La personnalité. Ses éléments ; sa nature
Publié le 10/02/2016
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4° Théories de la continuité. —Enfin, pour d’autres philosophes, les faits psychiques distincts ne sont plus à aucun degré les données immédiates de la conscience ; ce qui est donné, c’est leur liaison, leur continuité, le « Stream of thoug-ht » (W. James). Le moi est à chaque instant présent à lui-même tout entier. Sans doute James repousse toute velléité métaphysique, mais ce moi, donnée immédiate, permanente et continue du courant de la conscience, nous achemine vers l’intuition berg'sonienne, c’est-à-dire à la négation de la psychologie comme science et au point initial d’une métaphysique nouvelle.
«
PROBLÈMES GÉ~f:RAUX.
185
1 oLe « Mien >>.
- Le moi ne s'arrête pas aux limites du
corps; il étend son emprise dans le monde extérieur et s'y
trace un domaine parmi les hommes et parmi les choses :
nous avons notre famille, notre entourage, nos amis ; nous
avons aussi notre maison, nos meubles, notre fortune.
Et on.
peut remarquer que souvent, pour autrui, nous sommes ce
que nous avons et ce que nous faisons ; la postérité ne con
naît plus des hommes que ce qu'ils ont possédé ou accompli.
2° Le Corps.
-Parmi tous ces objets qui nous appartien
nent, il en est un privilégié, dont la possession nous est plus
intimement sensible, c'est notre corps.
Le doute qui pourra
m'effleurer à ce sujet restera spéculatif et ne résistera pas
pratiquement à l'expérience de la vie.
Nous avons conscience
de notre corps
par toutes sortes de sensations originales qui
nous permettent de le distinguer des corps extérieurs.
Si
nous le connaissons comme eux par des impressions senso
rielles, ces
impres~ions offrent ici cette particularité que le
senti y est également le sentant.
La conscience que nous
avons de notre corps résulte surtout des sensations de mou
vement, de position, des sensations musculaires et articu
laires, des sensations viscérale~, bref de ce qu'on appelle
quelquefois,
dans un sens très large, la cénesthésie ou sen
sibilité générale.
C'est cette individualité organique qui, selon
Ribot, ((est
la base de toutes les formes les plus hautes de la
personnalité, qui ne sont qu'un perfectionnement».
3o Le moi psychÙ]Ut'.
- Plus profondément nôtres que
notre corps sont les états psychiques qui constituent notre
vie mentale.
Tous ne sont pas d'ailleurs également nôtres :
ainsi les idées abstraites qui nous viennent du dehors ne
nous
appartiennent que provisoirement, dans la mesure où
nous leur prêtons notre conscience ou nos moyens d'expres
sion; les sensations sont bien nôtres, mais nous l'oublions
pour les reporter aux choses qui les ont causées ; les états
affectifs
sont déjà un élément plus intime de notre moi, ils
ont un caractère plus subjectif et celui-là nous en avons con
science : ces états d'âme nous sortent définitiYement du
domaine de l'objectif.
Mais ce sont surtout nos actes qui
constituent l'élément essentiel de notre moi ; non pas sans
doute les actes instinctifs ou habituels qui semblent accom-.
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