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La paix à tout prix ?

Publié le 22/03/2015

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PLAN

Introduction : la raison ne suffit pas à vaincre

les passions guerrières

I - Fragilité de la paix

a) Armistice, absence de guerre, paix

b) La paix dans l'état de nature

c) Les illusions du pacifisme

Transition : le pacifisme ne résiste pas aux passions

II - Le Devoir de faire la paix

a) La guerre hors la loi

b) La paix comme impératif catégorique

c) Le pacifisme comme non-violence

Transition : n'y a-t-il pas de guerre juste ?

III - Guerre et paix dans la servitude

a) La non-violence ne s'oppose pas à la violence

b) La non-violence complice de la violence

c) Force et violence

Conclusion : le devoir de paix n'est pas inconditionnel

« 58 L'ÉTAT- LE POUVOIR, LA VIOLENCE, LA SOCIÉTÉ I - Fragilité de la paix a) La paix n'est pas un armistice ni une absence de guerre.

Un armistice n'est qu'une suspension d'armes, qui ajourne les combats pour mieux les reprendre, et une absence de guerre ne donne qu'un sentiment de sécurité illusoire.

La paix au contraire est un état qui exclut absolument la guerre et qui par conséquent se propose d'en éliminer les causes.

b) Aisée à concevoir, la chose est plus difficile à réaliser ; car les États vivent à l'état de nature, et s'ils affirment désirer la paix, la prudence leur conseille d'y mettre la condition de ne pas sacrifier à un idéal lointain les intérêts des uns ou les passions des autres.

c) Avant 1914, les pacifistes pouvaient supposer que les travailleurs suivraient leurs intérêts et non leurs passions, mais c'était oublier que sous le travailleur sommeillait le patriote.

II -Le Devoir de faire la paix a) Tout change cependant si la guerre est à ce point destructrice que les pertes consenties pour la gagner ne sont plus compensées par les gains d'une victoire attendue.

L'intérêt commande alors aux nations de tout faire pour en prévenir le retour, ne serait-ce qu'en s'unissant pour déclarer la guerre hors la loi.

b) La guerre devient impossible si obligation est faite à l'agresseur de céder devant le droit ; plus même la paix devient un impératif catégorique : il faut faire la paix inconditionnellement conformément au devoir de traiter autrui comme une fin et jamais comme un moyen.

On voit que dans cet esprit, le pacifisme est un humanisme qui suppose que rien de ce qui est humain ne m'est étranger.

c) Mais comme il est douteux que le pur devoir puisse assurer la paix, il faut opposer à la guerre qui est une force physique, la non-violence qui est une force morale.

Dans La guerre de Troie n'aura pas lieu (acte II, se.

IX), Giraudoux montre qu'Hector est prêt à sacrifier son honneur qui est peu de chose, à la survie de l'humanité qui n'a pas de prix.

En bref, aucune cause, même juste, ne vaudrait qu'on meurre pour elle.

III -Guerre et paix dans la servitude a) Force morale, la non-violence l'est assurément pour autant que celui contre lequel elle s'exerce à assez de conscience pour rougir d'une force. »

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