LA NOTION DE POUVOIR POLITIQUE
Publié le 21/02/2012
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Le fait premier du groupement humain s'impose à l'observateur. Les hommes se rassemblent pour former des familles puis des communautés plus vastes. Ainsi se constituent les sociétés politiques qui vont des clans aux empires. Le mot « politique « vient du grec « polis «, cité. La ré:ll.exion politique des penseurs grecs prend pour centre de perspective la cité considérée comme l'unité politique fondamentale ; par opposition aux peuples barbares, elle est le lieu de l'organisation sociale et de la vie civilisée, quelles que soient ses limites territoriales. Dans ce texte, ARISTOTE étudie la formation de la cité à partir du couple.
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SUJETS DE REFLEXION
1 / Du couple a la cite, comment se manifeste la realite irreductible de l'ordre
politique?
2 / Preciser la fonction de la cite par rapport a la famille et an village.
Le probleme politique, celui de l'organisation de 1a cite, ne se poserait
pas si l'homme n'etait, comme l'a dit ARISTOTE, animal politique, si
des tendances profondes ne l'incitaient pas a vivre en societe.
A ce propos, on a essaye d'identifier les besoins vraiment socialisants.
ALAIN, a la suite de COMTE, les trouve dans le sommeil avec la securite
qu'il requiert et lee alarmes qu'il engendre.
Les terreurs nocturnes, liees
a la presence de dangers reels ou imaginaires, pousseraient lee hommes a
se grouper pour se defendre contre d'eventuels ennemis.
Mais nombre de
besoins exigent egalement le groupement et la cooperation active :la
faim, par exemple, pour une humanite vivant de peche et de chasse, et, aussi, la lutte contre la nature.
Cependant, aucune de ces tendances n'est
determinante : aussi peut-on dire avec ARISTOTE que l'homme, etre rai-
sonnable par nature, est aussi naturellement un etre social.
97.
L'HOMME, ANIMAL POLITIQUE
...Ces considerations montrent done que la cite est au nombre des
realites qui existent naturellement, et que rhomme est par nature un animal
politique.
Et celui qui est sans cite, naturellement et non par suite des cir- constances, est ou un etre degrade ou au-dessus de l'humanite.
(...)
(...) Que dans ces conditions la cite soit aussi anterieure naturellement
a l'individu, cela est evident : si, en effet, l'individu pris isolement est inca-
pable de se suffire a lui-meme, il sera par rapport a la cite comme, clans nos autres exemples, les parties sont par rapport an tout.
Mais l'homme qui est
dans rincapacite d'être membre d'une communaute, ou qui n'en eprouve
nullement le besoin parce qu'il se suffit a lui-meme, ne fait en rien partie
d'une cite, et par consequent est ou une brute ou un dieu.
Est certes un fait naturel la tendance que nous avons tous a former une
communaute de ce genre, mais celui qui, le premier, realisa cette commu- naute fut cause des plus grands biens.
Car de meme qu'un homme, quand it
est accompli, est le plus excellent des animaux, de meme aussi, separe de la
loi et de la justice, il est le pire de tons.
L'injustice armee est, en effet, la
plus dangereuse; et la nature a donne a l'homme des armes qui doivent servir
a la prudence et a la vertu mais qui peuvent etre employees aussi a des
fins exactement contraires.
C'est pourquoi l'homme est la plus impie et la
SUJETS DE RÉFLEXION
1/ Du couple à la cité, comment se manifeste la réalité irréductible de l'ordre
politique?
2/ Préciser la fonction de la cité par rapport à la famille et au village.
Le problème politique, celui de l'organisation de la cité, ne se poserait pas si l'homme n'était, comme l'a dit ARISTOTE, animal politique, si
des tendances profondes ne l'incitaient pas à vivre en société.
A ce propos, on a essayé d'identifier les besoins vraiment socialisants.
ALAIN, à la suite de COMTE, les trouve dans le sommeil avec la.
sécurité qu'il requiert et les alarmes qu'il engendre.
Les terreurs nocturnes, liées à la présence de dangers réels ou imaginaires, pousseraient les hommes à se grouper pour se défendre contre d'éventuels ennemis.
Mais nombre de besoins exigent également le groupement et la coopé-ration active : la faim, par exemple, pour une humanité vivant de pêche et de chasse, et, aussi, la lutte contre la nature.
Cependant, aucune de ces tendances n'est déterminante : aussi peut-on dire avec ABISTOTE que l'homme, être rai sonnable par nature, est aussi naturellement un être social.
97.
L'HOMME, ANIMAL POLITIQUE
•..
Ces considérations montrent donc que la cité est au nombre des
réalités qui existent naturellement, et que l'homme est par nature un animal
politique.
Et celui qui est sans cité, naturellement et non par suite des cir·
constances, est ou un être dégradé ou au-dessus de l'humanité.
( •..
)
( ...
) Que
dans ces conditions la cité soit aussi antérieure naturellement
à l'individu, cela est évident : si, en effet, l'individu pris isolément est inca·
pable de se suffire à lui-même, il sera par rapport à la cité comme, dans nos
autres exemples, les parties sont par rapport au tout.
Mais l'homme qui est
dans l'incapacité d'être membre d'une communauté, ou qui n'en éprouve
nullement le besoin parce qu'il se suffit à lui-même, ne fait en rien partie
d'une cité, et par conséquent est ou une brute ou un dieu.
Est certes un fait naturel la tendance que nous avons tous à former une
communauté de ce genre, mais celui qui, le premier, réalisa cette commu·
nauté fut cause des plus grands biens.
Car de même qu'un homme, quand il
est accompli, est le plus excellent des animaux, de même aussi, séparé de la
loi et de la justice, il est le pire de tous.
L'injustice armée est, en effet, la
plus dangereuse; et la nature a donné à l'homme des armes qui doivent servir
à la prudence et à la vertu mais qui peuvent être employées aussi à des
fins
exactement contraires.
C'est pourquoi l'homme est la 'plus impie et la.
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