servitude pour les forts donc elle sedéveloppe comme une garantie contre le pouvoir des forts.

Et il en va de même alors de l'existence de la loi.

Eneffet suivant ce constat on peut comprendre alors pourquoi la morale est définie dans Par delà le bien et le mal comme « le langage figuré des affects ».

Dès lors pour être pleinement libre il faut développer ce que Nietzsche appelle sa « volonté de puissance ».

La libération passe donc comme Nietzsche le dira dans le §1&2 du Crépusculedes idoles par la revalorisation du désir, donc la fin de cette « haine du désir » dans la mesure où le désir est la viemême. c) Et cet avènement de l'homme libre est annoncé par Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra (« Je vous en conjure, mes frères, restez fidèles à la Terre et ne croyez point ceux qui parlent d'espoirs supraterrestres.

Autrefoisle blasphème envers Dieu était le plus grand blasphème.

Mais Dieu est mort; et avec lui sont morts lesblasphémateurs.

Ce qu'il y a de pire maintenant, c'est le blasphème envers la Terre, c'est d'estimer les entrailles de. »

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